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Avr15
Une Stratocaster plaquée or pour Prince
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En décembre 2010, le Los Angeles Times nous apprenait que l’un des rêves – un des plus extravagant, disons… – de la star du pop Prince s’était réalisé : Fender lui a fabriqué une Stratocaster entièrement plaquée or! L’artiste excentrique a présenté sa guitare au grand public au cours d’une série de concerts donnés dans les États de New York et du New Jersey à la fin de l’année 2010.
Et comment est-ce arrivé, demanderez-vous?
Eh bien, selon le LA Times, en 2010, Prince aurait confié à ses amis de Fender qu’il avait rêvé d’être en train de jouer d’une Strat « en or ». Et puisque pour la tenue des concerts « Welcome 2 America » – ses premières performances sur scène depuis 2004 – il désirait posséder un instrument « spécial », il a leur a demandé s’il était possible de fabriquer un tel instrument.
Les cadres de Fender ont ensuite fait appel à leurs designers de l’usine de Corona, en Californie, là où des luthiers se spécialisent dans la création d’instruments uniques pour superstars et musiciens amateurs désirant (et possédant les moyens de) se procurer une gratte personnalisée « hors du commun ».
Puis la tâche de créer une Stratocaster toute plaquée or a été donnée à Yuriy Shishkov, un luthier d’origine russe. Coïncidence : environ une semaine avant, lors d’une visite de la Custom Shop, les cadres de Fender s’étaient arrêtés au poste de travail de Shishkov et s’étaient informé du progrès du luthier en ce qui a trait à un procédé de placage aux feuilles d’or sur lequel il travaillait pour un autre client. « J’ai mentionné que je n’avais jamais construit une guitare qui serait recouverte entièrement de feuilles d’or. On m’a demandé pourquoi je ne l’avais jamais fait, et j’ai répondu que jamais personne n’en avait commandé une! » Une semaine plus tard, le directeur de marketing du divertissement de Fender, Del Breckenfeld, venait le voir pour lui dire : « Je crois que l’on a trouvé un client pour ta première guitare plaquée or ».
« Les feuilles d’or sont si minces que le placage ne modifie pas le « tone » de l’instrument, a affirmé Shishkov. Elles sont plus minces que n’importe quel autre fini que l’on peut appliquer sur une guitare; même la laque est plus épaisse que la feuille d’or. » Le défi? Appliquer de la feuille d’or à la main sur le manche en bois, les frettes, la touche , le « body », le couvercle des micros, les mécaniques et les autres parties de l’instrument – Shishkov a expliqué que la technique fonctionnant bien consiste à tourner et tordre sa main en travaillant, de manière à ajouter chaque section de feuille d’or au bon endroit alors que l’adhésif servant à la fixer à la surface de l’instrument est toujours humide, le tout en tâchant de ne pas engommer ses mains…
« Le mouvement rotatif que l’on peut faire avec son bras est assez limité. Le résultat final est intéressant. », a dit Shishkov, qui a débuté sa carrière en construisant ses propres guitares dans un atelier souterrain de l’Union soviétique, où cette guitare n’aurait pu voir le jour : on y désapprouvait que les habitants conçoivent des produits non approuvés et fabriqués par le gouvernement. « Maintenant je peux donner vie à ma guitare de rêve. »
La Strat en or de Prince fut mise aux enchères et acquise en avril 2011 par la vedette de Formule 1 Lewis Hamilton au prix de 100 000$. Tous les profits ont été remis au Harlem Children’s Zone, un organisme venant en aide à plus de 17 000 enfants actuellement.
Photos : la Stratocaster plaquée or fabriquée spécialement pour Prince à la Custom Shop de Fender à Corona.
Crédits : Fender Musical Instruments Corp. et le Los Angeles Times.
Avr08
10 mauvaises habitudes qui vous empêchent de progresser en guitare
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Vous commencez tout juste votre apprentissage de la guitare? Ou comme musicien plus expérimenté, vous tâchez de faire monter votre jeu d’un cran? Que vous soyez débutant en guitare ou confirmé, il vous faut être prudent dans l’apprentissage et la pratique de la guitare, car vous pourriez acquérir de mauvaises habitudes assez rapidement – sans peut-être même vous en rendre compte! Ci-dessous vous trouverez les mauvaises habitudes les plus communes chez le guitariste moins expérimenté/en formation et que faire pour vous en libérer.
Depuis des décennies, les scientifiques essaient d’en savoir toujours plus sur la façon dont une habitude se développe – autant d’un point de vue physiologique que neurologique – chez un individu. Les résultats d’études ont d’ailleurs permis d’établir que l’on peut se débarrasser d’une mauvaise habitude après 21 jours de conditionnement; cela prend également le même nombre de jours – au minimum – pour en développer une nouvelle. C’est que les muscles et les voies neurologiques d’une personne en viennent à se rappeler, à assimiler les « actions répétées » de cette dernière et, éventuellement, ces sensations sont ce qui devient une « habitude » (bonne ou une mauvaise) chez elle.
La « mauvaise habitude » chez le guitariste débutant
Comme guitariste en pleine évolution, vous êtes grandement susceptible de développer de mauvaises habitudes de jeu et de pratique. Par ailleurs, sachez que ces mauvaises habitudes sont le plus souvent ce qui vous empêche de développer votre plein potentiel comme guitariste !
Que ce soit de placer ses doigts trop loin du manche, d’effectuer son « picking » selon un mauvais angle ou encore d’essayer de jouer 300 notes à la seconde en se défonçant le bras, chaque guitariste semble posséder au moins une mauvaise habitude à la guitare… Mais il faut savoir détecter ces mauvaises habitudes pour ensuite remédier à la situation, et cela pour plusieurs raisons (avant que votre corps ne se fâche et manifeste son mécontentement par une blessure, par exemple…). En reconnaissant et en acceptant le fait que vous avez une mauvaise habitude en jouant de la guitare, vous pourrez par après vous attaquer directement au problème; vous fixer des buts au quotidien pour éviter de conserver cette habitude qui vous empêche de progresser aussi rapidement que vous le voudriez, quelle qu’elle soit. Puis, assez vite, des aspects positifs remplaceront les aspects négatifs dans votre vie… et vous parviendrez lentement à remplacer ces mauvaises habitudes par de bonnes qui, au fil des mois, ne vous quitteront plus et feront de vous un meilleur musicien!
Dites « Bye bye, mauvaise habitude! » : c’est essentiel
La première étape à franchir pour se débarrasser d’une mauvaise habitude en guitare est de définir son problème. Plusieurs habitudes à enrayer? Courage! Vous pourriez vous sentir accablé par toutes ces choses que vous devez changer dans votre manière de jouer de la guitare, mais n’oubliez pas que même cette façon de penser peut se transformer en mauvaise habitude, donc ne soyez pas trop dur envers vous-même! La clé est de se munir de confiance en soi… et de patience! Vous pouvez tous réussir.
Concentrez-vous donc sur un seul aspect à améliorer à la fois. Aussi, ne vous attardez pas constamment et outre mesure à vos défauts; et rien ne sert de vous inquiéter, cela ne vous avancera en rien. Il ne faut pas non plus vous arrêter aux choses que vous ne pouvez changer (par exemple la longueur de vos doigts ou la taille de vos mains – en bout de ligne, ces facteurs auront bien peu à faire dans votre capacité à bien jouer de la guitare…). C’est pourquoi, au lieu de vous vautrer dans ce sur quoi vous n’aurez jamais une influence, analysez votre « mauvaise habitude » en profondeur, puis axez vos efforts sur ce que vous devez faire pour vous améliorer comme guitariste.
Voyons maintenant ces erreurs et mauvaises habitudes les plus fréquentes chez les guitaristes débutants essayant d’améliorer leur technique à la guitare :
1- Un doigté douteux, et omettre de faire des exercices d’assouplissement des doigts
Un mauvais doigté : plusieurs guitaristes font l’erreur de fatiguer leur main qui frette les cordes en éloignant un peu trop leurs doigts du manche quand ils effectuent des « licks » et quand ils jouent des « riffs » et des gammes. Aussi ce mouvement inutile ajoute un petit délai entre chaque note jouée. Un autre aspect d’un doigté mal effectué : un mauvais placement du pouce derrière le manche. Un grand nombre de guitaristes ont tendance à enrouler leur main « frettante » autour du manche de sorte que leur pouce se trouve sur le dessus du manche, en jouant. Cela réduit considérablement l’amplitude de mouvement de la main et cause un placement des doigts déficient.
Assouplir vos doigts : en effectuant des exercices pour assouplir vos doigts au début de chaque pratique de guitare, vous les rendrez plus « agiles » et vous pourrez jouer des accords complexes facilement et jouer des solos plus aisément. De plus, en effectuant des exercices pour les doigts au début de chaque séance, vous rendrez vos doigts plus résistants et vous pourrez jouer plus longtemps sans qu’ils se fatiguent.
2- Ne pas écouter assez de musique, ou encore n’écouter qu’un seul style de musique
Cela pourrait vous nuire énormément dès le début. Écouter beaucoup de musique, et beaucoup de musique de styles différents vous permettra d’être ouvert à toutes les possibilités. Même si vous détestez le country ou le jazz, par exemple, eh bien, il vous faut ne pas fermer la porte à toute cette musique qui pourrait faire de vous un meilleur musicien en bout de ligne. En écoutant beaucoup de musique, vous demeurez motivé, aussi vous pourriez faire des découvertes bien intéressantes.
3- Une technique de « picking » incorrecte
Bien souvent, une technique de « picking » mal effectuée vient freiner la progression d’un guitariste. Cette mauvaise habitude sournoise prend des formes diverses : mauvaise tenue du médiator, médiator tenu trop près du manche/du chevalet en jouant, coups de médiator trop « puissants », etc. Toutes ces mauvaises façons de faire peuvent vous ralentir dans votre quête pour devenir un guitariste talentueux, un guitariste qui joue correctement et qui sait tirer profit de sa guitare…
4- Penser trop
L’une des grandes erreurs du musicien est de « trop réfléchir », de suranalyser tout ce qu’il fait en jouant. Bien jouer de la guitare ne devrait pas impliquer de réfléchir énormément à ce que l’on fait sur scène ou dans le local de pratique : cela ne nécessite qu’une maitrise de la technique ainsi qu’une pratique assidue de son instrument. En comprenant le concept résidant derrière une technique de guitare que vous utilisez pour gagner en précision de jeu, vous transformez une connaissance théorique en connaissance pratique. Mais lorsque vous avez assimilé une notion et la technique qui y est associée, vous ne devriez que jouer et cesser d’y penser!
5- Ne pas accorder sa guitare CHAQUE FOIS avant de jouer
Ne pas accorder sa guitare avant le début de chaque pratique pourrait nuire grandement à votre oreille musicale : assez rapidement votre oreille s’habituera à entendre des notes et des accords qui ne sont pas « justes ».
6- Jouer avec trop de force
Voilà un autre frein important au progrès du guitariste débutant. User de trop de force en effectuant le « picking » à la guitare est tout à fait inutile – cela est même désagréable pour l’auditeur; de plus, il est possible que vous vous blessiez. En fait, jouer de la guitare de façon précise requiert une amplitude de mouvement réduite ainsi qu’un mouvement précis. Ainsi, jouer en utilisant tout le bras et « trop fort » – matraquer les cordes et faire résonner le plus de notes le plus fort possible – ne peut vous mener quelque part d’« harmonieux ».
7- Avoir une mauvaise posture et pas la bonne position
Votre posture et la position de vos membres en faisant de la guitare influenceront beaucoup votre vitesse d’apprentissage et pourraient déterminer si vous vous blesserez ou non. Si vous jouez assis, tenez-vous droit! Sinon, les maux de dos vos guettent! Lorsque vous jouez debout, adoptez une posture le plus naturelle possible et relâchez toutes les tensions inutiles dans vos membres. Portez une courroie pour guitare et assurez-vous de bien l’ajuster afin que celle-ci ne glisse pas de votre épaule! Votre guitare et vous devez être dans la même position chaque fois que vous jouez de votre instrument!
8- Essayer d’apprendre toutes les gammes sans en maitriser une seule parfaitement
Bien sûr, maitriser les gammes vous aidera dans plusieurs aspects de votre jeu à la guitare, mais ce ne sont pas de la musique, ce sont de outils pour jouer de la musique… Disons que vous n’iriez pas à la quincaillerie pour y acheter tous les outils qui s’y trouvent sans même savoir ce que vous allez construire… Apprenez à jouer des trucs sympa avec une seule gamme, dans une seule position, peut-être même dans une seule octave de cette position. Travaillez cette gamme le plus possible. Pendant ce temps, les autres gammes ne se sauveront pas, elles seront là pour vous quand vous atteindrez un certain plateau dans les gammes de base que vous apprendrez (majeure, pentatoniques) et que vous serez prêt à en découvrir davantage.
9- Croire que vous êtes nul en guitare
Se débarrasser d’une opinion que l’on a sur soi peut être très difficile… Cependant, pour atteindre vos buts comme guitariste, il est très important que vous cessiez de croire que « vous n’êtes pas doué » à la guitare. Chacun de nous est passé par là : l’on parle aux autres de nos aptitudes à la guitare en nous jugeant, en nous rabaissant et en leur disant tout ce que l’on n’arrive pas à faire à la guitare, ce que l’on n’effectue pas assez bien ou encore ce que l’on ne sait pas faire…
Inutile! Toute cette énergie négative émise est loin d’être la bonne voie pour avancer et évoluer en musique, mais aussi comme individu… Croire en vous, et croire que tout est possible, que vous POUVEZ accomplir ce que vous désirez accomplir est LA bonne voie à suivre tout simplement. Non seulement elle vous permettra de ne jamais perdre de vue votre objectif en musique et d’atteindre celui-ci, mais elle vous mènera probablement aussi plus loin que là encore!
10- Ne pas pratiquer la guitare assez régulièrement
Vous ne progresserez et évoluerez que très difficilement si vous voyez vos pratiques de guitare comme une corvée, si elles vous ennuient. Pour devenir un guitariste talentueux, il vous faudra travailler dur et de façon constante. Mieux vaudra jouer 45 minutes par jour que 5 heures une seule fois par semaine!
Alors, n’oubliez pas que derrière chaque mauvaise habitude que vous puissiez avoir à la guitare se cache la clé pour ouvrir la porte de votre réussite comme guitariste! Allez, hop! Au travail!
Avr08
Comment progresser plus vite et vaincre la « stagnation » à la guitare
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Par le biais notamment de nos cours et du blog RS, vous avez pu apprendre l’harmonie, différentes techniques, des conseils pour développer votre jeu, découvrir de nouveaux axes de réflexion et bien plus encore.
Toutes ces notions visent à faire de vous de meilleurs musiciens dans tous ces aspects. Certes, il y a un processus long et fastidieux pour se rendre là où vous désirez allez en tant que guitariste, mais ô combien l’aventure peut être satisfaisante. Après tout, « Slash » n’est pas devenu « Slash » en un jour !
La progression est un concept qui peut être assez délicat, car il mêle l’entraînement cérébral et physique (voire un peu de physiologique).
Donc, à quoi bon progresser à la guitare ? Assurément pour combler une irréfutable volition de devenir un musicien de talent, inspiré et parvenir à tout jouer (ou presque) avec brio et confiance. Néanmoins, au-delà de ce simple désir de briller à la guitare, il faut se poser les questions suivantes : « Qu’est-ce que je souhaite jouer ? Vers quel horizon musical ai-je envie d’aller ? ». « Combien de temps dois-je pratiquer mon instrument et de quelle manière ? ». Les réponses à ces questions serviront de repères décisifs dans votre développement.
Évoluer comme guitariste permet d’aborder des morceaux plus corsés, de construire des œuvres musicales autrement structurés et d’élargir en toute impunité votre jeu en improvisation.
La « progression » est donc le chemin qui vous permet de passer de votre niveau actuel à un échelon plus « élevé ». Toutefois, de façon générale, un guitariste « progresse » jusqu’à ce qu’il atteigne un certain niveau de « stagnation ». C’est un processus inévitable que doivent emprunter la majorité des musiciens, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Malheureusement, c’est souvent à ce stade que les musiciens abandonnent la pratique de leur instrument de prédilection, voir après plusieurs mois d’entraînements.
Puis, il y a aussi ceux qui ne délaissent pas leur guitare, mais qui tournent en rond ou demeure « débutant » à perpétuité, et présume à tort qu’ils ne sont tout simplement pas talentueux.
À partir de ma propre expérience personnelle en enseignement de la guitare, je vous livre 7 règles d’or pour mieux progresser en musique, éviter de ralentir ou « patauger » sur place comme un poisson sur le quai avec votre guitare.
1. Fixez-vous des objectifs
Dans un premier temps, pour bien progresser, il est essentiel de définir vos objectifs à court, moyen et long terme en guitare. Par exemple, peut-être souhaiteriez-vous arriver à jouer tel morceau difficile de X artiste que vous appréciez. Ou encore, peut-être aimerez-vous maitriser parfaitement la technique du sweeping ou du guitar tapping ? Mieux contrôler les différents placements rythmiques pour embellir vos improvisations » est peut-être LA priorité pour vous ?
Quoiqu’ils soient, vos objectifs peuvent être précis ou un peu plus « conceptuels ». L’important est de les connaître et de les cibler.
Bien sûr, vos ambitions « guitaristiques » devraient aller en fonction de votre niveau présent. Donc, n’aspirez pas atteindre le niveau de jeu de Steve Vai avant la fin du mois si vous débutez en guitare. Mais en ayant plusieurs objectifs de définis dans le temps, vous vous offrez la latitude d’en satisfaire un de manière périodique, et surtout de justifier toutes ces heures d’entraînements.
Après tout, cette méthodologie vous permettra de mesurer plus facilement votre progression, de rester motivé, voire de laisser certaines « besognes » de côté pour les reprendre plus tard.
2. Définissez vos faiblesses
À cette étape-ci, il s’agit de cibler dans votre jeu vos zones d’inconforts et imperfections techniques.
Pour continuer sa progression en guitare, ou sortir d’une « impasse », prendre le recul nécessaire et s’apprêter à un brin d’humilité est essentiel. Il faut apprendre à s’auto-évaluer. Bien sûr, il n’est pas question ici de « dévalorisation », mais plutôt de prospecter des axes ou parties de votre jeu qui seraient à perfectionner.
Concrètement, vos lacunes peuvent concerner, notamment : la vélocité, la souplesse, la synchronisation entre les mains, le doigté, l’indépendance, la position, la posture, la tenue du médiator, l’enchaînement, etc.
Comme musicien, être au fait de ces faiblesses est crucial, car une seule d’entre-elles peut ralentir considérablement votre progression.
Par conséquent, connaître vos faiblesses vous permettra de vaincre la « stagnation » et d’apporter des solutions réels pour les corriger, comme de simples exercices de routines, par exemple « 7 exercices hyper efficaces pour travailler l’indépendance des doigts ».
Dans le cas d’une grille ou un plan, s’il y a un passage ou une technique qui bloque, il faut donc se concentrer sur celui-ci, le répéter, puis étendre la zone de travail pour revenir un peu plus tard sur le passage ardu en question.
Une manière efficace de cibler les vices dans votre jeu est certainement d’enregistrer et de réécouter vos sessions d’entraînements. Si vous doutez de votre « autocritique », sollicitez l’aide de quelques amis musiciens, ou pour les plus audacieux ; diffusez sur YouTube ou sur les réseaux sociaux quelques minutes de vos prouesses à la guitare, puis n’hésitez pas à demander le point de vue des internautes à propos de votre jeu. Certains commentaires laissés seront sans doute très crus, mais au moins, vous aurez l’heure juste !
3. Établissez un plan de travail adapté
Pour progresser efficacement à la guitare, il faut définir une méthode de travail appropriée et évolutive avec de nouvelles mœurs. Par « plan », je ne fais aucunement référence à un simple tableau avec les couleurs et courbes associées, mais bien d’instaurer une rigueur de travail.
Dans ce sens, selon votre emploi du temps et de la hauteur des anicroches listées à l’étape 2, vous allez déterminer une durée quotidienne (ou hebdomadaire) de répétition de l’exercice ou du plan.
Puis, rappelons-nous que la « régularité » est bien plus salutaire que la « quantité » ! En effet, le cerveau, tout comme les différents muscles, tendons et ligaments vont s’ajuster plus rapidement et efficacement vis-à-vis une « constance » de répétition qui est à la fois rythmée et cadencé, plutôt qu’une seule session intensive par semaine de plusieurs heures.
Donc, pour chaque séance, prévoyez une liste d’éléments à travailler pour perfectionner votre « technique ». Puis, jour après jour, levez d’un cran le niveau de difficulté jusqu’à atteindre (voire dépasser) l’objectif initialement établi.
Puis, toujours agencées dans un programme structuré, prévoyez combiner différents travaux : technique, rythmique, harmonique, théorique, l’oreille, etc.
De la sorte, vous deviendrez un musicien complet et accompli en favorisant l’efficacité de votre entraînement par l’interconnexion de la mémoire, le cerveau, l’oreille, la vue, la sensation rythmique (le toucher) et les doigts.
4. Prenez des pauses
Lorsqu’on pratique son instrument de façon assidue, il n’est pas rare de se buter sur un plan ou un concept plus difficile à assimiler. Face à l’adversité en musique, le cerveau et les mains mettent en place des automatismes, comme l’interconnexion d’un ensemble de neurones formels qui permet de résoudre des problèmes ainsi que le renforcement des différents muscles et tendons qui sont sollicités dans le jeu. Donc, pour favoriser tous ses mécanismes naturels, il peut être bénéfique pour votre progression en guitare de laisser de côté durant quelques jours un morceau ou une grille qui, prime à bord, vous paraît impossible à maîtriser, afin de reprendre ultérieurement là où vous étiez…
Dalleur, régulièrement je vois des musiciens progresser très rapidement après avoir renoué avec leur guitare, qu’ils avaient laissée de côté depuis un bon moment…
Pour constater de véritables progrès en guitare et prendre enfin plaisir à jouer, prendre des pauses est aussi important, sinon plus, qu’un entraînement ponctuel. Alors, inutile de vous acharnez bêtement sur un exercice ou un riff très laborieux…
5. Travaillez toujours avec un métronome
Beaucoup de musiciens préfèrent s’entraîner seuls, sans métronome, jugeant que ce petit appareil est inutile et effarant. Pourtant, le métronome est de loin votre meilleur ami pour travailler simultanément votre technique et votre sens du rythme. Puis, lorsqu’on y pense, un technique irréprochable sans rythme ne vaut rien…
Bien évidemment, ce n’est pas tant le dispositif en soi qui est important, mais plutôt d’avoir comme point de repère un « marqueur » de temps qui peut se présenter sous la forme d’un métronome, boite à rythme, backing track (accords + basse + pattern batterie), voire même (et c’est le mieux) avec un batteur qui joue avec un click (très peu de chance de se décrocher du temps).
Comme je le mentionne souvent à mes élèves, le groove est l’un des trois organes de la musique avec l’harmonie et la mélodie.
Pour développer votre sens du rythme, le métronome n’est pas contraint de souligner uniquement les temps, mais aussi d’autres débits plus ou moins complexes. Donc, n’hésitez pas à expérimenter de nouvelles approches dans l’apprentissage de la guitare et vous percevrez très hâtivement la commodité de cet engin sur votre travail technique et votre sens du rythme.
Dans tous les cas, si vous vous habituez à répéter vos exercices/plans avec un métronome (ou du moins avec quelque-chose qui indique le temps), vous augmentez considérablement l’efficacité et la pertinence de votre apprentissage de l’instrument.
6. Commencez lentement, puis augmentez le tempo
Trop souvent, les guitaristes en herbes ont tendance à travailler un morceau ou un plan dans la vitesse originale. Bien sûr, il s’agit d’une bévue ! Il faut toujours commencer par travailler lentement pour mieux assimiler les mouvements, déceler les embûches ainsi que les irrégularités dans votre jeu. Puis, au fur et à mesure que les maux se dissipent, vous augmentez le tempo, très progressivement…
Encore une fois, si vous bloquez continuellement au même passage, il est préférable de laisser l’exercice ou le plan un peu de côté…
En ce qui concerne le travail rythmique, les tempi lents sont très intéressants, car ils éprouvent notre sensation du rythme. Ils sont à bosser d’emblé avec la respiration.
Rappelez-vous ceci : jouer lentement ne fait pas de vous un moins bon guitariste et jouer très rapidement ne fait pas instantanément de vous un John Petrucci. L’important en guitare, c’est le « feeling » et la « précision », et non de foutre le feu à votre manche!
Pour devenir un bon guitariste, la « vitesse » ne doit jamais être perçue comme un objectif ultime, mais plutôt comme le résultat d’un contrôle éminent de son instrument. De toute façon, jouer à une vitesse hallucinante est une chose, mais parvenir à jouer en étant parfaitement synchro et juste en est une autre…
7. Minimisez vos mouvements
Ce conseil est certainement moins global que les autres, mais mon expérience comme professeur de guitare démontre que les apprentis guitaristes ont souvent la propension à soulever trop les doigts lors d’un enchaînement d’accords ou de notes, notamment pour combler un manque de souplesse. Puis, même chose pour le poignet et le coude.
Pourtant, tous ces mouvements s’avèrent superflus, épuisants à la longue et empêchent de développer efficacement sa vélocité.
Lorsque vous jouez de la guitare, les seuls membres qui ont véritablement besoin d’être sollicités sont les doigts. Sans négliger votre respiration, les autres parties du corps devraient être détendues et suivre uniquement l’élan et le mouvement des doigts et sans plus…
Si un écart vous semble trop substantiel sur une tablature, vous pouvez toujours compenser par l’étirement du poignet ou autre, mais il est nettement préférable de travailler la souplesse (verticale ou horizontale) nécessaire pour appliquer correctement le plan avec les doigts (et éviter un mouvement inutile et chronophage).
Plus vous minimiserez tous ces mouvements en trop, plus vous gagnerez en aisance et en précision.
Pour démontrer la pertinence de ce septième point-clé, je vous conseille de visionner cette vidéo carrément bluffante de Kiko Loureiro :
Vous remarquez que sa main semble se balader sur le manche en toute simplicité et sans effort…
Conclusion
Comme vous pouvez le constater, les pièges à éviter sont très nombreux dans le travail de la guitare. Différents facteurs peuvent amener l’inaptitude, un ralentissement et la frustration qui nous bousculent petit à petit vers l’abandon en se persuadant, qu’après tout, nous n’étions possiblement pas faits pour la guitare ou la musique en général.
Pourtant, avec les bonnes informations, les guitaristes à tendance autodidacte auraient pu continuer de s’améliorer et débloquer leur plein potentiel.
En guitare, il arrive parfois que l’on néglige la méthodologie adaptée ou que certains éléments nous échappent. Et c’est bien là que cet article prend toute son importance.
Dans tous les cas, il ne faut surtout pas oublier la notion de « plaisir », car c’est bien pour ça que nous jouons de la guitare, c’est pour tout le bonheur que ça nous apporte. Tous ces points fondamentaux à votre apprentissage sont destinés à améliorer votre jeu et votre appréhension de l’instrument, cependant le but ultime demeure de maintenir la satisfaction que vous procure sa pratique.
Et vous, quelles sont vos méthodes pour développer votre jeu et s’abstenir de faire du « surplace » ?
Avr05
La recrudescence des guitares vintage de collection
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Cela ne fait aucun doute, l’achat d’une guitare vintage en bonne condition est le plus souvent synonyme d’investissement judicieux. Par exemple, selon le modèle, certaines guitares Les Paul peuvent actuellement se vendre à un prix surpassant les 200 000 euros – tandis que des Telecaster peuvent être vendues jusqu’à80 000 euros dans le marché actuel. En fait, de façon générale, certaines des guitares vintage des années 60 les plus populaires peuvent valoir jusqu’à 20 000 euros présentement… Mais quand on y réfléchit, pour nos parents ou amis faisant partie de la génération des « baby-boomers », un instrument comme la guitare représente cette époque de leur jeunesse où les économies issues de quelques mois de salaire permettaient de se procurer des années de plaisir sous la forme d’une guitare. Et aujourd’hui, des décennies plus tard, des grattes ayant appartenu à des légendes de la chanson et de la guitare, des icônes tels qu’Eric Clapton et George Harrison, peuvent être vendues en enchères à des prix frôlant respectivement le million de dollars US et 600 000 $ US.
Comment une telle recrudescence est-elle possible – et qu’est-ce qui caractérise les guitares vintages dites de collection?
Les guitares vintage au XXIe siècle : instruments adulés, suivis, surveillés
Instruments fétiches, les guitares vintage, des objets de collection – certaines ayant été l’instrument de prédilection de guitaristes légendaires –, ne sont plus, à l’heure actuelle, des items à valeur stable. En effet, ces dernières années, avec le passage au XXIe siècle, leur valeur a en effet entamé une croissance fulgurante. Par exemple, comme l’indiquent les auteurs du « Guitar Price Guide » du « Vintage Guitar Magazine », le prix demandé des 100 guitares vintage les plus recherchées a augmenté de 29 % entre 2007 et 2013.
Bien que les objets de collection avec du « celebrity cachet » aient toujours été des objets recherchés sur le marché aux enchères, la vente de « Blackie » et celle d’une guitare du feu « quiet Beatle » auront amené, depuis 2004, les acteurs du secteur à surveiller davantage la valeur des instruments à frettes dits vintage. C’est que, dans le marché aux enchères, les guitares n’avaient pas retenu énormément l’attention de ceux-ci depuis très longtemps, mais qu’un intérêt accru pour celles-ci a été observé depuis les années 80, selon Kerry K., le directeur de service de Christie’s (une importante maison de ventes aux enchères) de New York. Les spécialistes de l’industrie se sont entendus pour dire que la raison principale pour laquelle les guitares vintage étaient maintenant si recherchées est que l’instrument à cordes a été « mis au point » vers la moitié du XXe siècle; aucune amélioration significative au niveau du son ou du design de la guitare sont à venir.
Selon Kerry, les « belles années » de la fabrication de guitares en Amérique auraient été les années 30 et 40, puis les années 50 et 60 pour la guitare électrique : aucun avancement majeur n’aurait eu lieu dans le domaine de la lutherie depuis, et aucun ne serait à prévoir non plus. Et tout comme les musiciens demandent à cor et à cri les violoncelles italiens issus des XVIIe et XVIIIe siècles, on croit que, dans une centaine d’années, les guitares américaines de la moitié du XXe siècle seront autant recherchées.
Les guitares vintage – l’amour qui dure; la valeur qui croît
Les musiciens sérieux et les amoureux de la guitare, ainsi que ces « boomers » qui tendent à chantonner et jouer de l’« air guitar » quand on ne les observe pas, savent bien que le « charme » d’une guitare ne fait que grandir avec le temps. Et cela se traduit chez les collectionneurs une bonne stratégie d’investissement. En 2005, Stan J., un professionnel de la firme américaine Mandolin Brothers Ltd. affirmait : « Nous n’avons jamais vu les prix croître aussi rapidement que ces trois ou quatre dernières années; chaque mois, nous nous étonnons en apprenant qu’un instrument est mis en vente à un prix dépassant nos prévisions… Par exemple, une Stratocaster Sunburst de 1959 de Fender avec une touche « slab » coûtait à l’origine autour de 190 euros, mais dès 1997, elle avait une valeur entre 6 100 euros et 6 850 euros. Et maintenant, il faudrait débourser près de 12 955 euros pour le même instrument! »
Impressionnant, n’est-ce pas?
Ces dernières années, les collectionneurs de guitares auraient aussi été avantagés par l’imprévisibilité du marché boursier : lorsque la valeur d’un portefeuille demeure stable durant une longue période, tout investissement, conventionnel ou non, peut devenir intéressant, en ce sens qu’il peut fluctuer à la hausse à un moment donné. Ainsi, plusieurs se sont plongés dans l’achat de guitares vintage alors que le marché prenait un dur coup, croyant qu’investir dans un secteur aussi spécialisé les mettrait à l’abri de fluctuations importantes et leur conférerait une stratégie moins risquée. Et selon la plupart, en particulier les collectionneurs au portfolio imposant et varié – au portefeuille équilibré, donc – cette hypothèse a subi le test du temps avec succès.
L’art de l’acquisition vintage
Alors, qu’elle serait la définition de « guitare vintage »? Qu’est-ce qui rend ces guitares si uniques?
Les guitares vintage de collection sont des instruments de plus de 25 ans qui ont une place toute spéciale dans le cœur et la tête des guitarophiles… Quelles soient acoustiques, électriques, à corps vide ou plein, c’est davantage leur popularité auprès des musiciens célèbres du passé et actuels qui dicte leur attrait. En d’autres mots, si Jimmy Page, Eric Clapton ou même Steve Vai jouent d’un type de guitare en particulier, alors les collectionneurs désirent posséder cet instrument aussi… Un autre facteur influençant le statut d’une guitare est sa marque, par exemple Di Giorgio, Gibson, Fender, etc. Certains collectionneurs ne recherchent que des guitares de certaines marques en particulier. En outre, la valeur des instruments vintage augmente selon leur rareté. Le travail au niveau de la fabrication et la qualité du son de la guitare sont d’autres facteurs qui déterminent la valeur des grattes vintage – dont leur valeur « sentimentale » chez le public, et leur valeur réelle. Pour les connaisseurs, la condition ainsi que l’apparence (le design, le fini et la couleur) de plusieurs guitares vintage en font de véritables œuvres d’art à chérir et préserver. Mais sans leur attrait subjectif, sans cet aspect « romantique », ces instruments ne seraient que des vieux instruments ayant peu de valeur dans le marché de revente.
Selon le spécialiste américain Jay S., le terme « vintage » implique qu’un instrument soit « d’une bonne période, issu d’une période durant laquelle des matériaux et des techniques employés pour sa fabrication n’ont plus été utilisés après ce temps, ou une guitare dont la production date d’une période précédant un changement majeur au sein d’un fabricant. » Par exemple, lorsque Leo Fender, l’inventeur de la guitare électrique moderne, a venduFender Musical Instruments à CBS en 1963, son départ de la compagnie aurait, selon certains, sonné le glas de son entreprise. Aujourd’hui, les guitares Telecaster et Stratocaster de Fender fabriquées avant l’acquisition de l’entreprise par Columbia Broadcasting System demeurent grandement recherchées, et le prix demandé pour ces instruments est dans les cinq chiffres… Un changement semblable a eu lieu chez C.F. Martin & Co., une entreprise de Pennsylvanie – et le fabricant de la D-28, probablement la guitare acoustique la plus populaire de tous les temps. Depuis 1969, l’entreprise ne peut utiliser le bois de rose brésilien comme « bois standard » pour la fabrication de ses guitares, et bien que la production de l’entreprise ait augmenté considérablement pendant les années 70, plusieurs collectionneurs de guitares voient les Martin de cette époque de transition comme étant de qualité plus ou moins inférieure.
Il est intéressant de voir que ce sont les guitares électriques qui détiennent la plupart du marché des guitares vintage, mais cela sans toutefois empêcher la guitare acoustique d’occuper une importante part du marché également. La lutte restera à surveiller dans les prochaines années; nous verrons bien quel type de guitare sera en pôle position en termes de « part du marché »…
La « guitare vintage » en bref
Gibson, Fender, Guild, Gretsch et Martin sont connues comme étant les entreprises et marques sortant le plus du lot aux États-Unis, et les collectionneurs s’entendent pour dire que, pour chacune d’entre elles, les guitares produites furent de qualité supérieure à un moment donné dans l’histoire. Mais comme mentionné plus haut, la marque n’est pas le seul facteur servant à déterminer la valeur d’une guitare. Rappelons que les autres sont : la provenance ou la chaîne de propriétaires, la rareté et la condition. À ces facteurs ajoutons la « mode ».
La Gibson Les Paul
Par exemple, les amateurs de guitares électriques verraient une Les Paul Standard de Gibson de la fin des années 50 comme le Saint-Graal. À l’origine, la guitare se vendait environ 200 euros, mais son prix a par la suite grandement varié, allant de 26 650 euros à 45 700 euros, et plus tard 190 400 euros. Sa rareté se traduit en « désirabilité » – seulement 1500 Les Paul Standard ont été fabriquées au cours des années 50 (de 1958 à 1960 plus précisément). Ce modèle comporte également le dernier avancé technologique important : deux rangées de micros « humbucking ». Et, évidemment, il y a le « look » de la guitare venant rajouter à son attrait. Le dessus en érable et le magnifique fini « cherry sunburst » fait de la Les Paul une guitare typiquement « cool ».
Le cas D’Angelico
La rareté est aussi le facteur dictant la demande pour les guitares D’Angelico. John D’Angelico était un luthier d’origine italienne établi dans la « Big Apple ». Celui-ci y a fabriqué 1164 guitares entre 1932 et 1964. Considérées comme le « nec plus ultra » des guitares « archtop », ses guitares peuvent aujourd’hui se vendre, aux enchères, à un prix aussi imposant que 60 000 euros.
Au bric-à-brac, les brico-grattes?
Ce que les collectionneurs évitent, ce sont les guitares aux parties non-originales, même si elles sont vintage. Mais les guitaristes et « rockeurs » ayant l’habitude de modifier leurs instruments afin d’obtenir certains effets sonores, collectionneurs néophytes, prenez donc garde.
« Le plus important, c’est de faire confiance au vendeur », a fait remarquer Vincent J., propriétaire d’un commerce de vente de guitares à Paris. Il est aussi bon de savoir que certains commerces proposent des évaluations rédigées sur place afin de vérifier minutieusement l’intégrité d’un instrument et de soulever toute réparation qui devrait être effectuée; c’est une étape à ne pas négliger dans certains cas.
Dear prudence
Selon le premier dirigeant et président de Gibson, Henry J., les nouveaux collectionneurs devraient être prudents et rechercher les instruments de qualité « high-profile », par exemple les Gibson ES-335 ou une Martin D-28 des années 30, bien connues dans le marché et facilement identifiables. Mais ceux-ci doivent également se méfier des guitares de contrefaçons, car il y en a sur le marché. L’homme s’est expliqué sur le sujet : « Parce que les instruments n’ont pas été traités comme de l’art en tant que tel, il n’y a aucune infrastructure qui maintient et assure l’intégrité d’un instrument dans le secteur. La meilleure façon d’en vérifier l’authenticité, dit-il, c’est de connaitre l’identité des propriétaires ou responsables précédents. »
Les guitares vintage au nom d’or
Bien sûr, à toute règle il y a une exception, par exemple « Blackie », la guitare d’Eric Clapton, que ce dernier a personnalisé sans toutefois influencer la valeur de l’instrument célèbre. C’est ici que le désir « d’imiter » une idole entre en ligne de compte. Bon nombre de collectionneurs ont acheté chacune des guitares composant (ou ayant fait partie de) leur collection parce qu’un artiste qu’ils admirent en ont joué… Il en est de même pour les grands de la guitare : Eric Clapton aurait acheté sa première Les Paul après avoir vu la légende du blues Freddie King interpréter un de ses succès avec une « gold-top »…
Contrairement aux vases de céramique chinoise par exemple, les guitares vintage sont de ces objets de collection avec lesquels ont peut s’amuser sans craindre de les endommager ou d’influencer leur valeur. En fait,les guitares sonnent de mieux en mieux avec le temps, au fur et à mesure que le bois vieillit . Mais il y a un « mais » important – tous les collectionneurs vous le diront : le plus difficile, lorsque l’on investit dans une guitare vintage, c’est de savoir dès le départ que, pour que celle-ci rapporte, il vous faudra un jour laisser partir cet instrument pour lequel on développera un amour profond…
Et revendre une de ses guitares est plus facile à dire qu’à faire. Certains collectionneurs se défont d’objets de plus grande valeur que leurs guitares bien-aimées avant de vendre ces dernières. Après tout, qui peut jouer d’un tableau ou d’une gravure?
Êtes-vous de ces musiciens qui tardent à apprendre le solfège pour guitare ou qui doutent de la nécessité d’apprendre la théorie musicale pour devenir un meilleur guitariste? Peut-être vous demandez-vous en quoi un guitariste débutant ou expérimenté qui ne maitrise pas des notions de théorie de la musique peut se trouver « désavantagé » et « limité » dans plusieurs aspects de son jeu? RockStudio s’est penché sur la question de l’ utilité (de la nécessité…?) d’apprendre le solfège en guitare – en se basant d’ailleurs sur l’expérience d’apprentissage de milliers d’élèves à travers le monde – et vous présente ses conclusions dans le présent article.
Avant de passer au plat principal, voyons 5 grands mythes reliés à l’apprentissage du solfège pour guitare – ces raisons (fausses!) qui vous empêchent peut-être d’apprendre le solfège… :
- Mythe #1. « Le solfège pour guitare, c’est difficile; il faut être très intelligent pour arriver à bien la connaître, on doit l’étudier à l’université ou au conservatoire de musique, etc. »
- Mythe #2. « Si j’apprends le solfège, j’aurai moins de temps pour jouer de la guitare; cela me fera carrément perdre du temps, puisque je suis musicien autodidacte. »
- Mythe #3. « Apprendre le solfège, cela consiste uniquement à mémoriser les notes, les accords, le système tonal, les altérations, les armatures, etc. »
- Mythe #4. « Je n’ai pas besoin de connaitre le solfège en guitare, car si j’en apprends trop, cela m’influencera et nuira à ma créativité comme guitariste. »
- Mythe #5. « Quand on connait le solfège et la théorie musicale, on a tendance à sur-analyser et ne pas laisser libre cours à ses idées; ce n’est pas comme cela que l’on crée de la bonne musique! Je veux me laisser aller, écrire et jouer ce qui me chante à la fin! »
Passons maintenant à la vérité, aux faits!
Alors, à quoi le solfège sert-il en guitare?
Il est vrai que l’on peut bien jouer de la guitare sans connaître une seule règle du solfège… Après tout, plusieurs icônes de la guitare, par exemple Jimi Hendrix et Stevie Ray Vaughan, possédaient très peu, voire aucune connaissance du solfège et de la théorie de la musique; ils sont néanmoins encore vénérés aujourd’hui et considérés comme de véritables « légendes » en musique et en guitare!
Cela dit, les opinions divergent grandement, en ce qui concerne la question de la nécessité d’apprendre le solfège, et ce sera probablement toujours ainsi. Cependant inutile de se le cacher, une compréhension de base du solfège (comme les intervalles ou la construction des triades) permet indiscutablement de faire face plus aisément à certains arrangements et techniques de jeu plus difficiles, notamment les solos, l’improvisation et la composition.
Ainsi, par la maitrise de certaines bases du solfège en guitare, vous ajouteriez quelques flèches à votre carquois – et vous auriez le bagage nécessaire, si vous décidiez de faire carrière en musique ou de composer vos propres chansons par exemple.
Mais, étudier le solfège, c’est d’abord et avant tout apprendre à bien s’exprimer par la musique. Le solfège constitue en fait un ensemble de règles et de directives qui ont pour but d’aider les musiciens à comprendre les différents moyens d’exprimer des émotions par le son.
Par ailleurs, l’apprentissage du solfège est indéniablement une très bonne façon de créer chez vous desautomatismes musicaux, de surmonter les obstacles, des impasses créatives et de progresser nettement à la guitare, et ce, dans les meilleures conditions et en éprouvant le plus de satisfaction et de plaisir possible.
Apprendre le solfège pour guitare n’est pas essentiel pour tous les guitaristes, mais c’est un acquis chez la plupart des plus grands musiciens et « artistes du son ». D’ailleurs vous est-il déjà arrivé de vous dire « Comment pourrais-je arriver à écrire ce genre de musique? », en écoutant une chanson que vous adorez? Eh bien, c’est tout simple, la réponse à la question précédente est : apprenez les bases du solfège!
En quoi étudier le solfège consiste-t-il?
Théoriquement, le solfège est tout simplement un ensemble de règles et d’usages attachés à un type demusique particulier.
Sans doute possédez-vous quelques notions de base de musique sans même le savoir.
Par exemple, si vous savez que la lettre C est utilisée pour désigner l’accord de do, vous connaissez un peu le solfège en guitare; si vous pouvez différencier la grosse corde de la petite corde sur votre guitare, vous connaissez un peu le solfège; si vous vous surprenez à compter les temps d’un morceau à la radio, vous connaissez un peu de théorie musicale…
Par ailleurs, étudier le solfège, cela ne consiste pas seulement à apprendre à construire des accords, se familiariser avec les intervalles, connaitre les différentes armatures, etc. En fait, chacun des concepts reliés à celle-ci est une « idée » ou une « fondation » pouvant servir à exprimer ses pensées à l’aide du son et de la musique.
Certains affirment qu’apprendre la théorie de la musique n’est pas nécessaire en guitare ou s’avère le plus souvent superflu, car lorsque l’on analyse trop ce que l’on crée, on a tendance à omettre de « sentir » la musique (plan émotionnel), ou encore parce que ce ne sont pas « tous » les guitaristes qui doivent l’apprendre pour arriver à créer de la bonne musique ou à bien jouer de la guitare. Pourtant, plus l’on en sait sur la théorie de la musique, plus l’on peut comprendre ce que l’on joue , et par conséquent, parvenir à susciter plus aisément, par sa musique, des idées, des pensées ou des émotions chez l’auditeur.
Vous êtes guitariste; vous êtes « athlète »
Imaginez que vous aviez pour objectif de commencer à vous entrainer pour développer vos muscles et devenir plus fort. Vous ne vous diriez sûrement pas « Je désire à tout prix faire de l’exercice et bientôt avoir de gros muscles, mais pas question que j’en apprenne davantage sur la santé, la nutrition et la façon adéquate de m’entrainer avec les poids pour parvenir à mes fins, car cela va m’empêcher de devenir plus fort! Tout ce que je dois faire, c’est aller au « gym » pour soulever des poids quand j’en ai envie, et c’est certain que j’attendrai mon but… »
Vous voyez que cette façon de penser n’a aucun sens?
Après un certain temps, tous les musiciens vivront un certain « blocage créatif », s’ils manquent d’information pour traduire leurs idées en musique. Mais par l’apprentissage du solfège, vous apprenez à utiliser les sons et les rythmes de manière à générer une émotion chez l’auditeur – le plus important quoi. Maitriser le solfège et les processus et les modèles qui y sont utilisés s’avère également un excellent vaccin contre « la page blanche musicale »…
En outre, bien connaitre la théorie de la musique devrait enrichir vos improvisations à la guitare! Apprendre pourquoi certains accords ou gammes évoquent telles ou telles émotion ou image chez vous vous permettra de prendre des décisions plus rapides à la guitare, peu importe la « situation musicale » dans laquelle vous vous trouvez.
Étude du solfège en guitare – la bonne approche
Parlons maintenant de l’apprentissage du solfège pour la guitare en tant que tel. Beaucoup de gens croient qu’étudier la théorie musicale est très difficile. Mais pensez-y… n’importe quel sujet que l’on aborde pour la toute première fois semble le plus souvent complexe, mais plus on le découvre et s’y exerce, plus le tout devient peu à peu plus facile… Nul besoin d’être un génie pour apprendre le solfège, tout comme l’on n’a pas besoin d’être un Einstein, pour apprendre à conduire, à lire ou à jouer à un jeu, etc.
Votre approche de l’étude de la théorie de la musique dépendra aussi de vos buts. Quels sont vos objectifs en tant que guitariste? Bien jouer des chansons, être un compositeur doué et créatif, jouer des chansons seulement pour vous amuser, maitriser certaines techniques avancées en guitare, faire partie d’un groupe, enseigner la guitare, être capable d’improviser comme un dieu de la guitare, la musique, etc.? Eh bien, apprendre le solfège vous sera utile dans chacun de ces scénarios… D’ailleurs, si vous avez pour but de devenir un maître de la musique ou un guitariste professionnel, alors maitriser le solfège vous sera nécessaire; elle devrait être une priorité pour vous!
Mettre sur papier vos buts en musique serait un bon départ. Déterminez aussi les raisons pour lesquelles vous voulez atteindre ces buts. Que voulez-vous accomplir grâce à la musique? Comment vous sentirez-vous quand vos atteindrez ces objectifs? De quelle manière vous sentiriez-vous, si jamais vous n’arriviez pas à les atteindre? Répondre à ces questions devrait vous donner de la motivation et vous inciter à faire en sorte de faire le nécessaire pour parvenir à réaliser vos objectifs. Vous devriez relire ces phrases de temps à autre, pour ne jamais perdre de vue vos buts et préserver votre détermination. Vos objectifs guitaristiques changeront peut-être avec le temps – cela ne serait pas surprenant –, donc n’omettez pas de modifier votre feuille de route en conséquence.
Apprendre et évoluer en guitare, c’est plaisant!
Pour terminer, les musiciens qui se demandent toujours si oui ils ou elles devraient apprendre le solfège pour guitare ne réalisent pas ceci : étudier le solfège est loin d’être compliqué; en fait, celui-ci est relativement facile d’approche quand on s’y prend correctement. Bien connaître le solfège n’est qu’une question de temps et de dévotion. C’est comme apprendre une nouvelle langue!
Aussi rappelez-vous que, au départ, la musique vous passionne… Ainsi, comme guitariste, il est tout à fait excitant et stimulant pour vous d’apprendre de nouvelles choses! Et n’oubliez pas qu’apprendre la musique impliquera toujours de travailler d’une certaine manière. Par ailleurs, il faut travailler dur et beaucoup pour exceller dans un domaine, et c’est bien souvent le fait que vous aimiez ou n’aimiez un type de « travail » qui déterminera votre niveau de réussite dans celui-ci… Prenez goût à apprendre le solfège, faites chacun des exercices que l’on vous demande de faire, et gardez en tête le but que vous désirez atteindre afin d’éviter de perdre votre motivation. Aussi, il ne faut pas vous en tenir à faire les exercices que l’on vous demande de faire; faites-en plus! Vous devriez vous exercer jusqu’à ce que vous connaissiez la base du solfège sur le bout des doigts!
Voici tout ce que vous pourrez faire après avoir appris les bases du solfège :
- Comprendre pourquoi votre guitariste favori a utilisé tel ou tel accord, ou encore telle gamme en particulier dans l’une de ses chansons;
- Écrire vos propres chansons;
- Devenir un guitariste talentueux;
- Comprendre quelles notes il vous faut employer lorsque vous jouez une mélodie pour accompagner une progression d’accords;
- Créer de belles progressions d’accords;
- Comprendre pourquoi la musique peut vous faire ressentir certaines émotions;
- Écrire des chansons très accrocheuses, belles, joyeuses ou tristes, etc.;
- Vous aider à éliminer ou surmonter le syndrome de la page blanche musicale;
- et beaucoup plus encore…
Et vous, qu’elle est votre opinion sur la nécessité d’apprendre le solfège pour s’améliorer en guitare? Partagez avec nous votre expérience personnelle en ce qui concerne la connaissance de la théorie musicale en guitare!
Le guitariste flamenco “El Peret” (©Corbis).
Les origines du flamenco
Le flamenco est la musique du sud de l’Espagne, L’Andalousie, une terre qui à été maintes fois conquise et occupée par de nombreux peuples jusqu’à la reconquista au XVe siècle après sept siècles d’occupation maure.
Au cœur de l’Andalousie, entre l’apparat de Séville, la capitale toute puissante, et les docks lugubres de Cadiz est né le flamenco, alliage de folklore espagnol, de musique orientale et perse, de rythme d’Inde et d’Afrique. Forgé par les gitans andalous vers la fin du XIXe siècle, le Flamenco est d’abord un chant de travail (comme le blues) avant de devenir un art complet grâce à la guitare et à la danse. Aujourd’hui, la tradition se perpétue, continue d’évoluer et se transmet au niveau mondial.
La guitare flamenca
Que serait le flamenco sans la guitare ? Un jeu unique en son genre, flamboyant, hautement virtuose et pourtant si simple musicalement. Qu’on ne s’y méprenne pas cependant, la guitare flamenca est exigeante et requiert le plus grand sérieux. L’instrument ressemble de loin à n’importe quelle guitare classique à corde nylon, en s’approchant, on y voit quelques nuances ; l’action des cordes y est plus basse que sur une guitare classique et la table d’harmonie est protégée par une couche de plastique appelé Golpeador qui protège le bois de la percussion systématique.
On pourra néanmoins démarrer l’apprentissage du flamenco avec une guitare classique standard. Les bois de prédilection sont le cyprès ou le palissandre, chacune de ces essences ayant des caractéristiques de sons bien différentes.
Les plus grands guitaristes de flamenco
En guitare flamenco, on peut distinguer trois grands courants. L’école classique avec comme chef de fileRamon Montoya, le père fondateur de la guitare flamenca soliste.
Montoya incorpore plusieurs techniques de guitare classique : les arpèges et le trémolo (qui prendra une nuance unique dans le répertoire flamenco). Il inspirera tous les guitaristes à sa suite, à commencer par Sabicas, grand guitariste qui vécut une bonne partie de sa vie à New York et qui repoussera les limites de l’instrument et du répertoire traditionnel. Autre grand représentant de l’époque classique : Niño Ricardo qui sera la référence de l’encore jeune Paco de Lucia.
Paco de Lucia est de loin le maitre incontesté, maillon crucial qui fera la passerelle entre période classique et moderne.
À lui seul, il synthétisera toute la tradition et à partir des années 80, révolutionnera la guitare flamenca en lui donnant ses lettres de noblesse au niveau planétaire. Immense virtuose, il trouve sa place au panthéon des légendes de l’instrument parmi John Mc Laughlin, Al di Méola et même Carlos Santana.
Paco de Lucia a créé de nouvelles normes pour la guitare flamenca. De son parcours exemplaire est née une nouvelle époque. Parmi les représentants de cette école, on trouve Tomatito, Gerardo Nunez, Diego de Morao, Juan Carlos Romero, Vicente Amigo et beaucoup d’autres notables guitaristes qui ont tous apporté de nouvelles directions.
À noter, les Gipsi Kings et Rodrigo & Gabriela ne font pas partie du flamenco traditionnel, ils en sont de lointains cousins, porteur du style de la rumba camarguaise, style propres aux gitans du sud de la France. Les techniques de guitare utilisées sont sensiblement les mêmes.
Les différents styles du flamenco
Le flamenco traditionnel se décline en de nombreux styles comme définis ci-dessous.
© www.flamencopolis.com
Néanmoins, il y a peu de différence pour les guitaristes, car les styles trouvent leur identité dans le chant essentiellement et même si chacun de ses styles a ses propres clichés et ses propres rythmes, ils sont en majorité basée sur la cadence andalouse (Am/G/F/E ou Dm/C/Bb/A).
Les techniques de jeu
On trouve dans la guitare flamenca de nombreuses techniques de main droite issue de la guitare classique ; arpèges, trémolo, jeu en butée, etc. Il n’est pas indispensable de connaître ces techniques élémentaires avant d’attaquer le flamenco. Nous verrons tous ces points en détail lors de prochains cours.
La grande spécificité du flamenco se trouve dans les « rasgeos » une technique de main droite élaborée qui permet par un mouvement séquencé de certains doigts de donner beaucoup de volume et de puissance. Il en existe de nombreuses variétés et il serait fastidieux de toutes les apprendre. Nous aborderons dans les cours quelques-uns des plus importants et pratiques.
Une autre spécificité est le jeu au pouce. Dans le flamenco, le pouce se joue toujours en butée (c’est-à-dire en allant buter sur la corde en dessous de la corde jouée). À noter également la technique de « l’Alzapua », un aller-retour du pouce très puissant que nous aborderons également.
Les rythmes de base en flamenco
Dans le jargon flamenco, on appelle la mesure compas. Il existe quatre grands rythmes qui se déclinent en vitesse.
La soleá : qui donnera le compas de Soléa por bulérias, la buléria et l’alegria .
C’est un 12 temps avec des accents sur le 3e, 6e, 8e, 10e et 12e temps, comme il suit :
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Vous constaterez que le 1 n’est pas un accent, ce qui peut être déroutant quand on n’a pas l’habitude. Pour remédier à cela, il faut démarrer par le 12, comme il suit :
12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Cette façon de faire vous permettra de mémoriser plus facilement la « musique » de cette clé rythmique.
La séguyria : un rythme en miroir de la soleá. On pourrait le prendre en démarrant le compas de soleá par le 8, comme il suit :
8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7
La manière traditionnelle de comptage est à la fois plus simple et plus complexe :
1 et 2 et 3 et et 4 et et 5 et
(Chaque « et » correspond à un temps faible.)
Le tango : est utilisé pour la rumba également est un rythme en quatre temps avec accent sur un et trois ou deux et quatre, selon le type de groove que l’on souhaite.
Le fandango de Huelva : et autre fandango abandolados est un 2×3 temps accentué, comme il suit :
1 2 3 1 2 3
Nous aborderons chacun de ces rythmes au fil des cours sur la guitare flamenco.
Ces rythmes sont aussi ceux des palmas (claquement de mains) qui accompagnent traditionnellement le répertoire flamenco. Une bonne occasion de les enseigner à votre copine (ou copain) pour se préparer à de bonnes fiestas flamencas. Il est important pour tous les guitaristes désireux de se plonger dans l’univers flamenco de pratiquer aussi les palmas pour renforcer le sens du rythme et assimiler cette clé rythmique.
Les ongles
Nécessité absolue pour aborder cette musique, il ne faut cependant pas les avoir trop longs. En effet, quelques millimètres suffisent à la main droite pour être utilisable. Prévoir un peu plus pour le pouce est l’idéal. Pour ceux qui ont la mauvaise habitude de les ronger, rongez donc la main gauche, les ongles doivent être courts à cette main-là…
Si vous avez les ongles naturellement cassants, il existe de nombreux soins à base de vitamine D qui vous aideront à les fortifier et qui en plus vous donneront de beaux cheveux !
Dans le pire des cas, il existe des kits de réparation chez Savarez qui comprend des bandes de soie et de la super glue. Nombre de guitaristes de flamenco utilisent ce type de matériaux, car on casse souvent ses ongles quand on joue beaucoup. Pour les moins fortunés, on peut remplacer la soie par de la balle de ping-pong ou du papier de soie. Prévoyez des bonnes limes à ongles, à grain fin !
Petit lexique du flamenco
Compas : Mesure, battement du temps.
Golpe : Percussion sur la table d’harmonie.
Rasgeo ou Rasgeado : Mouvement rythmique de la main droite.
Falsetta : Phase de solo de guitare.
Palo : Style ou famille de sous style du Flamenco.
Palo Seco : jouer de la guitare en étouffant les cordes à la main gauche.
Alzapua : Technique d’aller-retour au pouce.
Picado : Alternance index majeur en buté (technique de main droite).
Remate : Fermeture traditionnelle musicale.
Soniquete : « groove ».
Duende : « Feeling ».
Cante : Chant.
Palmas : Claquement de mains qui font la base rythmique du flamenco.
Quelques conseils pour bien débuter à la guitare flamenco
- Écouter les grands guitaristes, s’immerger dans le flamenco. Savoir prendre le temps d’écouter les vieux enregistrements est essentiel, le flamenco est une musique traditionnelle, son secret est au cœur de son passé.
- Soyez patient et déterminé, rien n’est impossible à celui qui veut quelque chose très fort.
- Prenez vos vacances en Andalousie : c’est joli, la vie y est agréable et vous en apprendrez autant sur le flamenco en buvant des bières fraiches et en dégustant des tapas sur une terrasse sévillane qu’en deux ans de guitare flamenca ! (Faites quand même les deux ans de guitare, on ne sait jamais :))
- Quoi que vous puissiez en penser, la technique instrumentale ne requiert aucun don, juste du temps, de larégularité et du travail.
- Essayez de jouer les pièces des guitaristes que vous préférez, on trouve de très bons relevés d’une multitude de pièces flamenco, n’hésitez pas à jeter un œil dessus ne serais-ce que pour démystifier la difficulté.
- Apprenez l’Espagnol.
- Observez bien les grands guitaristes, on en apprend énormément sur la guitare juste en observant attentivement.
- Si vous n’y arrivez pas tout de suite, c’est qu’un plaisir intense vous attend si vous vous accrochez.
- Si vous y arrivez tout de suite, vous faites peut-être quelque chose de travers.
- Apprenez comme si vous découvriez la guitare pour la première fois, on ne remplit pas une coupe pleine…
- Ne vous coupez pas du monde, jouez pour les autres…
À bientôt sur le blog RS pour des cours en vidéo dédiés à la guitare flamenco !
Eric Clapton…, Ritchie Blackmore…, Jimmy Page…, David Gilmour…, Jimi Hendrix… Existe-t-il un équivalent, dans la musique populaire moderne, à ces géants de la guitare des années 60 et 70? Le « guitar hero » – guitariste extrêmement doué, créatif, maitre de la mélodie et de l’émotion, qui marque également l’histoire de la musique par sa présence et son apport à la grattosphère – existe-il vraiment encore au sens que nous l’entendions il y a 30 ans?
Voilà un sujet délicat. Car, en 2013, la simple expression « guitar hero » est quasi péjorative : elle représente quelque chose de « ringard », de « kitsch »; l’image intrinsèque impliquée est désuète.Et les principaux responsables de cette situation, selon nous : les jeux vidéo de simulation musicale. Le concept même de guitariste virtuose a été corrompu par les jeux comme « Guitar Hero » et « Rock Band », qui mettent en vedette – et encensent en quelque sorte – le type de jeu « classic rock » à la guitare, le tricotage canonique, et cela principalement. Jamais ces jeux ne vous demanderont de vous attaquer à, disons, « When You Sleep » de My Bloody Valentine, « The Drowners » de Suede ou « How Soon Is Now? » des Smiths…
Le guitariste doué au XXIe siècle : héros sans « éclat »?
Un magazine musical britannique populaire a récemment demandé à ses lecteurs de voter sur son site afin de déterminer le « meilleur guitariste de tous les temps ». Et durant plusieurs jours, le meneur de la course a été Joshua Third (Hayward), guitariste du groupe de punk revival/shoegaze/rock alternatif The Horrors.
Sans vouloir dénigrer le talent de Josh qui, à 25 ans, est un guitariste talentueux et très imaginatif, ou mettre en doute le jugement des milliers de lecteurs du magazine en question, cette situation aura bien illustré le problème actuel… : le « guitar hero » flamboyant, inspirant; l’icône du « rock », le « héros » de la guitare ambulant n’est tout simplement plus à l’ère moderne.
Il se faut se rendre à l’évidence : bien qu’il soit un petit « magicien du son », un diplômé en physique que la science fascine – il bricole d’ailleurs ses propres pédales d’effets -, Hayward n’est définitivement pas une « bête de scène ». En interprétant « Count in Five » sur scène, il ne jouera jamais de son instrument en simulant le tir à la carabine, tel un Steve Harris moderne…; on ne verra jamais des flammes de 10 pieds s’échapper du manche de sa guitare tandis qu’il joue son solo dans « Sea Within a Sea », comme l’a fait Richard Kruspe du groupe Rammstein :
En concert, il n’a jamais convoqué en élevant les bras sa Ibanez Artcore pour la faire descendre des cieux, et ensuite s’adonner au « shred » de son instrument – comme ce guitariste exacerbé à la « quad-guitar » :
Manifestement, la vidéo précédente est dépassée – voir ridicule. Mais d’un autre côté, ne dégage-t-elle pas quelque chose de spécial, ne possède-t-elle pas un je-ne-sais-quoi manquant à la musique actuelle? Un esprit d’exubérance. Un caractère superflu, un effet de surabondance. On assiste au mariage de la flamboyance frôlant l’absurde et de l’absence totale d’ironie ou de retenue… Chose que l’on ne voit presque plus dans la musique moderne.
L’effet Bellamy ou savoir se distinguer des guitaristes chevronnés « hors-mainstream »
De nombreuses critiques tentent d’expliquer la popularité colossale du groupe Muse auprès du grand public, sa qualité « mainstream ». Mais il n’y a aucun mystère au sujet de Matt Bellamy; il est en notre sens un vrai « guitar hero », un musicien tout à fait impressionnant – et il n’en pleut pas dans la musique populaire, à l’heure actuelle. Il joue de la guitare en dépassant les limites physiques du guitariste moyen. C’est inspirant.
Bien sûr, il y a les Marnie Stern, Johnny Greenwood et Avi Zahner-Isenberg (d’Avi Buffalo) qui sont d’excellents guitaristes et qui se dégagent aussi du peloton. Ce sont des musiciens doués, mais ils ne sont pas « superambitieux », ce ne sont pas des « guitar heroes » de l’ère moderne.
Les ados guitaristes ne passeront pas un week-end entier, pénible, en solitaire à tenter de jouer « Transformer » à s’en faire saigner les doigts…
Le « guitar hero » est mort, vive le « guitar hero »!
Certains guitaristes de rock indie sont de l’avis que la guitare électrique devrait être « forte et grisante », qu’il ne devrait pas s’agir nécessairement d’enchaîner « le plus de notes possible ». En fait, ces notes qui fusent des doigts du guitariste agile (ou survolté!) peuvent être drôlement grisantes, comme quiconque s’est déjà amusé à faire du « air guitar » en écoutant le(s) solo(s) de « Paranoid Android » de Radiohead en témoignera.
Voilà pourquoi nous disons mais où sont donc passés les « guitar heroes »?
Que les guitaristes modernes nous donnent de la virtuosité, de l’excès, des solos bourrés d’émotion à la Gimour et Hendrix, de la surexcitation, des flashes! Oui, donnez-nous des arpèges à profusion… des modes lydiens, des « humbuckers »… des « scalloped necks », des pédales « flanger »… des milliers de câbles branchés dans des « Superfuzz Mig Muff »…!
Que le retour du « guitar hero » survienne.
Et non, cher ami chanteur de Les Savy Fav, un microphone ne peut remplacer la guitare…, bien que vous soyez évidemment un « micro hero ».
Et vous amis et lecteurs guitaristes, qui sont vos « guitar heroes » modernes favoris?
En réponse à des centaines de courriels d’élèves embêtés par l’accord de fa majeur barré à la guitare, RS vous enseigne exactement comment jouer celui-ci, même si vous ne savez pas encore bien faire un accord « barré »!
Pour les débutants en guitare, l’accord de fa majeur est l’un des accords les plus difficiles à jouer, puisque c’est un accord « barré » – un accord impliquant qu’au moins l’un des doigts de votre main frettante presse plusieurs cordes à la fois sur le manche. Cette position peut en effet être difficile pour les guitaristes débutants, car elle nécessite beaucoup de force dans la main et les doigts pour obtenir un son d’accord clair, net.
De ce fait, entreprendre la maitrise de l’accord de fa barré tôt dans votre apprentissage de la guitare pourrait vous faire perdre de la motivation, ou pire, vous pourriez ne plus vouloir apprendre à jouer de la guitare!
Alors, ne vous en faites pas trop. Avoir de la difficulté à maitriser cet accord est tout à fait normal! Bon nombre de guitaristes, certains même expérimentés ont de la difficulté à faire sonner l’accord de fa barré correctement…Donc, si vous aussi avez de la difficulté à jouer l’accord de F, ou à l’enchaîner de façon fluide avec d’autres accords, il est préférable de le mettre de côté pour l’instant (mais pas pour toujours, évidemment!). Tournez-vous plutôt vers les 5 astuces pour éviter de jouer l’accord de fa majeur ci-dessous, des trucs qui vous permettront aussi d’aborder l’apprentissage de l’accord de fa en douceur, progressivement.
1. Évitez la tonalité de do
Lorsqu’on débute en guitare, il est préférable de commencer avec des morceaux en tonalité de sol (G) et de ré (D). Ensuite, lorsque vous maitrisez bien celles-ci et les principaux accords à trois sons qui les animent, passez à l’apprentissage des accords à trois sons dans les tonalités de la (A) et mi (E). Ces quatre tonalités vous permettront de jouer des milliers de progression d’accords, et aucune d’entre elles ne contient l’accord de fa majeur. N’est-ce pas merveilleux pour vos pauvres doigts?
L’accord de fa (F) est souvent présent dans l’armature de la tonalité de do (C). Les débutants en musique travaillent souvent en tonalité de do parce qu’il s’agit d’une tonalité très employée en piano, et cet instrument constitue la base de la théorie de la musique occidentale. Au piano, dans cette tonalité, on ne joue que les notes blanches du clavier… cela rend les choses très simples pour les apprentis. Mais en guitare, jouer en tonalité de do oblige le guitariste à faire face à ce vilain accord de fa et son barré… Au début de votre apprentissage de la guitare, il est donc préférable d’éviter la tonalité de do!
2. Utilisez un capodastre (capo)
Vous pourrez jouer de la guitare en do avec un capodastre, pour éviter d’avoir à jouer l’accord de fa barré. Le capodastre est un petit système mécanique que l’on utilise pour transposer le manche de sa guitare sans avoir à toucher à l’accordage : on « limite » ainsi l’accès au manche, on joue en effet sur une plus petite partie du manche. En fait, en l’utilisant, les cordes de votre guitare sont plaquées contre le manche, comme si vous jouiez un accord barré! Grâce au capo, la longueur à vide des cordes de votre guitare devient plus courte, et l’on obtient de cette manière des sons plus aigus.
En jouant avec un capo placé à la troisième frette du manche, les accords A (la), D (ré) et E (mi) joués à cordes ouvertes sont en réalité les accords C (do), F (fa) et G (sol) – tous dans la tonalité de C (do), mais aucun accord barré pour vous embêter…!
Comme ceci :
Accord de fa (avec capo) – position de D
Tout cela est bien sympa jusqu’à maintenant, mais il y a un petit problème : on retrouve l’accord de fa dans de si nombreuses chansons… Voici davantage de solutions! Il existe en effet plusieurs façons de jouer l’accord de fa de manière « simplifiée » sans l’utilisation d’un capo.
3. Jouez l’accord de fa à 3 notes seulement
Vous pouvez jouer l’accord de fa majeur avec seulement 3 notes – essentielles : la fondamentale, la tierce et la quinte. Ces trois notes forment ce que l’on appelle une triade. Les guitaristes utilisent fréquemment les triades pour créer de nouveaux sons, en jouant des accords ou des solos.
L’accord de fa est un accord en tonalité majeure. La gamme de fa majeur comprend les notes suivantes : fa (F) sol (G), la (A), si bémol (Bb), do (C), ré (D), mi (E) et fa (F). Pour connaitre l’accord de fa majeur, il faut localiser les fondamentale, tierce et quinte de la gamme de fa majeur…
On a donc fa, la et do.
Voici l’une des façons de jouer l’accord de fa de façon simplifiée (observez le diagramme ci-dessous. Vous ne devez jouer que les quatrième, troisième et deuxième cordes – la fondamentale, la tierce et la quinte respectivement.) :
Accord de fa majeur (sans barré) à trois notes
Si par mégarde vous jouez la corde de mi aigu, vous obtenez un accord de fa majeur septième. Cela sonnera tout de même bien en tonalité de do, toutefois, pour obtenir un bon accord de fa, tâchez d’éviter la petite corde de mi en jouant. Notez que vous pouvez aussi abaisser légèrement votre premier doigt pour atténuer le son de la corde.
4. Utilisez la position de l’accord de mi (E)
Placez vos doigts sur les cordes de manière à former l’accord de mi ouvert (E) – accord qui devrait vous être familier –, mais une frette plus « bas » sur le manche. Votre index se trouvera donc sur la deuxième frette de la corde de sol (G). Voilà une autre position simplifiée vous permettant de jouer la triade de l’accord de fa. Comme ceci :
Accord de fa majeur (motif simplifié) – position de E
Jouez les cinquième, quatrième et troisième cordes seulement, qui sont les quinte, fondamentale et tierce de l’accord respectivement.
5. Utilisez une position en accord de ré plus bas sur le manche
Cette fois, nous utiliserons une autre triade de l’accord de fa, mais un peu plus bas sur le manche, soit à la cinquième frette. Comme dans le premier diagramme d’accord, la position des doigts sera la même que lorsque vous jouez l’accord de ré (D) ouvert, toutefois vous jouerez plus bas sur le manche. Vous n’avez qu’à déplacer vos doigts – vous rapprocher du bas du manche – de 3 frettes, mais vous ne devez pas jouer la corde de ré à vide! Donc, nous jouez que les 3 premières cordes, pour obtenir un vrai accord de fa majeur!
Comme ceci :
Accord de fa majeur (motif simplifié) – position de D
Sympa, n’est-ce pas?
Pour un accord de fa plus « complet », vous pourriez aussi ajouter le fa (note) à la troisième frette de la corde de ré. Cette position demande un peu plus de flexibilité que la précédente, mais avec de la pratique, vous y arriverez en peu de temps assurément. Nous vous suggérons de commencer par vous habituer à placer vos deuxième, troisième et quatrième doigts sur le manche. Quand cela sera facile pour vous, alors ajoutez la fondamentale – la position avec votre premier doigt (index) sur le manche :
Pour terminer, les accords barrés sont très importants en guitare, et il ne faut pas omettre de les apprendre ou de les pratiquer. Jouez donc l’accord de fa barré de temps à autre, afin que vous arriviez à délaisser ces positions simplifiées avec le temps. Bien jouer l’accord de fa n’est pas chose impossible à réaliser…; il vous faudra simplement développer la force et souplesse nécessaire dans votre main frettante et le pratiquer régulièrement!
Allez « hop », à vos guitares!
Dès le moment où vous saurez jouer vos premiers morceaux blues à la guitare, vous devriez essayez de leur conférer une touche personnelle. Bien sûr, écouter différents artistes blues et apprendre de nouvelles techniques à la guitare utilisées par d’autres bluesmen peut grandement contribuer au développement de votre oreille musicale, toutefois il est important que vous trouviez votre propre place dans le blues.
Nous n’avons pas besoin d’un deuxième Slowhand, Ray Vaughan ou Waters… Tous ces guitaristes auront trouvé leur « voix » en guitare blues, et à un moment donné, vous devrez faire de même ! N’est-il pas vrai que l’on pourrait immédiatement reconnaitre le son à la guitare de Clapton ou de Hendrix, même si tous deux jouaient simultanément la même chanson? Si l’on prend par exemple la chanson « From The Cradle » interprétée par Eric Clapton, on réalise que ce dernier a très bien étudié la version originale; il a utilisé le même accordage, les mêmes tonalités et techniques, mais on peut toujours discerner le jeu typique de Clapton, la touche « Slowhand » dans ce morceau…
Alors, comment développer son propre style en guitare blues?
Il est possible de personnaliser son jeu à la guitare blues de plusieurs façons. Étudions par exemple celui des 3 « rois » du blues : B.B. King, Freddie King et Albert King (notez qu’aucun lien de parenté ne les unit!!). B.B. est connu pour son « Chicago-style », ses phrasés fluides, mélodiques combinant les gammes majeures et mineures. Il joue avec un « pick » et son unique vibrato du poignet (« hummingbird ») l’a rendu célèbre. Freddie King utilisait des « thumb picks » et des « finger picks »; il jouait des blues très puissants – parfois même agressifs – à saveur rock/Chicago blues/Texas blues. Albert King, quant à lui, utilisait son pouce et des « bends » extrêmes – son son à la guitare était dur et impliquait moins de notes.
Pour vous aider un peu, notez que vous pouvez modifier/varier les éléments suivants de votre jeu :
- Les notes/gammes utilisées. Si vous êtes fan de jazz, essayez donc de combiner des gammes « jazzy » à vos gammes blues; si vous aimez le « rock », ajoutez plus de « power chords » à votre jeu, etc. Mettez-vous aux « double-stops », aux arpèges et aux « picking patterns », etc.
- Le jeu de votre main d’attaque. Essayez le jeu au médiator, le jeu avec les doigts et même les « finger picks »!
- Les techniques de jeu employées. Par exemple, la guitare « slide » vous plaira si vous ne visez pas à ou n’aimez pas jouer très vite. Sinon il y a les « bends », le « vibrato » – autant d’éléments à personnaliser dans votre jeu!
- Votre équipement. La ES-335 (« Lucille ») de B.B. King est l’un des éléments qui nous permettent de pouvoir identifier si facilement son son à la guitare… Essayez la guitare acoustique, et la guitare électrique à micros « single coil » et à « humbuckers ».
- Faites l’essai d’amplis à transistors et à lampes. Ne perdez donc pas votre temps à essayer de reproduire le son exact de tel ou tel bluesman lors de tel ou tel concert…
Demandez-vous plutôt : « Si je faisais partie du band de ou [y], quel équipement aimerais-je utiliser? ». C’est que deux guitaristes au son plutôt différent peuvent sonner très bien ensemble!
• Peut-être élaborerez-vous quelque chose de tout à fait nouveau? Les « bends », le vibrato du poignet et le « slide guitar » ne faisaient pas partie des « méthodes classiques » de jouer de la guitare, au départ. Mais un jour B.B. King a essayé d’imiter le son produit par les guitaristes « slide » sans utiliser de « bottleneck », et c’est de cette manière qu’il a « inventé » le « string bending » (oui, bon, il n’est pas le seul à avoir développé la technique, mais il l’a rendu populaire!)…
Pour conclure, gardez bien ceci en tête : vous devez vous sentir à l’aise dans tout ce que vous jouez, peut importe la technique ou l’équipement que vous utilisez! Votre public l’entendra!
… et prendre quelques leçons de guitare blues, ça peut aussi être pas mal!
Est-ce que vos compétences actuelles à la guitare vous satisfont? Pouvez-vous affirmer que vous avez atteint tous vos buts en musique? Est-ce que votre jeu à la guitare s’est constamment amélioré depuis que avez commencé à jouer de la guitare?
Avoir l’impression qu’atteindre ses objectifs en musique et en guitare semble impossible est tout à fait normal si vous ne jouez de la guitare que depuis peu de temps. L’important est de ne pas demeurer dans cet état d’esprit. Voici donc 10 astuces simples qui vous aideront à surpasser la frustration que vous pourriez éprouver actuellement par rapport à votre niveau en guitare.
1. Reconnaissez le fait que vous avez progressé
Avant de chercher à améliorer quoi que ce soit dans votre jeu à la guitare, voyez le progrès que vous avez déjà fait. Vous devriez en être content et fier! Rappelez-vous lorsque vous effectuiez vous premiers exercices en guitare et n’arriviez à jouer que très peu de choses… À ce moment-là, vous auriez été bien heureux de posséder les aptitudes à la guitare que vous avez en ce moment. Voyez cette évolution, et soyez fier de ce que vous avez accompli jusqu’ici. Beaucoup de guitaristes sont plutôt dur envers eux-mêmes et leur jeu à la guitare alors qu’ils sont assez doués! Cela ne signifie pas non plus de se satisfaire de ce dont vous êtes capables actuellement, mais de reconnaitre votre talent actuel tandis que vous poursuivez votre évolution en guitare et en musique.
2. Soyez conscient de ce qui vous inspire et vous pousse à continuer d’évoluer comme guitariste
Il y a sûrement des choses, moments, événements, endroits ou personnes qui vous permettent de vous sentir bien comme musicien. Ces choses sont différentes pour chacun. Peut-être vous sentez-vous inspiré lorsque vous assistez à un concert. Ou peut-être obtenez-vous de la motivation en écoutant – ou en jouant avec – d’autres musiciens qui sont « meilleurs » que vous actuellement. Il est aussi possible que pratiquer de nouveau des morceaux que vous avez appris il y a 3, 6 ou 12 mois vous permette de constater tout le progrès que vous avez fait en guitare depuis. Être capable de réaliser (et avoir une preuve tangible de) son progrès comme guitariste est en effet source d’inspiration puissante pour certains. Et peu importe quelles sont ces choses qui vous donnent de la motivation, tout ce qui peut faire en sorte que vous ne vous axiez plus sur vos frustrations temporaires/du moment comme guitariste et vous amène à vous concentrer sur ce qui vous inspire et vous motive est ce qui devrait prendre le plus de place dans votre « vie musicale ».
3. Déterminez si vous êtes un guitariste, un musicien ou un artiste
La perception de vous-même et votre vision de ce que vous désirez devenir influencera grandement votre façon de penser en musique ainsi que la façon de voir votre progrès. Par exemple, si vous vous soyez surtout comme un guitariste, vous aborderez la pratique de votre instrument d’une manière particulière. La plupart de vos efforts pour vous améliorer s’axeront sur le jeu à la guitare. D’un autre point de vue, comme musicien, vos énergies seront utilisées pour effectuer un éventail d’activités plus large en plus de vos exercices de jeu à la guitare, par exemple développer vos compétences en musique (oreille musicale, solfège, etc.).
Enfin, pour l’artiste, l’expression de soi devient le plus souvent l’objectif le plus important recherché en musique, et tout ce que vous apprenez en musique et en guitare devient un outil pour exprimer l’art qui réside en vous (l’expression de soi devient alors le pinacle de tout ce que vous faites). Il est inutile de croire que l’un de ces 3 titres est meilleur que les autres, mais vous devriez déterminer où vous en êtes et si vous cherchez à parvenir à un autre titre (et si non, en quoi pourriez-vous améliorer votre situation actuelle en musique). Passer du titre de guitariste à celui de musicien ou d’artiste changera votre façon de penser et la manière que vous percevez votre progrès et la pratique de votre instrument en général.
4. Effectuez de petits changements, car ils peuvent avoir un effet important
Parfois de petits changements apportés à vos habitudes de pratique peuvent générer un grand changement dans les résultats reliés à votre jeu à la guitare. Par exemple, réorganisez votre routine de pratique de manière à effectuer les choses qui requièrent un max d’attention de votre part en premier, quand votre esprit est reposé. Si vous ne disposez que de peu de temps (ou si vous avez de la difficulté à maintenir une bonne concentration lors de longues pratiques), divisez votre temps de pratique en blocs plus faciles à gérer pour en améliorer l’efficacité. Vous verrez, ces courtes périodes de pratique s’accumuleront, et leur effet vous sera rapidement favorable. De plus, analysez votre environnement de travail. Si vous pratiquez présentement parmi beaucoup de sources de distraction (la télévision fonctionne, vous répondez toujours au téléphone quand il sonne, beaucoup de gens vont et viennent autour de vous, etc.), alors il vous faut les éliminer afin de pouvoir tirer le maximum de vos pratiques et constater davantage de progrès, ou de réelles améliorations dans votre jeu.
Par ailleurs, vous devriez enregistrer certaines des sections que vous pratiquez, c’est-à-dire celles dont l’amélioration peut être « mesurée » (vitesse de jeu de certains exercices et passages, par exemple). Il existe plusieurs façons de le faire, mais peu importe celle que vous choisirez, nous vous recommandons grandement de LE FAIRE!
Ces petits conseils et astuces peuvent réellement vous permettre de changer les choses pour vous comme guitariste, de contribuer à votre progrès en guitare.
5. De grands changements auront de grands effets
Bien que les petites idées dont nous venons de parler plus haut soient bel et bien efficaces, si vous faites des choses encore plus importantes, vous pouvez espérer tirer des résultats encore plus intéressants dans votre démarche de progrès en guitare. Par exemple, si, comme autodidacte, vous n’arrivez pas à progresser au-delà d’un certain niveau et que cela vous frustre énormément, alors il faudrait sûrement que vous vous tourniez vers l’apprentissage accompagné d’une bonne méthode de guitare, ou encore vers les cours privés afin qu’un professeur puisse vous éclairer et vous soutenir pour régler vos problèmes au niveau de la technique, etc. L’important est d’admettre l’existence d’un problème, puis de s’y attaquer par un geste concret. Il faut changer votre approche jusqu’à ce que vous parveniez à atteindre les résultats que vous désirez obtenir. Pour ce faire, il vous également identifier clairement la source de chacun des problèmes que vous avez en guitare, et cela dans le but de les résoudre de manière efficace et pour de bon.
6. Laissez le temps travailler en votre faveur
Beaucoup de guitaristes deviennent frustrés quand un progrès important ne découle pas de leur pratique en une période de temps courte. Le résultat : ils perçoivent le temps comme un ennemi. Toutefois, si vous progressez constamment avec le temps, même si ce n’est qu’un peu, et êtes suffisamment patient pour laisser le temps accumulé travailler en votre faveur, alors il devient en fait votre meilleur ami et plus grand avantage.
Apprendre un instrument, c’est un peu comme investir à taux d’intérêt composé : au début, l’investissement semble croitre très lentement, et l’on peut avoir l’impression de regarder de l’herbe pousser en observant la situation… Mais au fil des années, la croissance deviendra très grande et rapide, étant donné la puissance exponentielle de l’intérêt composé. Ainsi, si vous laissez le temps être de votre côté, vous vous sentirez beaucoup mieux et plus confiant par rapport à votre « futur musical ».
7. Déterminez votre objectif en guitare
Voulez-vous distraire les gens, impressionner votre ou vous exprimer, par la musique? Chacun de nous possède sa raison de jouer et de créer de la musique. Mais peu importe quels sont vos motivations, vous en viendrez ultimement à distraire des personnes, impressionner votre public ou exprimer quelque chose à celui-ci (ou une combinaison de ces 3 choses). La bonne nouvelle est que, indépendamment de votre niveau actuel en guitare, vous pouvez probablement déjà distraire les gens…; vous pouvez probablement impressionner certaines personnes…; et, évidemment, vous pouvez sûrement arriver à exprimer certaines de vos pensées et sentiments par ce que vous jouez à la guitare. Peut-être que vous n’arrivez pas encore à faire ces choses aussi bien que vous le voulez, mais même un guitariste ne possédant presque pas d’expérience peut effectuer ces choses à un certain degré! Donc, la prochaine fois que vous ressentirez une certaine frustration en ce qui concerne vos capacités actuelles en guitare, pensez à cela. Il faut cesser de vous sous-estimer, car vous possédez déjà une valeur comme guitariste!
8. Comparez et reproduisez le « feeling », pas la musique.
Bien souvent, les guitaristes cherchent à imiter leurs idoles et deviennent frustrés de ne pouvoir les égaler. Un très bon moyen de remédier à ce problème est de vous axer sur l’imitation du « feeling » que vous retirez en écoutant la musique de quelque guitariste, au lieu d’acheter le même équipement et de chercher sans arrêt à reproduire les mêmes nuances dans son jeu. Car en imitant le « feeling », en évoquant les mêmes émotions que vous ressentez en écoutant la musique d’un guitariste en particulier, et en les reproduisant à votre manière, vous ressentirez une satisfaction beaucoup plus grande – vous vous sentirez davantage accompli musicalement.
Non seulement vous atteindrez le niveau de satisfaction musicale que vous cherchez à atteindre, mais vous développerez probablement votre propre style en cours de route…
9. Renversez la vapeur
La frustration peut vous aider ou vous nuire, selon la façon dont vous la gérez. Utilisez votre frustration comme force motrice positive et puissante; servez-vous en comme motivation. Il est inutile de chercher à éviter la frustration que vous pourriez ressentir comme guitariste, mais il est nécessaire de la transformer de manière à ce qu’elle joue en votre faveur, vous pousse à aller toujours plus loin en guitare.
10. Rappelez-vous que vous n’êtes pas seul
Tant des grands de la musique de ce monde ont traversé ce vous vivez en ce moment. À un moment de leur carrière, Beethoven, Bach, Van Halen, SRV, Jimmy Page et plusieurs autres ont tous ressenti la frustration que vous ressentez présentement.
En ce moment, vous possédez les compétences que vous possédez en guitare, et c’est bien ainsi. Par votre frustration qui deviendra motivation, vous vous pousserez en avant, et atteindrez vos buts à un moment donné. Et lorsque vous atteindrez ces objectifs reliés à votre jeu à la guitare ou à la musique, vous ressentirez probablement de nouveau une certaine frustration, car vous voudrez vous améliorer davantage, puis vous établirez de nouveaux objectifs. Et le cycle se poursuivra… Mais souvenez-vous de ceci : vous aussi vous améliorez et progressez constamment comme guitariste. On vous le rappelle : voilà ce qui compte vraiment!
Courage, vous êtes sur la bonne voie!
Commentaires récents
Tout est dit , un large résumé bien expliqué. Marco.
posté dans Top 5 des erreurs rédhibitoires du guitariste débutantde Marco
Article très intéressant, merci.
posté dans Quelle guitare choisir pour jouer du jazzde Maurice
J'en sais un peu plus grâce a vous, sur les guitares jazz.
posté dans Quelle guitare choisir pour jouer du jazzde corrado