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Comment progresser plus vite et vaincre la « stagnation » à la guitare
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Par le biais notamment de nos cours et du blog RS, vous avez pu apprendre l’harmonie, différentes techniques, des conseils pour développer votre jeu, découvrir de nouveaux axes de réflexion et bien plus encore.
Toutes ces notions visent à faire de vous de meilleurs musiciens dans tous ces aspects. Certes, il y a un processus long et fastidieux pour se rendre là où vous désirez allez en tant que guitariste, mais ô combien l’aventure peut être satisfaisante. Après tout, « Slash » n’est pas devenu « Slash » en un jour !
La progression est un concept qui peut être assez délicat, car il mêle l’entraînement cérébral et physique (voire un peu de physiologique).
Donc, à quoi bon progresser à la guitare ? Assurément pour combler une irréfutable volition de devenir un musicien de talent, inspiré et parvenir à tout jouer (ou presque) avec brio et confiance. Néanmoins, au-delà de ce simple désir de briller à la guitare, il faut se poser les questions suivantes : « Qu’est-ce que je souhaite jouer ? Vers quel horizon musical ai-je envie d’aller ? ». « Combien de temps dois-je pratiquer mon instrument et de quelle manière ? ». Les réponses à ces questions serviront de repères décisifs dans votre développement.
Évoluer comme guitariste permet d’aborder des morceaux plus corsés, de construire des œuvres musicales autrement structurés et d’élargir en toute impunité votre jeu en improvisation.
La « progression » est donc le chemin qui vous permet de passer de votre niveau actuel à un échelon plus « élevé ». Toutefois, de façon générale, un guitariste « progresse » jusqu’à ce qu’il atteigne un certain niveau de « stagnation ». C’est un processus inévitable que doivent emprunter la majorité des musiciens, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Malheureusement, c’est souvent à ce stade que les musiciens abandonnent la pratique de leur instrument de prédilection, voir après plusieurs mois d’entraînements.
Puis, il y a aussi ceux qui ne délaissent pas leur guitare, mais qui tournent en rond ou demeure « débutant » à perpétuité, et présume à tort qu’ils ne sont tout simplement pas talentueux.
À partir de ma propre expérience personnelle en enseignement de la guitare, je vous livre 7 règles d’or pour mieux progresser en musique, éviter de ralentir ou « patauger » sur place comme un poisson sur le quai avec votre guitare.
1. Fixez-vous des objectifs
Dans un premier temps, pour bien progresser, il est essentiel de définir vos objectifs à court, moyen et long terme en guitare. Par exemple, peut-être souhaiteriez-vous arriver à jouer tel morceau difficile de X artiste que vous appréciez. Ou encore, peut-être aimerez-vous maitriser parfaitement la technique du sweeping ou du guitar tapping ? Mieux contrôler les différents placements rythmiques pour embellir vos improvisations » est peut-être LA priorité pour vous ?
Quoiqu’ils soient, vos objectifs peuvent être précis ou un peu plus « conceptuels ». L’important est de les connaître et de les cibler.
Bien sûr, vos ambitions « guitaristiques » devraient aller en fonction de votre niveau présent. Donc, n’aspirez pas atteindre le niveau de jeu de Steve Vai avant la fin du mois si vous débutez en guitare. Mais en ayant plusieurs objectifs de définis dans le temps, vous vous offrez la latitude d’en satisfaire un de manière périodique, et surtout de justifier toutes ces heures d’entraînements.
Après tout, cette méthodologie vous permettra de mesurer plus facilement votre progression, de rester motivé, voire de laisser certaines « besognes » de côté pour les reprendre plus tard.
2. Définissez vos faiblesses
À cette étape-ci, il s’agit de cibler dans votre jeu vos zones d’inconforts et imperfections techniques.
Pour continuer sa progression en guitare, ou sortir d’une « impasse », prendre le recul nécessaire et s’apprêter à un brin d’humilité est essentiel. Il faut apprendre à s’auto-évaluer. Bien sûr, il n’est pas question ici de « dévalorisation », mais plutôt de prospecter des axes ou parties de votre jeu qui seraient à perfectionner.
Concrètement, vos lacunes peuvent concerner, notamment : la vélocité, la souplesse, la synchronisation entre les mains, le doigté, l’indépendance, la position, la posture, la tenue du médiator, l’enchaînement, etc.
Comme musicien, être au fait de ces faiblesses est crucial, car une seule d’entre-elles peut ralentir considérablement votre progression.
Par conséquent, connaître vos faiblesses vous permettra de vaincre la « stagnation » et d’apporter des solutions réels pour les corriger, comme de simples exercices de routines, par exemple « 7 exercices hyper efficaces pour travailler l’indépendance des doigts ».
Dans le cas d’une grille ou un plan, s’il y a un passage ou une technique qui bloque, il faut donc se concentrer sur celui-ci, le répéter, puis étendre la zone de travail pour revenir un peu plus tard sur le passage ardu en question.
Une manière efficace de cibler les vices dans votre jeu est certainement d’enregistrer et de réécouter vos sessions d’entraînements. Si vous doutez de votre « autocritique », sollicitez l’aide de quelques amis musiciens, ou pour les plus audacieux ; diffusez sur YouTube ou sur les réseaux sociaux quelques minutes de vos prouesses à la guitare, puis n’hésitez pas à demander le point de vue des internautes à propos de votre jeu. Certains commentaires laissés seront sans doute très crus, mais au moins, vous aurez l’heure juste !
3. Établissez un plan de travail adapté
Pour progresser efficacement à la guitare, il faut définir une méthode de travail appropriée et évolutive avec de nouvelles mœurs. Par « plan », je ne fais aucunement référence à un simple tableau avec les couleurs et courbes associées, mais bien d’instaurer une rigueur de travail.
Dans ce sens, selon votre emploi du temps et de la hauteur des anicroches listées à l’étape 2, vous allez déterminer une durée quotidienne (ou hebdomadaire) de répétition de l’exercice ou du plan.
Puis, rappelons-nous que la « régularité » est bien plus salutaire que la « quantité » ! En effet, le cerveau, tout comme les différents muscles, tendons et ligaments vont s’ajuster plus rapidement et efficacement vis-à-vis une « constance » de répétition qui est à la fois rythmée et cadencé, plutôt qu’une seule session intensive par semaine de plusieurs heures.
Donc, pour chaque séance, prévoyez une liste d’éléments à travailler pour perfectionner votre « technique ». Puis, jour après jour, levez d’un cran le niveau de difficulté jusqu’à atteindre (voire dépasser) l’objectif initialement établi.
Puis, toujours agencées dans un programme structuré, prévoyez combiner différents travaux : technique, rythmique, harmonique, théorique, l’oreille, etc.
De la sorte, vous deviendrez un musicien complet et accompli en favorisant l’efficacité de votre entraînement par l’interconnexion de la mémoire, le cerveau, l’oreille, la vue, la sensation rythmique (le toucher) et les doigts.
4. Prenez des pauses
Lorsqu’on pratique son instrument de façon assidue, il n’est pas rare de se buter sur un plan ou un concept plus difficile à assimiler. Face à l’adversité en musique, le cerveau et les mains mettent en place des automatismes, comme l’interconnexion d’un ensemble de neurones formels qui permet de résoudre des problèmes ainsi que le renforcement des différents muscles et tendons qui sont sollicités dans le jeu. Donc, pour favoriser tous ses mécanismes naturels, il peut être bénéfique pour votre progression en guitare de laisser de côté durant quelques jours un morceau ou une grille qui, prime à bord, vous paraît impossible à maîtriser, afin de reprendre ultérieurement là où vous étiez…
Dalleur, régulièrement je vois des musiciens progresser très rapidement après avoir renoué avec leur guitare, qu’ils avaient laissée de côté depuis un bon moment…
Pour constater de véritables progrès en guitare et prendre enfin plaisir à jouer, prendre des pauses est aussi important, sinon plus, qu’un entraînement ponctuel. Alors, inutile de vous acharnez bêtement sur un exercice ou un riff très laborieux…
5. Travaillez toujours avec un métronome
Beaucoup de musiciens préfèrent s’entraîner seuls, sans métronome, jugeant que ce petit appareil est inutile et effarant. Pourtant, le métronome est de loin votre meilleur ami pour travailler simultanément votre technique et votre sens du rythme. Puis, lorsqu’on y pense, un technique irréprochable sans rythme ne vaut rien…
Bien évidemment, ce n’est pas tant le dispositif en soi qui est important, mais plutôt d’avoir comme point de repère un « marqueur » de temps qui peut se présenter sous la forme d’un métronome, boite à rythme, backing track (accords + basse + pattern batterie), voire même (et c’est le mieux) avec un batteur qui joue avec un click (très peu de chance de se décrocher du temps).
Comme je le mentionne souvent à mes élèves, le groove est l’un des trois organes de la musique avec l’harmonie et la mélodie.
Pour développer votre sens du rythme, le métronome n’est pas contraint de souligner uniquement les temps, mais aussi d’autres débits plus ou moins complexes. Donc, n’hésitez pas à expérimenter de nouvelles approches dans l’apprentissage de la guitare et vous percevrez très hâtivement la commodité de cet engin sur votre travail technique et votre sens du rythme.
Dans tous les cas, si vous vous habituez à répéter vos exercices/plans avec un métronome (ou du moins avec quelque-chose qui indique le temps), vous augmentez considérablement l’efficacité et la pertinence de votre apprentissage de l’instrument.
6. Commencez lentement, puis augmentez le tempo
Trop souvent, les guitaristes en herbes ont tendance à travailler un morceau ou un plan dans la vitesse originale. Bien sûr, il s’agit d’une bévue ! Il faut toujours commencer par travailler lentement pour mieux assimiler les mouvements, déceler les embûches ainsi que les irrégularités dans votre jeu. Puis, au fur et à mesure que les maux se dissipent, vous augmentez le tempo, très progressivement…
Encore une fois, si vous bloquez continuellement au même passage, il est préférable de laisser l’exercice ou le plan un peu de côté…
En ce qui concerne le travail rythmique, les tempi lents sont très intéressants, car ils éprouvent notre sensation du rythme. Ils sont à bosser d’emblé avec la respiration.
Rappelez-vous ceci : jouer lentement ne fait pas de vous un moins bon guitariste et jouer très rapidement ne fait pas instantanément de vous un John Petrucci. L’important en guitare, c’est le « feeling » et la « précision », et non de foutre le feu à votre manche!
Pour devenir un bon guitariste, la « vitesse » ne doit jamais être perçue comme un objectif ultime, mais plutôt comme le résultat d’un contrôle éminent de son instrument. De toute façon, jouer à une vitesse hallucinante est une chose, mais parvenir à jouer en étant parfaitement synchro et juste en est une autre…
7. Minimisez vos mouvements
Ce conseil est certainement moins global que les autres, mais mon expérience comme professeur de guitare démontre que les apprentis guitaristes ont souvent la propension à soulever trop les doigts lors d’un enchaînement d’accords ou de notes, notamment pour combler un manque de souplesse. Puis, même chose pour le poignet et le coude.
Pourtant, tous ces mouvements s’avèrent superflus, épuisants à la longue et empêchent de développer efficacement sa vélocité.
Lorsque vous jouez de la guitare, les seuls membres qui ont véritablement besoin d’être sollicités sont les doigts. Sans négliger votre respiration, les autres parties du corps devraient être détendues et suivre uniquement l’élan et le mouvement des doigts et sans plus…
Si un écart vous semble trop substantiel sur une tablature, vous pouvez toujours compenser par l’étirement du poignet ou autre, mais il est nettement préférable de travailler la souplesse (verticale ou horizontale) nécessaire pour appliquer correctement le plan avec les doigts (et éviter un mouvement inutile et chronophage).
Plus vous minimiserez tous ces mouvements en trop, plus vous gagnerez en aisance et en précision.
Pour démontrer la pertinence de ce septième point-clé, je vous conseille de visionner cette vidéo carrément bluffante de Kiko Loureiro :
Vous remarquez que sa main semble se balader sur le manche en toute simplicité et sans effort…
Conclusion
Comme vous pouvez le constater, les pièges à éviter sont très nombreux dans le travail de la guitare. Différents facteurs peuvent amener l’inaptitude, un ralentissement et la frustration qui nous bousculent petit à petit vers l’abandon en se persuadant, qu’après tout, nous n’étions possiblement pas faits pour la guitare ou la musique en général.
Pourtant, avec les bonnes informations, les guitaristes à tendance autodidacte auraient pu continuer de s’améliorer et débloquer leur plein potentiel.
En guitare, il arrive parfois que l’on néglige la méthodologie adaptée ou que certains éléments nous échappent. Et c’est bien là que cet article prend toute son importance.
Dans tous les cas, il ne faut surtout pas oublier la notion de « plaisir », car c’est bien pour ça que nous jouons de la guitare, c’est pour tout le bonheur que ça nous apporte. Tous ces points fondamentaux à votre apprentissage sont destinés à améliorer votre jeu et votre appréhension de l’instrument, cependant le but ultime demeure de maintenir la satisfaction que vous procure sa pratique.
Et vous, quelles sont vos méthodes pour développer votre jeu et s’abstenir de faire du « surplace » ?