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Juil30
Guitare manouche : caractéristiques, styles et techniques de jeu
Commentaires fermés sur Guitare manouche : caractéristiques, styles et techniques de jeu
La guitare manouche a grandement gagné en popularité au cours de la dernière décennie. Ses meilleurs représentants sont même devenus des stars internationales, et on s’est rendu compte de ce que l’apprentissage du style manouche pouvait être à la fois agréable et très technique. Nous nous penchons donc sur ce style musical unique en son genre, et sur les techniques de jeu propres à la guitare manouche.
Caractéristiques de la guitare manouche
Le style manouche existe depuis plusieurs siècles. À la base, il s’agit d’un aspect du folklore tsigane qui se serait perpétué au gré de leurs pérégrinations à travers l’Europe. Les tsiganes ont donc utilisé une guitare quelque peu différente des modèles classiques, mais très proche des guitares folk. Mais les guitares manouches sont un peu plus larges que les guitares folk, quoique moins épaisses. Le manche est généralement très fin, et toutes les cordes sont assez épaisses et métalliques.
On compte généralement deux types de guitares qui diffèrent selon la forme de la rosace : la guitare manouche à petite bouche et celle à grande bouche.
C’est le luthier italien Mario Maccaferi qui a commencé à fabriquer les guitares à grande bouche avec une rosace en forme de D. Ces types de guitares manouches sont très appréciées pour leur sonorité très forte, et la propagation des vibrations sur la caisse. Elles possèdent aussi un chevalet flottant qui offre une polyvalence qu’on ne peut pas toujours se permettre, y compris sur des guitares classiques.
Maccaferi était alors employé par la maison Selmer quand il mit au point sa première guitare manouche à grande bouche. Quand il présenta sa démission en 1935, les artisans se sont misent en quête d’une guitare qui conserverait les mêmes caractéristiques tout en étant plus étoffés. Ils modifient d’abord la forme de la rosace et la dota d’un diapason de 670 millimètres.
Ils produisent aussi deux versions de ce modèle de base : une de 12 cases qui est essentielle pour produire les meilleures basses, et une autre de 14 cases, avec un son cristallin très caractéristique.
Aujourd’hui encore, les guitaristes manouches ont généralement le choix entre le modèle intemporel de Maccaferi et celui des artisans de la maison Selmer.
Comment jouer de la guitare manouche ?
C’est surtout Django Reinhardt qui a popularisé le style manouche en l’adaptant au jazz des années 30. La popularité du jazz manouche s’est rapidement répandue grâce à ce dernier, de même que la guitare manouche, y compris en dehors des circuits relativement feutrés du jazz.
Aujourd’hui, cet instrument fait l’objet d’apprentissages et de cours en ligne.
L’une des règles cardinales de la guitare manouche est de jouer avec le poignet décollé de la caisse. Quand on a passé des années à faire l’inverse sur une guitare classique, ce n’est pas toujours aisé. Il est donc possible qu’une brève période de réadaptation s’impose.
De plus, il est nettement préférable d’utiliser des médiators assez épais, car la taille et le matériau de fabrication des cordes (en métal) ne sont pas toujours conciliables avec des plectres trop légers.
Généralement, une équipe manouche se compose au moins d’un soliste et d’un accompagnateur. L’accompagnement est à la base du style manouche, et il est attendu que les meilleurs solistes se forment pendant quelques années à l’accompagnement avant de passer aux solos.
L’accompagnement est aussi appelé la pompe. La pompe se joue sur un swingué en 4 temps : on frappe uniquement les cordes graves vers le bas, puis on remonte de la main droite et on frappe toutes les cordes vers le bas, et enfin, on remonte toutes les cordes en les étouffant de la main gauche. Ce style est appelé la pompe lente et modérée. C’est le style préféré pour les débutants sur guitare manouche, et il est d’autant plus apprécié qu’il aide à maîtriser le jeu manouche plus rapidement.
Il existe une autre forme de pompe appelée la pompe standard : elle consiste à étouffer les cordes à la fin du premier et du troisième temps. Pendant le jeu, la main droite remonte sur les cordes d’un geste vif qui rappelle un peu celui qu’on exécute lorsque l’on craque une allumette. Il apparaît donc que l’art d’étouffer les cordes lors de la pompe est nécessaire pour devenir un bon guitariste manouche.
L’équilibre subtil entre le style percussif et le style harmonique dépend de la façon d’étouffer les cordes.
Règles d’or pour bien jouer de la guitare manouche
Il existe quelques règles d’or à respecter à la guitare manouche. Par exemple, il faut toujours poser la guitare sur la cuisse, ce qui justifie l’utilisation d’une chaise ou d’un élévateur. Le coude posé sur la caisse ne doit pas bouger, et le poignet, « cassé », reste flottant, c’est-à-dire qu’il ne touche pas la caisse. Par ailleurs, il faut toujours serrer le médiator fermement entre le pouce et l’index, au risque de le faire tourner. De la sorte, il n’est pas conseillé d’attaquer les cordes trop près du chevalet. Bien qu’elles soient souvent très solides, elles peuvent se casser plus rapidement.
D’autres règles ne sont pas forcément rédhibitoires : par exemple, on peut utiliser son médiator selon la méthode Biréli-Langrène (c’est-à-dire en serrant le poing tout autour), ou à selon la méthode Jimmy Ronseberg (tous les doigts ouverts).
C’est à chaque guitariste de décider selon son confort. De plus, le guitariste qui opte pour un siège peut laisser un espace entre son corps et la caisse. D’autres préfèrent la sentir contre leur abdomen, mais ça n’influence pas vraiment le jeu.
Une autre règle fondamentale a trait au type de guitare : les guitares manouches en série peuvent être très performantes, mais les guitares de luthier sont généralement de meilleure qualité.
Évidemment, il faut en payer le prix, et en fonction des fabricants, ce n’est pas toujours donné. Cependant, même une guitare manouche d’occasion peut parfaitement vous convenir. L’astuce consiste donc à essayer quelques guitares avant de se décider. Celle qui vous convient n’a peut-être pas besoin d’être très chère. Une seule règle à respecter ici : ne choisissez pas une guitare de soliste si vous êtes un débutant.
Juil09
Comment bien choisir son amplificateur de guitare électrique
Commentaires fermés sur Comment bien choisir son amplificateur de guitare électrique
On pourrait écrire un livre complet sur l’importance de choisir un bon amplificateur de guitare, et sur son utilité pour réguler et produire un son de qualité. Mais ce résultat n’est possible que quand on opte pour le type d’appareils qui convient vraiment à ces besoins.
Nous devons admettre que certains guitaristes débutants achètent souvent un premier ampli souvent « pourri » qui ruine leur effort et font douter de leurs talents de musiciens.
Ce dossier propose quelques facteurs à prendre en compte au moment de choisir son ampli. Certes, il n’est pas exhaustif, et des guitaristes professionnels vous fourniront sans doute d’autres conseils pertinents. Mais les suggestions données ici ont fait leurs preuves, et elles ne sont pas dénuées d’intérêt.
Stack ou Combo?
Avant tout, il convient peut-être de faire un petit rappel sur les amplis de guitare : ces appareils se composent de trois éléments basiques : l’ampli de puissance, les haut-parleurs et le préamplificateur.
Vous pouvez trouver des modèles qui intègrent ces trois parties. Dans ce cas, on peut dire que vous possédez un ampli de guitare combo. Quand les éléments sont séparés, on possède souvent un modèle avec une tête d’ampli et un baffle. Le premier corps englobe l’amplificateur de puissance et le préamplificateur.
Le baffle, quant à lui, intègre les haut-parleurs. De l’avis de nombreux guitaristes, ce type d’appareils (qu’on appelle aussi un stack) est l’ampli de guitare de référence et généralement le plus puissant. Mais un combo peut être tout aussi efficace.
Seulement, il n’est pas toujours facile à transporter. Quand vous devez donc choisir entre un ampli combo et un stack, optez pour le moins lourd si vous allez le déplacer régulièrement. Cependant, le poids ne devrait pas être le seul élément à prendre en compte. D’autres éléments très importants doivent vous guider dans votre choix d’ampli.
Lampes, transistors et modélisations
On choisit souvent un amplificateur en fonction du son désiré. Les amateurs de saturations et de sonorités chaudes et rythmiques optent presque toujours pour des amplificateurs à lampes tels que le Marshall 2266C. Les amplis à lampe sont très performants, mais ils ont quelques inconvénients rédhibitoires : ils sont chers, lourds, et moins durables que les amplis concurrents. Par conséquent, vous ne devriez opter pour ce type d’amplis haut de gamme que si vous pouvez le transporter ou le changer en cas de panne.
Par ailleurs, les lampes (plutôt fragiles) devraient être remplacées régulièrement. Reconnaissons que les amplis à lampes sont un peu le Graal du guitariste en termes de nuances et de sonorités. Mais il peut vous coûter aussi la peau des fesses!
Les amplis à transistors sont exactement l’inverse du modèle précédent : ils sont légers, robustes, et relativement moins chers. Parmi les versions célèbres, on peut citer le Vox Pathfinder 15R et le Marshall MG15FX. Ce type d’appareils associe des préamplificateurs et des amplis de puissance qui fonctionnent grâce à des transistors.
Toutefois, comme le mentionne Mikael Vicinati dans son article « Modélisation ou analogique à l’ancienne? », la qualité du son des amplis transistors n’est pas toujours optimale. Certains guitaristes trouvent que cet ampli est plutôt « froid », avec des sonorités qui manquent de « profondeur » et de « dynamisme ». Mes compagnons et moi avions opté pour un modèle de ce type il y a quelques années. Aujourd’hui, je peux affirmer que pour un débutant qui ne veut pas se ruiner, et qui veut se préparer à utiliser des amplis de pleine puissance, les modèles à transistors sont incontournables.
Si vous avez déjà entendu parler de la Fender Mustang ou du Vox AD30VT, alors, il y a des chances que vous ayez eu à faire à un ampli de modélisation. Cette version est le parfait compromis entre les deux modèles précédents. Ils intègrent donc souvent une ou deux lampes entre l’ampli de puissance et le préampli destinées à réchauffer un peu les sons dès leur sortie.
Les amplis à modélisation comportent plusieurs effets et nuances qu’on ne trouve pas sur les modèles à transistors. Ce sont des modèles polyvalents qui permettent souvent de découvrir et de développer des palettes de sons très intéressants.
On en trouve pour tous les coûts, car les amplis de modélisation haut de gamme sont souvent plus performants et plus durables que les amplis de modélisation bas de gamme. Si vous tombez sur un bon ampli de ce type, ce ne sera que du bonheur.
Quid du prix ?
Si les caractéristiques techniques développées plus haut sont un peu trop floues pour vous, peut-être devriez-vous vous attarder sur le prix de l’appareil au moment de faire un choix. Un guitariste débutant devrait peut-être opter pour un modèle à transistor de moins de 200 euros. Mais quand il possède déjà un jeu étoffé, il faut aller au-delà de cette somme pour trouver un modèle convenable.
Les amplis à transistors de 300 euros ou plus conviennent bien aux groupes de musique amateurs. Les bons guitaristes et les groupes professionnels choisissent souvent des amplis d’au moins 600 euros pour produire exactement le type de son qu’ils veulent.
Quid de la puissance et des haut-parleurs?
La puissance et la qualité des haut-parleurs sont des aspects négligés dans le choix d’un bon ampli de guitare. Pourtant, ils jouent un rôle très important dans la qualité du son. Il n’y a pas de règle absolue dans ce domaine ; il faut simplement faire preuve de bon sens. Habituellement, on considère qu’un ampli de 15 ou 20 watts peut suffire si vous jouez seul. Mais une puissance pareille sera nulle si vous jouez dans un groupe.
De plus, les modèles à transistors de moins de 100 watts ne sont pas toujours satisfaisants, même en jouant avec d’autres musiciens. Misez aussi sur la qualité, car un ampli à lampes de 30-40 watts est souvent plus intéressant qu’un autre à transistors de 100 watts. Les amplis sont conçus de telle sorte que généralement, on en a pour son argent. Plus il est cher, plus il est puissant et satisfaisant (bon, ou presque!).
Le principe est à peu près similaire sur les haut-parleurs. La taille varie de 6 à 15 pouces, mais en principe, plus le haut-parleur est étroit, moins il possède les basses nécessaires pour un rendu excellent.
Choisissez donc des haut-parleurs de 10-12 pouces pour rester dans la norme. Cependant, lorsque vous associez un haut-parleur à un ampli à lampes, sachez que ces derniers peuvent doubler leur puissance en crête. Optez donc toujours pour des haut-parleurs deux à trois fois plus puissants que l’ampli. Par exemple, pour un modèle de 50 watts, le haut-parleur devrait en faire au moins 100.
Testez toujours l’ampli avec votre propre guitare
Last but not the least, testez votre ampli au moment de l’achat. Mais surtout, testez-le avec votre propre guitare, celle que vous utilisez tous les jours. Il n’y a pas meilleur moyen de s’assurer que le son et les nuances vous conviennent vraiment.
Au-delà des prix, des avis sur les performances et de tout ce qui a été dit, le test grandeur nature est indispensable quand vous devez choisir un amplificateur. Mais si vous en effectuez un avec la guitare du vendeur, ce serait comme si vous faisiez porter à votre sœur la robe qui est prévue pour votre femme : vous pourriez être très surpris du résultat!
Commentaires récents
Tout est dit , un large résumé bien expliqué. Marco.
posté dans Top 5 des erreurs rédhibitoires du guitariste débutantde Marco
Article très intéressant, merci.
posté dans Quelle guitare choisir pour jouer du jazzde Maurice
J'en sais un peu plus grâce a vous, sur les guitares jazz.
posté dans Quelle guitare choisir pour jouer du jazzde corrado