Mai04
Amplis et pédales d’effets : oui, mais modélisation ou analogique « à l’ancienne »?
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Doit-on favoriser la modélisation et sa commodité et sa polyvalence ou la chaleur de l’analogique qu’on connaît si bien, qu’on emploie dans le domaine depuis l’émergence de la guitare électrique? Voilà une question importante qu’on se pose lorsque vient le temps d’acheter du matériel de guitare tel qu’un ampli et des pédales d’effets. Nous tenterons ici de mettre en lumière quelques-unes des particularités des deux systèmes de fonctionnement.
À compter de l’apparition du numérique dans le domaine de la guitare, que ce soit pour les amplis ou pour les pédales d’effets, ses deux composants électroniques ont pris leur place : tout d’abord l’analogique – que tout le monde connait (lampes ou transistors) – et plus récemment la modélisation.
Dans l’optique de vous aider à faire votre choix, nous vous présenterons ci-dessous les principaux avantages et inconvénients de chacun; commençons par l’analogique, ensuite nous aborderons les caractéristiques du numérique.
Amplis et effets : les avantages de l’analogique
L’attrait principal de l’analogique est sans aucun doute sa simplicité d’utilisation. Aussi, puisqu’on la fabrique et l’utilise depuis des lustres, on la connaît bien. Les amplis analogiques demeurent très appréciés pour leurs caractères et sonorités propres. En effet, les premiers amplis étaient tous à lampes, puis sont apparus les dispositifs à transistors qui étaient moins onéreux que les tubes. Ce sont des systèmes simples avec des composants familiers pour la plupart, il y a même des pédales à transistors sous forme de prêts-à-monter. Donc, n’importe qui ayant le plan peut les assembler relativement aisément.
Il faut aussi savoir que sur une pédale d’effet classique, par exemple uneoverdrive, la prise en charge des réglages est assez facile, cependant les possibilités de sons demeurent, à l’inverse des pédales à modélisation, assez limitées. Cela vaut aussi pour les différents effets communs en guitare, comme ledelay, le chorus, le wah-wah, etc.
Et avouons-le, sur scène, un pedalboard bien garni et bien coloré avec les différentes pédales qui le constituent, bien ça en jette un max – on adore aussi un bon gros Marshall ou Mesa à lampes; ils sont plus puissants, plus chauds et surtout authentiques : résultats garantis lors d’un concert!
Pour le guitariste, il s’agit de dénicher le matériel adéquat en fonction du style de musique joué et du son désiré.
Amplis et effets : les inconvénients de l’analogique
L’inconvénient principal du matériel analogique est son prix élevé (notamment dû à l’accumulation de plusieurs pédales). On relève également la diversité sonore limitée et un entretien important; par ailleurs, le toutnécessite beaucoup d’espace (pensons à tous ces jacks et supports à pédales dont on doit se munir).
Aussi, les lampes des amplis s’useront au fil des mois; il faudra les remplacer de temps à autre (une fois par 12 à 24 mois, selon l’usage).
Pour les « verts » ou « antiénergivores », sachez que la grande puissance des amplis à lampes et la quantité plus importante de matériel d’effets impliquent une consommation d’énergie plus élevée.
Amplis et effets : les avantages des modalisateurs
Une des raisons pour lesquelles on pourrait arrêter son choix sur un système numérique est sans contredit l’économie d’espace, ou encore la grande diversité sonore qu’il offre. Un ampli à modélisation peut modéliser plus d’une dizaine d’amplis différents, c’est le cas notamment de certains modèles d’amplificateurs pour guitare Line 6, un pionnier dans le domaine.
Mais un simple ampli de 500 euros peut-il réellement imiter plus de 10 000 euros d’amplis? En fait, nous insisterons ici sur le mot « imiter », car rien ne remplacera à la perfection un vrai amplificateur à lampes. Néanmoins, certains préamplis à modélisation haut de gamme arrivent à reproduire raisonnablement, voire de manière convaincante, le son d’un véritable ampli à lampes. Parmi ces modalisateurs haut de gamme, on compte les préamplis et processeurs à effets Fractal, employés par une panoplie de musicien en studio pour sa polyvalence et possiblement par souci d’espace. Toutefois, on a là des amplis que le portefeuille n’aime pas du tout…
Alors, au final, on acquerra un ampli ou une pédale à modélisation pour des raisons économiques, car on obtient la plupart du temps « beaucoup » pour « très peu ».
Pour le transport et les déplacements, on devine rapidement que les modalisateurs présentent un avantage considérable au niveau de l’économie d’espace; ils se trimbalent facilement. La plupart des multieffets à modélisation vont jusqu’à remplacer un gros pedalboard et l’ampli complet.
Amplis et effets : les inconvénients des modalisateurs
Pour le numérique, on remarque que la qualité n’est pas forcément au rendez-vous (évidemment, il faudra toujours tester avant d’acheter) et qu’il reproduit un son plus froid, pas toujours fidèle à celui des amplis analogiques (enfin, la différence entre un produit haut de gamme, comme un Vetta II de Line 6 ou Vox, et du bas de gamme, comme un Spider 30W, est assez marquée).
Pour un musicien inexpérimenté, il est très facile de se perdre dans tous les multieffets proposés sur le marché. Et si, par malheur, votre engin numérique ultra-sophistiqué se mettait à disjoncter, il serait compliqué pour vous de repérer et de remplacer l’élément défectueux. Un dispositif analogique se répare beaucoup plus facilement, étant donné sa simplicité (jetez un œil à la composition de votre vieille radio, puis placez-la ainsi que votre iPhone – constitué de puces électroniques – côte à côte; vous constaterez vite la différence. Lorsqu’on compare l’analogique et le numérique au niveau du matériel de guitare, on peut dire qu’on est dans la même situation… !).
Conclusion
Vous possédez maintenant de bons outils pour faire votre choix; à vous de vous faire votre propre opinion. Puis, n’oubliez pas que votre oreille demeure le meilleur juge et que la qualité d’un son ne viendra pas d’un type de fonctionnement électronique précis, mais plutôt d’un agencement.
Mai01
Découvrez l’histoire et les origines de la musique blues
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Le blues est un genre de musique – ainsi qu’un style d’écriture, de poésie – issu des États-Unis, cependant, ses origines exactes demeurent incertaines. Il a toutefois été établi que celui-ci serait le fruit du mélange des traditions musicales européenne et africaine, puisqu’aucune des deux familles n’en présente les caractéristiques fondamentales. C’est en effet une musique complètement dissemblable de ses racines, une musique bien spéciale née de l’union de parents provenant de continents différents et de l’émancipation des voix d’un peuple qui devait se faire entendre…
Les origines de la musique blues
Les origines du blues, comme celles du gospel, se retrouveraient dans les chants et les manifestations musicales typiques des esclaves noirs déportés du continent africain vers l’Amérique du Nord, soit les spirituals et des hollers(des appels brefs lancés par un meneur et repris en réponse par d’autres esclaves). Ainsi, le langage blues serait basé sur ce système de question-réponse chanté – il aurait été transposé en musique en quelque sorte – que sont les hollers et les field-hollers.
Le blues serait donc né dans les terres sudistes des États-Unis, dans le Delta du Mississippi, vers la fin du XIXe siècle – voilà un genre de musique qui accompagne depuis longtemps l’histoire du peuple noir américain.
Cependant, comme mentionné plus haut, les origines exactes de la musique blues sont plutôt mal connues, et il n’est d’ailleurs pas si difficile de comprendre pourquoi. Comme toutes les formes populaires de musique issues d’une culture orale, la tradition du blues a pendant une longue période été mal documentée; ce n’est que durant les années 20 qu’ont été produits les premiers enregistrements d’artistes dits blues.
Par ailleurs, la naissance du blues correspondrait à l’éclosion des désillusions de la population noire après l’abolition de l’esclavage ainsi qu’aux errances et mouvements de ce peuple pour quitter le sud vers les régions industrialisées des États-Unis.
À partir de l’année 1912 et de la publication des premières partitions de compositions portant l’appellation deblues, le style musical s’est trouvé formalisé rapidement. Les blues enregistrés par des chanteuses dites classiques (comme Ma Rainey, Bessie Smith et Billy Holiday) n’ont que confirmé cette formalisation. En outre, leragtime, largement accessible grâce à la partition et très populaire à la fin du siècle dernier, aura joué un rôle d’importance en familiarisant le public avec la syncope rythmique qui à son tour a été utilisée par les compositeurs classiques (par exemple Debussy et Ravel) ainsi que par ceux de Broadway (Berlin, Gershwin).
Les débuts du blues
Au début du XXe siècle, après l’abolition de l’esclavage, bon nombre de Noirs d’Amérique ont quitté le sud des É.-U. pour le Nord industriel afin de se libérer du joug de leurs anciens maitres et trouver un travail dans l’une des grandes industries américaines. Des propriétaires auront alors essayé d’enrayer cette migration, mais celle-ci a redémarré au début de la Première Guerre mondiale.
Ainsi, durant la période allant de 1916 à 1940, près de 2 millions de Noirs seront passés au Nord dans l’espoir de se faire embaucher par les industries. Pendant ces années auront augmenté notablement les populations des villes américaines de New York, Détroit, Chicago, Philadelphie, Boston, Pittsburg et Cincinnati.
La majorité des Noirs se sont retrouvés à Détroit. Cette ville – dont l’économie reposait sur l’industrie de l’automobile avec la présence de Ford – a accueilli un nombre important de Noirs jusque dans les années 20. C’est dans le ghetto Black Bottom, sur la rue Hasting, que beaucoup de bluesmen ont eu leur premier contact avec le public.
Cette migration vers le Nord américain a changé le blues. À un moment donné, ce dernier est devenu moins l’expression dugroupe que celle de l’individu; l’influence de la situation géographique a également été importante. Et alors que jouer à la campagne dans une grange ou un juke-joint ne nécessitait pas d’amplification, les musiciens urbains ont dû, à un moment donné, pour se faire entendre, abandonner la guitare acoustique. C’est pourquoi, en ce temps, le blues se jouait surtout au piano; puis, à partir des années 30 et 40, on s’est mis à utiliser les guitare électrique et micros.
Durant cette période, le bluesman traditionnel – et seul sur scène – s’est mis à former des groupes. Ceux-ci étaient composés, le plus souvent, d’un pianiste, de guitaristes et d’un batteur. Le blues urbain, et plus particulièrement le Chicago blues, est né de cette manière. Par la suite, les blueswomen et bluesmen des villes auront quitté les bars pour se produire dans des salles, les théâtres, et les compagnies de disques ont commencé à les enregistrer.
Voici les grandes chanteuses et grands interprètes de blues de l’époque qui mène à la Seconde Guerre mondiale : Mamie Smith, Ma Rainey (la mère du blues), Bessie Smith, Victoria Spivey; et, chez les hommes, Big Bill Broonzy, Sonny Boy Williamson, Blind Lemon Jefferson, Leadbelly, Lightnin’ Hopkins, Lonnie Johnson, Charlie Patton, Robert Johnson, Skip James et Blind Blake.
Le mariage de la guitare électrique et du blues
Au début des années 50, le blues s’est recentré à Chicago avec l’arrivée de nombreux musiciens bluesmen du Mississipi : Howlin’ Wolf, Jimmy Reed, Muddy Waters, Willie Dixon et Buddy Guy. C’était l’époque de l’électrification des guitares, un style dans lequel a excellé B.B. King. Durant cette période se sont illustrés les grands T-Bone Walker, Michael Walton et John Lee Hooker.
Dans les années 60, le blues s’est surtout développé en Angleterre, avec les Rolling Stones, les Yarbirds, John Mayall, etc. Ces musiciens auront influencé la scène blues-rock américaine des années 70. À la fin de la décennie, le style West Side blues a été créé à Chicago par des artistes comme Magic Sam, Junior Wells, Earl Hooker et Otis Rush. Le West Side blues de Magic Sam, Otis Rush, Buddy Guy et Luther Allison était caractérisé par une guitare électrique sur-amplifiée.
À l’époque, aux États-Unis, les bluesmen guitaristes et chanteurs B.B. King, John Lee Hooker et Muddy Waters inspiraient une nouvelle génération de musiciens, par exemple le New-Yorkais Taj Mahal. L’ère des Civil Rights a causé une croissance de l’auditoire du blues traditionnel, et des festivals comme le Newport Folk Festival ont eu à leur programme des prestations de grands bluesmen (p. ex. Son House, Mississippi John Hurt, Skip James, Big Joe Williams ou le Reverend Gary Davis). Des artistes américains comme Janis Joplin, Bob Dylan ou Jimi Hendrix, tous influencés à la fois par le blues traditionnel et le blues électrique, ont fait découvrir cette musique au jeune public de l’époque.
L’interprétation que les artistes des sixties ont donnée à la musique blues a eu plus tard une très forte influence sur le développement de la musique rock.
Pendant les années 80 et jusqu’à nos jours, le blues — tant traditionnel que contemporain — a continué d’évoluer par le travail d’artistes tels que Robert Cray, Bonnie Raitt, Taj Mahal, Ry Cooder, Albert Collins, Jessie Mae Hemphill, R. L. Burnside, Junior Kimbrough, Kim Wilson, James Harman (et ses deux guitaristes HollywoodFats Mann et David Kid Ramos), Ali Farka Touré et bien d’autres.
C’est aussi dans les années 80 que le style du Texas blues a été créé. Celui-ci se caractérise par l’utilisation simultanée des guitares solo et d’accompagnement. LeTexas blues a été fortement influencé par le blues-rock d’Angleterre. Voici des artistes importants du style Texas blues : Stevie Ray Vaughan (SRV), The Fabulous Thunderbirds et ZZ Top. À la même époque, John Lee Hooker a retrouvé sa popularité, grâce à ses collaborations avec Carlos Santana (parution de l’album The Healer), Miles Davis, Robert Cray et Bonnie Raitt.
Pendant les années 80 et 90, des blues scenes ont été créées partout aux États-Unis, au Canada ainsi qu’en Europe. Ces scènes musicales comprenaient, entre autres, des magazines de blues (par exemple Living Blues et Blues Revue), des festivals de blues et des clubs où est joué ce genre de musique.
Loin d’être devenue ringarde, la musique blues est encore d’actualité : elle est toujours vivante et a encore de beaux jours devant elle… En fait, le blues évolue toujours, sous la créativité de nombreux musiciens talentueux, pour le plus grand plaisir des mélomanes et mordus de musique blues!
La signification de blues
Le mot anglais blue est associé à la mélancolie ou la dépression depuis l’ère élisabéthaine, mais la personne qui aurait inventé le mot blues au sens où nous le connaissons aujourd’hui serait l’auteur américain Washington Irving, en 1807.
L’essence du blues
Au départ, le blues évoquait en fait un cri du cœur. Les individus qui ont inventé le blues chantaient des airs imprégnés de rudes sentiments, de peines et de souffrances. Ils s’accompagnaient d’une guitare et, parfois, d’un harmonica. À un moment donné, des bluesmen guitaristes auront commencé à glisser un bout de métal sur les cordes de leur instrument… Et c’est comme cela qu’a été inventée la slide guitar.
Plus parole que musique, malgré une structure harmonique définie, le blues serait « une chronique autobiographique et poétique qui, toujours entre humour et mélancolie, métaphore et lucidité, inscrit dans l’universel la joie et le malheur, l’espoir et la souffrance d’un groupe d’individus, et lui donne statut. » (encyclopédie Universalis)
Le fondement théorique du blues
La gamme pentatonique est certainement ce qui représente le fondement théorique du blues. Saviez-vous que cette gamme n’est pas nécessairement typique du continent africain ou de tout autre continent en particulier? En fait, elle est nettement répandue; celle-ci se retrouve par exemple dans les folklores populaires européens – la gamme est présente de l’Andalousie au croissant celte (formé de l’Écosse, de l’Irlande, de la Bretagne).
La gamme pentatonique été introduite en Amérique par l’arrivée des colons espagnols, par celle des immigrés des îles britanniques, mais aussi par ces Africains asservis, victimes de déculturation.
Note : Les caractéristiques les plus spécifiquement africaines de la musique blues sont donc sans aucun doute le feeling et le groove, ces dimensions émotionnelles et gestuelles de la musique, mal qualifiables, mais immédiatement perceptibles dans toutes les formes d’expression musicale afro-américaines.
Les structures musicales du blues
D’un point de vue technique, le blues repose sur 3 éléments en particulier, les suivants :
- Un rythme souvent ternaire syncopé;
- L’harmonie en I-IV-V (les notes tonales de la tonalité, connues depuis les anciens Grecs);
- Une mélodie qui utilise la gamme blues et les notes bleues.
Le blues se caractérise souvent – mais pas toujours – par une humeur teintée de quelque langueur ou d’une certaine mélancolie.
Le rythme en blues
Le blues repose sur un rythme ternaire syncopé. Chaque temps est donc découpé en 3 croches dont on ne marque que la 1re et la 3e. Si le rythme peut être plus ou moins rapide, la musique blues est traditionnellement jouée plutôt lentement. De plus, le terme de shuffle indique généralement un tempo moyen. Quant à la musique boogie, cela implique en général une cadence plus appuyée.
L’harmonie en blues
Initialement assez libre, la structure harmonique du blues s’est fixée progressivement pour aboutir à une forme de base articulée autour de 3 accords, généralement sur 8, 12 ou 16 mesures – la forme en douze mesure est la plus commune (on parle de 12-bar blues (blues de 12 mesures)). Ces 3 accords, désignés par les chiffres romains I-IV-V, représentent les 1er, 4e et 5e degrés (c.-à-d. tonique, sous dominant et dominant) de la gamme majeure correspondant à la tonalité du morceau. Les accords de base comportent le plus souvent la 7e (mineure). Dans des formes plus élaborées de cette musique, les musiciens blues recourent fréquemment à des accords de 9e ainsi qu’à différentes altérations.
La mélodie en blues
La gamme blues traditionnelle est tout simplement une gamme pentatonique mineure à laquelle on a ajouté 1 note. C’est cette dernière (la quinte diminuée) qui donne la couleur blues au morceau, d’où son nom de blue note (note bleue en français). L’autre gamme fréquemment utilisée en blues est la pentatonique majeure.
Le timbre du blues
Au sens large, le timbre est la couleur du son. On a coutume de dire que les chanteurs classiques essaient d’imiter les instruments, tandis que les instruments de blues essaient d’imiter la voix humaine (ou parfois celle de Donald Duck, d’un bombardier ou même d’une mitraillette…).
Les bluesmen ont beaucoup exploré le timbre : ils ont notamment été les premiers, pendant les 50, à employer des amplificateurs pour la guitare ainsi que l’harmonica. Les voix fortes et graves de chanteurs comme Howlin’ Wolf et Muddy Waters jouent également beaucoup sur le timbre. La technologie et les effets de mode ont un peu plus tard ajouté d’autres éléments au son de la musique blues, comme les guitares sales et saturées des Stones ou de Slowhand (Eric Clapton), ou les effets psychédéliques employés, entre autres, par ce petit prodige de Hendrix – par exemple le feedback, la distorsion style fuzz et des effets plus étranges encore, comme l’effetleslie ou UniVibe, créé d’un haut-parleur en rotation.
Le vibrato en blues
Le vibrato est un effet appliqué à une note de musique. Très utilisé par les musiciens de blues, cet effet consiste à provoquer une rapide variation de la hauteur de la note. Comme tous les effets de nuance, le vibrato apporte une expressivité particulière en fonction de la façon dont il est effectué : vite ou lentement, de façon fluide ou saccadée… Le vibrato est un élément essentiel au son blues, que cela soit pour les voix ou sur des instruments tels que la guitare.
Le blues rural
Le blues rural s’adressait à la population des campagnes américaines. C’était un blues simple, joué, le plus souvent, à la guitare, avec parfois l’ajout d’un wash board ou d’un harmonica. Les textes du blues rural y décrivent, comme son nom le laisse croire, les préoccupations des Noirs des campagnes… C’était également un blues qui, étant donné qu’il n’était pas du tout écrit – même par rapport aux paroles –, permettait de longues improvisations. Certains morceaux duraient des dizaines de minutes (ce qui ne se retrouvait pas sur disque, car ceux-ci sont de durée est limitée).
Cette forme de blues est très liée au blues du Delta primitif, et on le jouait avant la guerre. Après la Première Guerre est venu le renouveau du blues rural. Celui-ci est redescendu de Chicago en emportant avec lui la guitare électrique et l’amplification. Le blues rural du Sud est alors devenu plus imposant.
Les figures les plus emblématiques du blues rural : John Lee Hooker, Elmore James et Muddy Waters.
Le Delta blues
La région du Delta a été le berceau du blues. En effet, c’est dans les plantations de cotons qu’est né le blues vers la fin du XIXe siècle. Les véritables pionniers du blues n’ont donc pas eu la possibilité d’enregistrer; aussi ils sont restés complètement inconnus.
C’est W.C. Handy qui a été le premier à écrire des partitions de blues en transcrivant les chants de travail qu’il avait entendu. Dès les années 30, Alan Lomax a quant à lui sillonné les États du Sud américain à la recherche de musiciens qu’il a enregistrés pour le compte de la bibliothèque du Congrès. Parmi ses découvertes, il y a eu notamment Leadbelly, Blind Willie Mac Tell, Honeyboy Edwards, Son House ainsi qu’un certain Mac Kinley Morganfield (Muddy Waters!).
Parmi les autres pionniers de Delta blues de cette époque qui ont eu la chance d’enregistrer leurs performances, les plus représentatifs sont les suivants : Skip James, Elmore James, Bukka White, Tommy Johnson, Tommy MacClennan, Willie Brown, Sonny Boy Williamson II et, surtout, Robert Johnson et Charley Patton – ces derniers sont aujourd’hui des légendes du blues. Par ailleurs, certains de ces pionniers bluesmen ont fini par trouver une reconnaissance nationale – et même internationale – avec la renaissance du blues ayant eu lieu dans les années 60.
Le Delta blues est une musique rurale profonde et authentique. Ses textes sont souvent remplis de métaphores; elle est une forme de musique poignante et intense qui peut révéler de fortes personnalités.
Contrairement à ce que plusieurs croient, le Delta blues est généralement électrique, et parfois même sur-amplifié et métallique… C’est une musique très rythmique, généralement peu sophistiquée et qui utilise un minimum d’accords (un très bon exemple est sans aucun doute le blues du Mississippien David Junior Kimbrough) avec un son très brut de fonderie (T-Model Ford, Elmo Williams).
En outre, le bottleneck était fréquemment utilisé dans le Delta blues – c’est moins vrai aujourd’hui. La guitare reste l’instrument de base dans ce style de blues rural souvent marqué par un manque de moyens…
De nos jours, même s’il demeure une grande tradition familiale, il y a malheureusement peu de jeunes pour perpétuer la tradition du Delta blues.
Le Chicago blues
Issu de la migration vers le Nord américain après la Première Guerre mondiale, le Chicago blues était un blues électrique joué en groupe. Le meneur en était le chanteur; il était souvent guitariste, mais parfois pianiste ou harmoniciste. Celui-ci jouait, avec des sidemen, des morceaux lents ou rapides faits pour être entendus dans une salle de contenance supérieure à celle d’une grange ou d’un juke-joint du Sud, bien entendu…
Cette présence sur scène de plusieurs artistes a donné au Chicago blues des tranches d’improvisation. En effet, chacun des musiciens du band avait droit à sa partie soliste – même le batteur et le bassiste! Musicalement parlant, cela a fait du Chicago blues un blues plus riche que la forme traditionnelle de ce genre de musique. En outre, les stars n’étaient plus de bons paroliers, mais des guitaristes solistes de haut niveau… De cette manière, tout en conservant des morceaux fidèles à la structure musicale du blues, les accords joués étaient plus élaborés, et certains guitaristes se rapprochaient même de ce que les jazzmen pouvaient jouer…
Les grands noms du Chicago blues : Big Bill Broonzy, B.B. King, Big Joe Williams et Sonny Boy Willamson.
Le Piedmont blues
Le Piedmont est une région du Sud-Est américain qui s’étend de la Virginie à la Floride, en passant par la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, la Géorgie et l’Est du Tennessee. Cette région vivait des plantations de tabac, contrairement aux abords du Mississipi où les fermiers cultivaient en majorité le coton.
Ce qui caractérise le Piedmont blues est l’élaboration du jeu. Il est beaucoup plus perfectionné que le blues du Delta (Delta blues) ou même le Chicago blues. Techniquement, il se rapproche davantage du picking utilisé en ragtime. Le Piemond blues est un blues beaucoup plus inspiré des chants folk des Blancs; de plus, il se joue le plus souvent à la guitare et à l’harmonica. Racines du boogie et du ragtime, le Piedmont blues est une musique qui laisse entendre à la guitare ce que le piano joue habituellement.
Parmi les artistes les plus connus qui représentent ce style de musique blues l’on a : Sonny Terry et Brownie McGhee, le Reverend Gary Davis, Big Bill Broonzy, Blind Willie McTell et Buddy Moss.
D’autres formes de blues :
Jump blues
Boogie-woogie
Cool blues
West Coast blues
Texas blues
Memphis blues
St. Louis blues
Louisiana blues
Kansas City blues
British blues
New Orleans blues, etc.
Apprenez à jouer le blues à la manière de B.B. King, SRV, Johnson, etc., avec nos cours de guitare.
Avr20
Comment apprendre la guitare en étant gaucher
Commentaires fermés sur Comment apprendre la guitare en étant gaucher
Les méthodes et les leçons de guitare sont généralement conçues pour les droitiers : la prise droitière de l’instrument est une « convention universelle » en quelque sorte. Mais que faire lorsqu’on veut apprendre à jouer de la guitare, mais qu’on est gaucher comme les grands Hendrix, King, Cobain et McCartney?
Par cet article, nous jetterons une lumière sur la question. Des informations erronées sur l’apprentissage de la guitare gaucher circulant sur Internet, nous visons ici à donner un peu de soutien aux apprentis guitaristes gauchers.
Je suis gaucher, puis-je réussir à apprendre la guitare?
La réponse ici peut sembler évidente. Cependant, cette question surgit régulièrement dans notre boîte de courriel, sur les forums de musique et dans les réseaux sociaux.
Cela est bien triste sinon pathétique, mais beaucoup d’apprentis guitaristes qui rencontrent des problèmes (pouvant leur sembler insurmontables) reliés à leur prise gauchère renoncent à apprendre à jouer de la guitare. Maintes fois nous avons entendu des absurdités comme :
« J’aimerais beaucoup apprendre la guitare, mais je ne peux pas : je suis gaucher! »
« J’envisageais de prendre des cours de guitare, mais j’ai abandonné l’idée, car ç’aurait été trop difficile de trouver un prof pour gaucher. »
« Je veux apprendre la guitare, mais comme gaucher, je n’ai pas les moyens de me procurer une guitare conçue spécialement pour moi. »
Voilà des propos tout à fait absurdes! Car oui, vous pouvez apprendre la guitare même si vous êtes gauchers. Par ailleurs, vous possédez un avantage naturel sur les droitiers… Une étude récente de l’Institut national du sport et de l’éducation physique (INSEP) de Paris a montré que les gauchers ont un sens de la coordination main-œil et des réflexes nettement plus rapides et efficaces que les droitiers!
Mais alors, qu’est-ce que le guitariste gaucher doit faire pour apprendre son instrument adéquatement?
D’abord, plusieurs gauchers se demandent, au moment de faire leurs débuts en guitare, s’ils devraient jouer en tenant l’instrument à l’envers ou tout simplement de la même façon qu’une personne droitière.
Mais le débat reste ouvert sur le sujet : aucune vérité absolue n’a été établie, et la réponse variera selon votre niveau à la guitare.
Notons « qu’être guitariste gaucher » est une formule fondamentalement impropre et qu’à ses débuts en guitare, personne n’est gaucher ni droitier, car les deux mains sont aussi maladroites l’une que l’autre. Par le processus d’apprentissage et l’entraînement, on vise à ce que celles-ci agissent indépendamment et aient un jeu distinct.
En effet, lorsqu’on débute à la guitare, il n’est jamais naturel de jouer de cet instrument et par la force des choses, on doit entraîner ses mains à effectuer des mouvements insolites pour elles. Et bien qu’au début, on pourrait dire que la main gauche effectue des mouvements qui semblent plus complexes que ceux que fait la main droite, aucune d’elles ne joue un rôle subordonné!
Prise au jeu
Voici pour vous une question : si vous jouiez du piano, frapperiez-vous les touches du clavier les mains croisées, ou pire encore, inverseriez-vous les cordes de l’instrument de manière à ce que les notes jouées à gauche se retrouvent à droite, et vice-versa? Évidemment, ce serait stupide : vous seriez limités à jouer sur votre propre instrument. La seule raison pour laquelle les gauchers deviennent désorientés avec une guitare, c’est qu’une des extrémités est différente de l’autre.
Cela dit, beaucoup de gauchers réussissent très bien à jouer de la guitare en empruntant la tenue des guitaristes droitiers et dans la mesure du possible, c’est ce que vous devrez faire si vous débutez à l’instrument.
Apprendre la guitare en gaucher : inconvénients et conseils
Si vous préférez emprunter la prise gauchère pour jouer la guitare, vous devez être conscients que cette façon de jouer comporte des désavantages pratiques, et d’autres reliés à l’apprentissage. Par exemple, vous aurez toujours à « traduire » ce que l’autre guitariste devant vous (ou dans des vidéos) fait pour apprendre de lui. Ce sera un peu comme apprendre en regardant dans un miroir…
Donc, nous recommandons fortement aux guitaristes gauchers débutants d’apprendre à l’aide d’une guitare régulière.
Rester « à la » gaucher
Si vous jouez de la guitare « à l’envers » depuis quelque temps, il pourrait être très difficile pour vous (en plus d’être démotivant!) de vous défaire de vos habitudes et de tout réapprendre « de l’autre côté ». Dans votre cas, il est conseillé de continuer dans la même direction – mais vous devrez posséder une guitare facile d’utilisation et confortable dans le but de pallier les incommodités.
Notez également que vous devrez toujours trimballer votre guitare; chaque fois que vous serez avec des amis, dans une fête, dans un contexte où jouer, vous ne pourrez jamais emprunter la guitare d’un autre ni jouer sur toute gratte mise à votre disposition. Avec le temps, vous pourriez trouver la chose frustrante. Et l’essai ou l’achat d’une nouvelle guitare en boutique sera évidemment problématique…
Comment ajuster sa guitare pour jouer en position gaucher
Vous avez décidé d’apprendre la guitare ou de continuer de jouer de la guitare en position de gaucher? Voici de l’information importante :
1) Les gauchers qui veulent apprendre la guitare devraient se munir d’une guitare pour gaucher.Celles-ci sont généralement plus rares, donc un peu plus dispendieuses que les instruments pour droitier de même qualité. Le son ne change pas, ni les matériaux, ni la forme : la disposition inversée des éléments vous offre toutefois un confort égal à celui des droitiers. Vous noterez aussi qu’un plus petit choix de couleurs (et de finitions) est offert, pour ces guitares.
2) Vous pourriez, comme Jimi Hendrix, jouer avec une guitare pour droitier, mais inverser les cordes. Cela paraît déshonorant, n’est-ce pas? Pourtant, c’est une méthode efficace et utilisée par de nombreux guitaristes gauchers.
Certains affirment qu’apprendre la guitare à gauche, avec des cordes inversées et la tête et les mécaniques en bas est plus difficile; d’autres pensent que rien n’est impossible, que le secret pour maîtriser la guitare se trouve dans la pratique régulière et tout le cœur que vous y mettez…
Détails techniques
Un élément à ne pas négliger est que chez les guitares, du moins dans la plupart des cas, la cannelure qui reçoit le sillet de chevalet sur le manche est compensée selon un angle permettant à la 6e corde (la plus grave) d’être légèrement plus épaisse que la 1re corde (la plus petite).
Il ne s’agit donc pas seulement de jouer de la guitare « dans l’autre sens » : le sillet de chevalet doit être modifié pour permettre l’inversion des cordes. Autrement, les cordes d’un plus gros diamètre y seront difficilement insérées…
La méthode draconienne consiste à enlever complètement le sillet, à combler l’entaille, à élargir une nouvelle gorge dans l’angle opposé, puis à recoller la pièce. Sur les guitares bas de gamme, ces entailles ont habituellement la même largeur, ce qui facilite cette opération. Par contre, sur une guitare de plus haute valeur (marques Fender, Gibson et PRS), la fine entaille devant recevoir la petite corde est en général plus petite que celle destinée à accueillir la grosse corde grave. Dans ces cas, on peut se contenter d’élargir les encoches les plus étroites, mais le problème, c’est que les petites cordes flotteront dans leur joint; ce n’est vraiment pas l’idéal…
Alors, nous vous recommandons de confier votre guitare à un luthier d’expérience. Ainsi, vous éviterez de démanteler et d’endommager votre précieuse guitare – car en fait, l’angle du sillet de chevalet n’est pas la seule chose devant être modifiée…
Les mécaniques (ou les clés) doivent être transposées, car sur la plupart des modèles, celles qui sont destinées à recevoir les petites cordes n’ont pas été conçues pour en accueillir et en retenir de plus grosses.
De plus, les boutons de contrôle, une fois la guitare « en position inversée », peuvent être incommodants pour les gauchers. Lorsque vous jouez, votre bras devrait normalement s’appuyer à l’endroit précis où ils se trouvent. C’est pourquoi plusieurs guitaristes gauchers en viennent à faire retirer les boutons de contrôle pour éviter de les frôler en jouant.
En ce qui concerne le pickguard, vous ne pourrez probablement pas changer sa position.
Somme toute, le guitariste gaucher devrait possiblement s’orienter vers l’achat d’une guitare spécifiquement conçue pour lui plutôt que de voir à effectuer toutes les modifications que nécessite une guitare régulière…
Jouer de la guitare en gaucher et l’apprentissage
Si vous décidez d’apprendre à jouer de la guitare dans la position qui, pour vous, est la plus naturelle, c’est-à-dire comme gaucher, tout professeur de guitare avec un QI supérieur à 4 pourra vous prendre sous son aile.
Cependant, le jeu devra être fait de manière inversée, comme si vous étiez devant un miroir (dernière corde « au haut » de la guitare et plus petite corde « au bas » – comme sur une guitare de droitier). En ce qui concerne les accords, un guitariste gaucher peut placer ses doigts sur le même ensemble de cordes, seulement il faut inverser la disposition.
Apprendre la guitare pour gaucher n’implique donc pas une façon de placer ses doigts différente. Le placement de vos doigts restera le même, cependant, vous devrez inverser les grilles d’accords, qui sont généralement écrites pour les droitiers.
Ce genre de « traduction » vous semblera peut-être difficile, au début. Commencez donc par les accords de base, qui ne nécessitent que deux ou trois de vos doigts, par exemple C, A, G, E et D, et exercez-vous jusqu’à ce que vous puissiez les jouer spontanément, sans même regarder votre manche.
Lorsque vous maîtriserez ces accords, incorporez à votre jeu de nouveaux accords un peu plus difficiles, comme les accords barrés. Si, après plusieurs semaines de pratique, vous avez encore de la difficulté à passer d’un accord à un autre, essayez de jouer à droite durant quelque temps (peut-être serez-vous plus confortable de cette façon…!).
Conclusion
Pour terminer, ne craignez jamais de jouer devant les droitiers, car vous avez autant de potentiels qu’eux! Si vous avez de la difficulté à déplacer convenablement vos petits doigts malhabiles sur le manche, tenez bon, ne vous découragez pas! Rappelez-vous : les droitiers passent eux aussi par le même processus difficile.
Apprentis guitaristes gauchers, j’espère que toute cette information vous sera utile. Maintenant, à vous de « jouer »!
Avr16
21 façons de raviver la flamme de votre passion pour la guitare
Commentaires fermés sur 21 façons de raviver la flamme de votre passion pour la guitare
Lorsque l’on pratique la guitare, comme musicien, peu importe notre niveau d’expérience, nous sommes tous un jour au l’autre confrontés à un problème commun : on a l’impression d’avoir cessé de progresser. Puis nous pratiquons encore et encore plus, mais l’on se retrouve tout de même embastillé dans une sorte « d’impasse musicale » où nous ne faisons que répéter continuellement les même vieux « riffs », les mêmes morceaux, les mêmes gammes, etc.; cela nous empêchant de laisser libre cours à notre créativité ou de réellement améliorer notre jeu à la guitare. En fait, c’est cette carence de « liberté musicale » qui est bien souvent la source de notre manque d’amélioration…
Cela vous est-il déjà arrivé?
Si vous vous surprenez à répéter de façon empoisonnante des choses que vous maitrisez déjà parfaitement – parce que vous avez tenté de jouer quelque chose de nouveau, mais que cela a été chose impossible pour vous par exemple –, vous aurez assurément du mal à progresser nettement en guitare, et cela, tout simplement parce que vous n’avez le bon état d’esprit ou la bonne méthodologie en ce qui concerne la pratique de votre instrument.
En fait, bon nombre de guitaristes débutants se découragent précocement et renoncent à leur objectif d’apprendre à jouer de la guitare parce qu’ils tentent de reproduire un solo ou un motif peut-être trop compliqué pour leur niveau actuel et ne réalisent pas qu’ils pourraient travailler plusieurs autres aspects de leur jeu correspondant mieux à leurs aptitudes actuelles…
Alors, que faire pour se sortir d’un tel « plateau » dans son apprentissage de la guitare? Ci-dessous se trouvent21 astuces qui vous permettront de raviver la flamme de votre passion pour la guitare et de sortir de votre « impasse musicale »; de recommencer à progresser comme guitariste!
Astuce #1. Laissez la guitare de côté complètement pour une journée, une semaine ou même un mois si nécessaire
Certains sexologues vous diront que la meilleure façon de raviver la flamme dans le couple est de prendre vos distances avec votre partenaire un certain temps. Il peut en être de même en ce qui concerne votre relation avec la guitare! Cessez complètement de jouer de la guitare durant un moment. Si vous cessez de jouer de votre instrument, vous devriez bientôt ressentir un besoin urgent de vous y remettre, un manque en quelque sorte. Et lorsque ce sera le cas, ce devrait être un tout nouveau départ – en beauté! – pour vous en guitare.
Astuce #2. Apprenez le solfège pour guitare
Pour la plupart des guitaristes, l’un des meilleurs moyens d’amener son jeu à un niveau supérieur ou de briser une « période de non-évolution » est d’apprendre le solfège pour guitare. Ne vous en faites pas : nul besoin d’entamer des études universitaires en théorie de la musique!
Apprenez tout simplement les bases du solfège pour guitare, et cela influencera grandement votre technique et votre habileté comme guitariste.
Pour faire une analogie, jouer de la guitare sans connaitre le solfège est un peu comme errer dans un immense immeuble sans éclairage. En connaissant les bases du solfège, la situation ressemblera davantage à si vous aviez trouvé l’interrupteur pour allumer les lumières!
Astuce #3. Apprenez à être patient…!
Le manque de patience est un problème que rencontrent beaucoup de guitaristes et de musiciens en général. C’est si facile de sombrer dans la frustration parce que nos doigts ne sont pas aussi agiles que l’on le voudrait, que notre progrès est sans cesse ralenti par nos capacités physiques… Mais rappelez-vous qu’apprendre une nouvelle technique sera presque toujours difficile (souvent même frustrant, au départ). Il ne faut donc pas vous décourager : la route menant à l’excellence en guitare en est une longue et parfois ardue, impossible de se le cacher (parole de musicien) – cela s’applique à tous les guitaristes! Tous ces musiciens que vous adorez ont eux aussi douté, ragé, et bûché pour devenir les « légendes » qu’ils sont aujourd’hui! Et si maintenant ils excellent comme guitaristes, c’est qu’en cours de route ils ont développé la patience et la ténacité nécessaires à ne pas lâcher, à continuer d’avancer en guitare.
En fait, il vous faut parvenir à tirer profit de votre niveau actuel en guitare et être conscient du progrès constantque vous faites comme musicien – pensez à tout ce que vous avez accompli jusqu’à maintenant… Car vous fixer des objectifs peu réalistes ou n’être fier de vous que lorsque vous faites de « grands pas en avant » s’avère bien souvent la route menant à l’échec, à plus long terme. Étant donné qu’arriver à jouer de la guitare comme un pro ne se fait pas en trois coups de cuillère à pot, vous devez arriver à apprécier et tirer profit de ce que vous êtes capable de faire actuellement en guitare; votre motivation et donc votre succès comme guitariste en dépendent! Voyez les choses comme ceci : vous avancez en effet un peu chaque jour, vous vous rapprochez lentement, mais sûrement, du guitariste que vous désirez être! Ne soyez pas trop dur envers vous-même, si une technique vous donne du fil à retordre ou si vous songez à tout ce que vous ne savez pas encore faire… car c’est inutile. Apprenez à être patient tout simplement.
Astuce #4. Concentrez-vous sur le perfectionnement des différentes techniques de la main gauche et de la main droite
Un autre excellent moyen d’amener votre jeu comme guitariste à un niveau supérieur est de vous axer pendant plusieurs jours consécutifs sur le perfectionnement des techniques propres aux deux mains. C’est-à-dire que pour la durée de quelques séances de pratique, ou même pour une semaine entière de leçons de guitare, vous ne vous exercerez strictement qu’aux « hammer-ons », aux « pull-offs » et au « finger-picking » ainsi qu’à des exercices d’assouplissement; si vous êtes plus avancé en guitare, pratiquez le « tapping », le « sweep picking » et l’« alternate picking ».
Ainsi, pas de pratique de chansons; vous faites strictement de la technique! Après cette séance ou cette semaine d’entrainement intensif, revenez à votre routine de guitare habituelle. Le perfectionnement de toutes ses techniques donnera un second souffle à votre jeu à la guitare!
Astuce #5. Apprenez à jouer ce que les cuivres et les bois jouent normalement
Excellent truc (si vous savez lire la musique, bien sûr)! Non, il ne s’agit pas de reproduire le son des cuivres et des bois à la guitare, mais de jouer ce que le saxophone, la clarinette, le hautbois, la trompette joueraient normalement. De quoi vous ouvrir les yeux…!
Car en premier lieu, vous découvrirez, surtout si vous pratiquez des morceaux jazz, que les parties d’instruments à vent sont très difficiles à jouer à la guitare. « Mais alors, pourquoi s’y mettre? », direz-vous? Mais parce que si vous jouez un solo de saxophone de Lester Young à la guitare vous devrez bûcher, et par conséquent… vous améliorer!
Astuce #6. Apprenez un morceau pour piano à la guitare
Pour cela, 3 options s’offrent à vous. Vous pourrez soit apprendre les accords, soit interpréter la mélodie de la chanson (et l’adapter pour la guitare), ou encore vous pourrez créer un arrangement dans lequel vous effectuez les deux. En optant pour cette façon de faire, vous adopterez un style contrepointique : vous créerez unarrangement où vous pouvez jouer à la fois les accords et la mélodie d’une pièce. Les guitaristes classiques le font couramment, et les guitaristes jazz appliquent également cette méthode pour développer leur sens musical.
Astuce #7. Adaptez une pièce de violon pour la guitare
Cela est tout à fait amusant! Choisissez une pièce de Mozart, Vivaldi, Bach ou Paganini et adaptez les parties de violon afin de pouvoir les jouer à la guitare. Ces morceaux sonnent très bien quand on les interprète à la guitare, par ailleurs, ce truc permet une excellente séance d’entrainement (au niveau de la technique) en guitare. Pensez entre autres aux morceaux « guitarosymphoniques » d’Yngwie Malmsteen!
Astuce #8. Faites des exercices de « string skipping »
Si l’on demeure dans l’aspect de la technique à la guitare, un bon moyen de vous « débloquer » est de faire des exercices de « string skipping ». Ce sont des exercices que beaucoup de guitaristes omettent ou oublient de pratiquer… Faire ce genre d’exercices vous permettra d’améliorer votre jeu de la main d’attaque, celui de votre main frettante et votre coordination!
Astuce #9. Pratiquez vos gammes de façon différente
Considérant que les gammes vous permettent ultimement de couvrir tout le manche de la guitare en jouant,connaître les gammes et les différentes positions, c’est plus que commode! Toutefois, les jouer simplement de manière ascendante et descendante peut rapidement devenir monotone et fastidieux. C’est pourquoi vous pouvez agrémenter vos exercices de gammes en ajoutant à votre jeu différentes mélodies et séquences de notes. Lorsque vous êtes plutôt confortable avec celles-ci, essayez de vous balader d’une position à une autre, par exemple en jouant à la fois des notes des premières et deuxièmes positions, jusqu’à ce que vous soyez capable d’incorporer à votre jeu des notes de chacune des positions.
Astuce #10. Apprenez de nouvelles sortes de gammes à la guitare
Si vous ne maitrisez pour l’instant que les gammes pentatoniques mineures et majeures, c’est très bien! Mais le moment est venu de vous familiariser avec un plus grand nombre de gammes, car il y en a beaucoup! De cette manière, vous donnerez à vos doigts de nouveaux défis et surtout, vous acquerrez progressivement de plus en plus d’outils pour enrichir vos improvisations et compositions.
C’est que quand on y pense, un solo de guitare est tout simplement « une mélodie qui utilise une ou plusieurs gammes s’agençant bien et correspondant à la progression d’accords employée dans le morceau ». Voilà donc pourquoi apprendre de nouvelles gammes vous ouvrira des portes en guitare « lead », et vous permettra d’entrevoir de nouvelles perspectives musicales; vous pourrez bientôt jouer des solos d’enfer encore plus variés, et ce, dans plus d’un style…!
En outre, assurez-vous de ne pas simplement apprendre une nouvelle gamme, mais plutôt d’explorer tous les motifs qui la composent. Car l’apprentissage de ses différentes positions vous donnera de multiples idées de plans, de « licks » et de mélodies. De cette manière, vous en viendrez à combiner ceux-ci et arriverez à couvrir tout le manche de votre guitare, peu importe le style ou la tonalité.
Astuce #11. Apprenez de nouveaux accords de guitare
Après tout, la plupart des partitions de guitare des chansons populaires contiennent des accords! Et cela signifie que vous aurez parfois à jouer des accords qui sortent de l’ordinaire, surtout si vous jouez à l’explorateur, au cours de votre apprentissage et développement en guitare, et parcourez les divers courants musicaux!
Si vous êtes débutant en guitare, il serait donc important d’apprendre de nouveaux types accords, tout particulièrement si vous avez l’impression de ne plus évoluer en musique! Procurez-vous un ouvrage sur les accords ou faites une recherche sur Internet, et apprenez-en au minimum 3 chaque semaine, par exemple. En apprenant 12 nouveaux accords par mois, vous progresserez rapidement en accompagnement.
L’important, lorsque l’on apprend de nouveaux accords, c’est d’incorporer ceux-ci à son jeu le plus souvent possible – c’est nécessaire, pour les assimiler. Car si vous apprenez un nouvel accord, mais ne l’utilisez pas du tout, ce sera un peu comme apprendre un mot dans une langue que vous n’utilisez jamais… Vous l’oublierez rapidement. Il en est de même pour l’apprentissage d’accords : si vous ne jouez pas régulièrement les accords après les avoir appris, vous les oublierez en peu de temps.
Astuce #12. Pratiquez la guitare [plus] régulièrement
Cela ne s’appliquera pas à chacun d’entre vous, mais si vous êtes le genre de guitariste qui ne pratique par exemple que la fin de semaine ou quand il a beaucoup de temps libre, alors il est normal que vous ne progressiez pas ou plus du tout! Pour devenir un guitariste confirmé, il faut pratiquer son instrument au moins une fois par jour (ou le plus souvent possible du moins!).
Bien sûr, de temps à autre vous ne pourrez pratiquer, il y aura des « urgences », d’autres événements deviendront vos priorités, ou encore vos bras et vos mains auront besoin de repos – cela est normal et tout à fait pardonnable –, toutefois, si les journées où vous ne pratiquez pas la guitare excèdent les jours où vous en faites, alors ça ne va pas du tout!
Sachez que même pratiquer 25 à 45 minutes quotidiennement vous avancera davantage que pratiquer pendant des heures une seule fois par semaine… C’est pourquoi, si vous tenez à devenir un guitariste talentueux, promettez-vous de pratiquer la guitare de façon assidue. Adoptez d’abord une routine de pratique vous convenant, par la suite assurez-vous de ne pas la délaisser, même ces jours où vous aurez envie d’autre chose… De toute façon, vous vous rendrez sûrement compte que lorsque vous commencez votre pratique de la guitare et jouez, votre réticence et votre résistance à cette routine disparaissent comme par magie… Après tout, vous adorez la guitare, non?
Astuce #13. Jouez avec un métronome!
Le métronome ne devrait pas servir qu’à amasser de la poussière… Comme suite à l’astuce 13, l’utilisation du métronome est aussi une méthode vers laquelle un guitariste « en panne » devrait se tourner. Utilisez davantage votre métronome; en fait, pratiquez tout avec le métronome!
Si au contraire vous pratiquez déjà tout avec le métronome, eh bien, cessez de l’utiliser pour une semaine.
Vous pouvez aussi vous servir du métronome pour mesurer votre progression. Par exemple, supposons que vous soyez en train d’apprendre une nouvelle gamme en guitare. Pratiquez votre gamme avec le métronome et notez le tempo auquel vous êtes capable de bien la jouer. Fixez-vous comme objectif d’augmenter votre vitesse de 1, 2 ou même 3 bpm. Faites cela à chaque séance de pratique ou bien chaque semaine, etc.
Votre but devra toutefois être réalisable et surtout rappelez-vous que la vitesse viendra avec la précision de jeu. Si vous jouez une gamme ou un plan plus vite que vous en êtes capable, vous pratiquez alors vos erreurs…
Astuce #14. Mettez-vous au « finger-picking »
Si habituellement vous faites de la guitare avec un médiator, alors axez-vous sur le « finger-picking » pour un bout de temps. Si au contraire la plupart du temps vous jouez avec les doigts (« finger-picking »), alors apprenez des chansons en utilisant un médiator (« flatpicking »).
Astuce #15. Faites de la guitare « slide »!
Ce style de jeu est très populaire chez les bluesmen; il est par ailleurs amusant pour tous les guitaristes. Ajouter cette technique à votre bagage de guitariste ne peut être inutile! Au contraire, le défi devrait vous plaire et raviver votre flamme comme guitariste.
Astuce #16. Regardez sur YouTube des vidéos de concert mettant en vedette votre guitariste préféré
Regarder son guitariste favori jouer sur scène est si inspirant!
Astuce #17. Abonnez-vous à un magazine musical ou de guitare
Rendez-vous au kiosque à journaux du coin et choisissez un magazine de guitare ou deux. Vous y trouverez de nouvelles chansons à apprendre, des tonnes d’articles intéressants et des conseils qui vous aideront assurément à vous perfectionner comme guitariste. Autre truc : achetez un magazine dans lequel se trouve une partition pour apprendre une chanson dans un style que vous ne connaissez pas ou peu seulement.
Astuce #18. Étudiez le rythme et les signatures rythmiques, et jouez des morceaux en 3/4, en 5/4, en 7/8, etc.
Il existe plusieurs façons d’améliorer votre jeu en guitare rythmique. Et pas seulement votre technique en guitare rythmique en tant que telle, mais aussi vos compétences et aptitudes comme guitariste « lead », au fur et à mesure que vous améliorez votre sens de la rythmique.
Car le fait de n’être confortable que pour jouer des morceaux sur une signature rythmique de 4/4 peut évidemment limiter considérablement votre jeu… Vous familiariser avec différentes palettes de rythmiques et de « grooves » vous permettra de jouer de la guitare (tant rythmique que « lead ») plus aisément et d’enrichir férocement vos compositions!
Pour améliorer vos connaissances en rythme, écoutez également beaucoup de musique de différents genres. Écoutez le plus de musique possible – des albums de différentes cultures –, car cela vous exposera à des rythmes très intéressants!
Après avoir expérimenté avec plusieurs signatures rythmiques, vous devriez prendre du temps pour jouer vous-même des morceaux les utilisant. Écrivez un morceau en 3/4, en 5/4, en 7/8, etc.
Astuce #19. Évaluez-vous; pratiquez en faisant preuve de jugement
Nous avons vu plus haut que pratiquer son instrument régulièrement est nécessaire pour progresser comme guitariste, mais cela ne vous mènera nulle part si, quand vous vous exercez à la guitare, vous faites sans arrêt les mêmes erreurs ou conservez de mauvaises habitudes. Ainsi, vous devez faire preuve de jugement et être capable de vous auto-évaluer constamment lorsque vous pratiquez votre instrument. Enregistrez-vous jouer, et écoutez-vous! Cela vous permettra de repérer vos erreurs, de conserver (ou de prendre) de bonnes habitudes en guitare et de vous éviter d’en acquérir de mauvaises!
Astuce #20. Apprenez un morceau dans un style de musique différent
Supposons que vous ayez un faible pour le « metal ». Alors, si vous êtes en panne, apprenez une chanson blues, jazz, une pièce classique ou encore « reggae », par exemple. Trouvez une chanson à interpréter dans un genre tout à fait différent de ceux auxquels vous êtes habitué, ou encore choisissez une pièce d’un style de musique similaire ou voisin.
Si vous possédez une bonne oreille musicale, apprenez le morceau ainsi; sinon, trouvez une tablature ou une partition de la chanson. Rappelez-vous qu’il existe plusieurs sites sur Internet où vous pourrez trouver un nombre infini de tablatures et de partitions.
Astuce #21. Suivez un plan de cours adapté à votre niveau actuel
De quelle manière avez-vous appris la guitare, jusqu’à maintenant? Pour débuter, avez-vous suivi un plan de cours élaboré selon votre niveau de connaissances? Ou êtes-vous plutôt passé d’une technique à l’autre, et avez appris un accord par-ci, un « riff » par-là…? Eh bien, si c’est le cas, inutile de vous dire que le progrès et l’atteinte de vos buts n’étaient certainement pas rapides et « assurés » chez vous…
Normal que vous soyez en panne! Pour parvenir à exceller en guitare, vous devez au départ acquérir de solides compétences théoriques et techniques en guitare – une base sûre sur laquelle vous pourrez ensuite empiler les briques de votre progrès comme guitariste. Et la meilleure façon d’acquérir cette « base » en guitare est de suivre un plan de cours qui a été créé dans le but de vous fournir progressivement, selon un ordre précis, tous les outils dont vous avez besoin pour évoluer nettement en guitare (selon votre niveau de départ). Évidemment, un professeur de guitare privé pourrait élaborer pour vous un tel plan de cours, cependant, à l’heure actuelle, il existe de très bonnes méthodes de guitare au format électronique, DVD ou papier – des cours que vous pourrez d’ailleurs suivre dans le confort de votre foyer! Lorsque vous aurez choisi un cours de guitare et aurez débuté les leçons, ne délaissez par la suite jamais le plan de cours proposé, car si vous ne suivez pas le cours en entier, plusieurs éléments importants manqueront à votre bagage de guitariste, quand vous aurez terminé!
Voilà de quoi débloquer les guitaristes « en panne de progrès »!
Nous vous conseillons de relire cet article et d’appliquer une nouvelle astuce chaque mois environ. Vous servir des trucs de cette liste de façon constante peut vous garantir – ou presque – que votre jeu à la guitare se développera rapidement. De plus, vous arriverez à vous sortir de ces périodes de « non-évolution » qui vous guettent en chemin…
Bonne gratte!
Avr15
Une Stratocaster plaquée or pour Prince
Commentaires fermés sur Une Stratocaster plaquée or pour Prince
En décembre 2010, le Los Angeles Times nous apprenait que l’un des rêves – un des plus extravagant, disons… – de la star du pop Prince s’était réalisé : Fender lui a fabriqué une Stratocaster entièrement plaquée or! L’artiste excentrique a présenté sa guitare au grand public au cours d’une série de concerts donnés dans les États de New York et du New Jersey à la fin de l’année 2010.
Et comment est-ce arrivé, demanderez-vous?
Eh bien, selon le LA Times, en 2010, Prince aurait confié à ses amis de Fender qu’il avait rêvé d’être en train de jouer d’une Strat « en or ». Et puisque pour la tenue des concerts « Welcome 2 America » – ses premières performances sur scène depuis 2004 – il désirait posséder un instrument « spécial », il a leur a demandé s’il était possible de fabriquer un tel instrument.
Les cadres de Fender ont ensuite fait appel à leurs designers de l’usine de Corona, en Californie, là où des luthiers se spécialisent dans la création d’instruments uniques pour superstars et musiciens amateurs désirant (et possédant les moyens de) se procurer une gratte personnalisée « hors du commun ».
Puis la tâche de créer une Stratocaster toute plaquée or a été donnée à Yuriy Shishkov, un luthier d’origine russe. Coïncidence : environ une semaine avant, lors d’une visite de la Custom Shop, les cadres de Fender s’étaient arrêtés au poste de travail de Shishkov et s’étaient informé du progrès du luthier en ce qui a trait à un procédé de placage aux feuilles d’or sur lequel il travaillait pour un autre client. « J’ai mentionné que je n’avais jamais construit une guitare qui serait recouverte entièrement de feuilles d’or. On m’a demandé pourquoi je ne l’avais jamais fait, et j’ai répondu que jamais personne n’en avait commandé une! » Une semaine plus tard, le directeur de marketing du divertissement de Fender, Del Breckenfeld, venait le voir pour lui dire : « Je crois que l’on a trouvé un client pour ta première guitare plaquée or ».
« Les feuilles d’or sont si minces que le placage ne modifie pas le « tone » de l’instrument, a affirmé Shishkov. Elles sont plus minces que n’importe quel autre fini que l’on peut appliquer sur une guitare; même la laque est plus épaisse que la feuille d’or. » Le défi? Appliquer de la feuille d’or à la main sur le manche en bois, les frettes, la touche , le « body », le couvercle des micros, les mécaniques et les autres parties de l’instrument – Shishkov a expliqué que la technique fonctionnant bien consiste à tourner et tordre sa main en travaillant, de manière à ajouter chaque section de feuille d’or au bon endroit alors que l’adhésif servant à la fixer à la surface de l’instrument est toujours humide, le tout en tâchant de ne pas engommer ses mains…
« Le mouvement rotatif que l’on peut faire avec son bras est assez limité. Le résultat final est intéressant. », a dit Shishkov, qui a débuté sa carrière en construisant ses propres guitares dans un atelier souterrain de l’Union soviétique, où cette guitare n’aurait pu voir le jour : on y désapprouvait que les habitants conçoivent des produits non approuvés et fabriqués par le gouvernement. « Maintenant je peux donner vie à ma guitare de rêve. »
La Strat en or de Prince fut mise aux enchères et acquise en avril 2011 par la vedette de Formule 1 Lewis Hamilton au prix de 100 000$. Tous les profits ont été remis au Harlem Children’s Zone, un organisme venant en aide à plus de 17 000 enfants actuellement.
Photos : la Stratocaster plaquée or fabriquée spécialement pour Prince à la Custom Shop de Fender à Corona.
Crédits : Fender Musical Instruments Corp. et le Los Angeles Times.
Avr08
10 mauvaises habitudes qui vous empêchent de progresser en guitare
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Vous commencez tout juste votre apprentissage de la guitare? Ou comme musicien plus expérimenté, vous tâchez de faire monter votre jeu d’un cran? Que vous soyez débutant en guitare ou confirmé, il vous faut être prudent dans l’apprentissage et la pratique de la guitare, car vous pourriez acquérir de mauvaises habitudes assez rapidement – sans peut-être même vous en rendre compte! Ci-dessous vous trouverez les mauvaises habitudes les plus communes chez le guitariste moins expérimenté/en formation et que faire pour vous en libérer.
Depuis des décennies, les scientifiques essaient d’en savoir toujours plus sur la façon dont une habitude se développe – autant d’un point de vue physiologique que neurologique – chez un individu. Les résultats d’études ont d’ailleurs permis d’établir que l’on peut se débarrasser d’une mauvaise habitude après 21 jours de conditionnement; cela prend également le même nombre de jours – au minimum – pour en développer une nouvelle. C’est que les muscles et les voies neurologiques d’une personne en viennent à se rappeler, à assimiler les « actions répétées » de cette dernière et, éventuellement, ces sensations sont ce qui devient une « habitude » (bonne ou une mauvaise) chez elle.
La « mauvaise habitude » chez le guitariste débutant
Comme guitariste en pleine évolution, vous êtes grandement susceptible de développer de mauvaises habitudes de jeu et de pratique. Par ailleurs, sachez que ces mauvaises habitudes sont le plus souvent ce qui vous empêche de développer votre plein potentiel comme guitariste !
Que ce soit de placer ses doigts trop loin du manche, d’effectuer son « picking » selon un mauvais angle ou encore d’essayer de jouer 300 notes à la seconde en se défonçant le bras, chaque guitariste semble posséder au moins une mauvaise habitude à la guitare… Mais il faut savoir détecter ces mauvaises habitudes pour ensuite remédier à la situation, et cela pour plusieurs raisons (avant que votre corps ne se fâche et manifeste son mécontentement par une blessure, par exemple…). En reconnaissant et en acceptant le fait que vous avez une mauvaise habitude en jouant de la guitare, vous pourrez par après vous attaquer directement au problème; vous fixer des buts au quotidien pour éviter de conserver cette habitude qui vous empêche de progresser aussi rapidement que vous le voudriez, quelle qu’elle soit. Puis, assez vite, des aspects positifs remplaceront les aspects négatifs dans votre vie… et vous parviendrez lentement à remplacer ces mauvaises habitudes par de bonnes qui, au fil des mois, ne vous quitteront plus et feront de vous un meilleur musicien!
Dites « Bye bye, mauvaise habitude! » : c’est essentiel
La première étape à franchir pour se débarrasser d’une mauvaise habitude en guitare est de définir son problème. Plusieurs habitudes à enrayer? Courage! Vous pourriez vous sentir accablé par toutes ces choses que vous devez changer dans votre manière de jouer de la guitare, mais n’oubliez pas que même cette façon de penser peut se transformer en mauvaise habitude, donc ne soyez pas trop dur envers vous-même! La clé est de se munir de confiance en soi… et de patience! Vous pouvez tous réussir.
Concentrez-vous donc sur un seul aspect à améliorer à la fois. Aussi, ne vous attardez pas constamment et outre mesure à vos défauts; et rien ne sert de vous inquiéter, cela ne vous avancera en rien. Il ne faut pas non plus vous arrêter aux choses que vous ne pouvez changer (par exemple la longueur de vos doigts ou la taille de vos mains – en bout de ligne, ces facteurs auront bien peu à faire dans votre capacité à bien jouer de la guitare…). C’est pourquoi, au lieu de vous vautrer dans ce sur quoi vous n’aurez jamais une influence, analysez votre « mauvaise habitude » en profondeur, puis axez vos efforts sur ce que vous devez faire pour vous améliorer comme guitariste.
Voyons maintenant ces erreurs et mauvaises habitudes les plus fréquentes chez les guitaristes débutants essayant d’améliorer leur technique à la guitare :
1- Un doigté douteux, et omettre de faire des exercices d’assouplissement des doigts
Un mauvais doigté : plusieurs guitaristes font l’erreur de fatiguer leur main qui frette les cordes en éloignant un peu trop leurs doigts du manche quand ils effectuent des « licks » et quand ils jouent des « riffs » et des gammes. Aussi ce mouvement inutile ajoute un petit délai entre chaque note jouée. Un autre aspect d’un doigté mal effectué : un mauvais placement du pouce derrière le manche. Un grand nombre de guitaristes ont tendance à enrouler leur main « frettante » autour du manche de sorte que leur pouce se trouve sur le dessus du manche, en jouant. Cela réduit considérablement l’amplitude de mouvement de la main et cause un placement des doigts déficient.
Assouplir vos doigts : en effectuant des exercices pour assouplir vos doigts au début de chaque pratique de guitare, vous les rendrez plus « agiles » et vous pourrez jouer des accords complexes facilement et jouer des solos plus aisément. De plus, en effectuant des exercices pour les doigts au début de chaque séance, vous rendrez vos doigts plus résistants et vous pourrez jouer plus longtemps sans qu’ils se fatiguent.
2- Ne pas écouter assez de musique, ou encore n’écouter qu’un seul style de musique
Cela pourrait vous nuire énormément dès le début. Écouter beaucoup de musique, et beaucoup de musique de styles différents vous permettra d’être ouvert à toutes les possibilités. Même si vous détestez le country ou le jazz, par exemple, eh bien, il vous faut ne pas fermer la porte à toute cette musique qui pourrait faire de vous un meilleur musicien en bout de ligne. En écoutant beaucoup de musique, vous demeurez motivé, aussi vous pourriez faire des découvertes bien intéressantes.
3- Une technique de « picking » incorrecte
Bien souvent, une technique de « picking » mal effectuée vient freiner la progression d’un guitariste. Cette mauvaise habitude sournoise prend des formes diverses : mauvaise tenue du médiator, médiator tenu trop près du manche/du chevalet en jouant, coups de médiator trop « puissants », etc. Toutes ces mauvaises façons de faire peuvent vous ralentir dans votre quête pour devenir un guitariste talentueux, un guitariste qui joue correctement et qui sait tirer profit de sa guitare…
4- Penser trop
L’une des grandes erreurs du musicien est de « trop réfléchir », de suranalyser tout ce qu’il fait en jouant. Bien jouer de la guitare ne devrait pas impliquer de réfléchir énormément à ce que l’on fait sur scène ou dans le local de pratique : cela ne nécessite qu’une maitrise de la technique ainsi qu’une pratique assidue de son instrument. En comprenant le concept résidant derrière une technique de guitare que vous utilisez pour gagner en précision de jeu, vous transformez une connaissance théorique en connaissance pratique. Mais lorsque vous avez assimilé une notion et la technique qui y est associée, vous ne devriez que jouer et cesser d’y penser!
5- Ne pas accorder sa guitare CHAQUE FOIS avant de jouer
Ne pas accorder sa guitare avant le début de chaque pratique pourrait nuire grandement à votre oreille musicale : assez rapidement votre oreille s’habituera à entendre des notes et des accords qui ne sont pas « justes ».
6- Jouer avec trop de force
Voilà un autre frein important au progrès du guitariste débutant. User de trop de force en effectuant le « picking » à la guitare est tout à fait inutile – cela est même désagréable pour l’auditeur; de plus, il est possible que vous vous blessiez. En fait, jouer de la guitare de façon précise requiert une amplitude de mouvement réduite ainsi qu’un mouvement précis. Ainsi, jouer en utilisant tout le bras et « trop fort » – matraquer les cordes et faire résonner le plus de notes le plus fort possible – ne peut vous mener quelque part d’« harmonieux ».
7- Avoir une mauvaise posture et pas la bonne position
Votre posture et la position de vos membres en faisant de la guitare influenceront beaucoup votre vitesse d’apprentissage et pourraient déterminer si vous vous blesserez ou non. Si vous jouez assis, tenez-vous droit! Sinon, les maux de dos vos guettent! Lorsque vous jouez debout, adoptez une posture le plus naturelle possible et relâchez toutes les tensions inutiles dans vos membres. Portez une courroie pour guitare et assurez-vous de bien l’ajuster afin que celle-ci ne glisse pas de votre épaule! Votre guitare et vous devez être dans la même position chaque fois que vous jouez de votre instrument!
8- Essayer d’apprendre toutes les gammes sans en maitriser une seule parfaitement
Bien sûr, maitriser les gammes vous aidera dans plusieurs aspects de votre jeu à la guitare, mais ce ne sont pas de la musique, ce sont de outils pour jouer de la musique… Disons que vous n’iriez pas à la quincaillerie pour y acheter tous les outils qui s’y trouvent sans même savoir ce que vous allez construire… Apprenez à jouer des trucs sympa avec une seule gamme, dans une seule position, peut-être même dans une seule octave de cette position. Travaillez cette gamme le plus possible. Pendant ce temps, les autres gammes ne se sauveront pas, elles seront là pour vous quand vous atteindrez un certain plateau dans les gammes de base que vous apprendrez (majeure, pentatoniques) et que vous serez prêt à en découvrir davantage.
9- Croire que vous êtes nul en guitare
Se débarrasser d’une opinion que l’on a sur soi peut être très difficile… Cependant, pour atteindre vos buts comme guitariste, il est très important que vous cessiez de croire que « vous n’êtes pas doué » à la guitare. Chacun de nous est passé par là : l’on parle aux autres de nos aptitudes à la guitare en nous jugeant, en nous rabaissant et en leur disant tout ce que l’on n’arrive pas à faire à la guitare, ce que l’on n’effectue pas assez bien ou encore ce que l’on ne sait pas faire…
Inutile! Toute cette énergie négative émise est loin d’être la bonne voie pour avancer et évoluer en musique, mais aussi comme individu… Croire en vous, et croire que tout est possible, que vous POUVEZ accomplir ce que vous désirez accomplir est LA bonne voie à suivre tout simplement. Non seulement elle vous permettra de ne jamais perdre de vue votre objectif en musique et d’atteindre celui-ci, mais elle vous mènera probablement aussi plus loin que là encore!
10- Ne pas pratiquer la guitare assez régulièrement
Vous ne progresserez et évoluerez que très difficilement si vous voyez vos pratiques de guitare comme une corvée, si elles vous ennuient. Pour devenir un guitariste talentueux, il vous faudra travailler dur et de façon constante. Mieux vaudra jouer 45 minutes par jour que 5 heures une seule fois par semaine!
Alors, n’oubliez pas que derrière chaque mauvaise habitude que vous puissiez avoir à la guitare se cache la clé pour ouvrir la porte de votre réussite comme guitariste! Allez, hop! Au travail!
Avr08
Comment progresser plus vite et vaincre la « stagnation » à la guitare
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Par le biais notamment de nos cours et du blog RS, vous avez pu apprendre l’harmonie, différentes techniques, des conseils pour développer votre jeu, découvrir de nouveaux axes de réflexion et bien plus encore.
Toutes ces notions visent à faire de vous de meilleurs musiciens dans tous ces aspects. Certes, il y a un processus long et fastidieux pour se rendre là où vous désirez allez en tant que guitariste, mais ô combien l’aventure peut être satisfaisante. Après tout, « Slash » n’est pas devenu « Slash » en un jour !
La progression est un concept qui peut être assez délicat, car il mêle l’entraînement cérébral et physique (voire un peu de physiologique).
Donc, à quoi bon progresser à la guitare ? Assurément pour combler une irréfutable volition de devenir un musicien de talent, inspiré et parvenir à tout jouer (ou presque) avec brio et confiance. Néanmoins, au-delà de ce simple désir de briller à la guitare, il faut se poser les questions suivantes : « Qu’est-ce que je souhaite jouer ? Vers quel horizon musical ai-je envie d’aller ? ». « Combien de temps dois-je pratiquer mon instrument et de quelle manière ? ». Les réponses à ces questions serviront de repères décisifs dans votre développement.
Évoluer comme guitariste permet d’aborder des morceaux plus corsés, de construire des œuvres musicales autrement structurés et d’élargir en toute impunité votre jeu en improvisation.
La « progression » est donc le chemin qui vous permet de passer de votre niveau actuel à un échelon plus « élevé ». Toutefois, de façon générale, un guitariste « progresse » jusqu’à ce qu’il atteigne un certain niveau de « stagnation ». C’est un processus inévitable que doivent emprunter la majorité des musiciens, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Malheureusement, c’est souvent à ce stade que les musiciens abandonnent la pratique de leur instrument de prédilection, voir après plusieurs mois d’entraînements.
Puis, il y a aussi ceux qui ne délaissent pas leur guitare, mais qui tournent en rond ou demeure « débutant » à perpétuité, et présume à tort qu’ils ne sont tout simplement pas talentueux.
À partir de ma propre expérience personnelle en enseignement de la guitare, je vous livre 7 règles d’or pour mieux progresser en musique, éviter de ralentir ou « patauger » sur place comme un poisson sur le quai avec votre guitare.
1. Fixez-vous des objectifs
Dans un premier temps, pour bien progresser, il est essentiel de définir vos objectifs à court, moyen et long terme en guitare. Par exemple, peut-être souhaiteriez-vous arriver à jouer tel morceau difficile de X artiste que vous appréciez. Ou encore, peut-être aimerez-vous maitriser parfaitement la technique du sweeping ou du guitar tapping ? Mieux contrôler les différents placements rythmiques pour embellir vos improvisations » est peut-être LA priorité pour vous ?
Quoiqu’ils soient, vos objectifs peuvent être précis ou un peu plus « conceptuels ». L’important est de les connaître et de les cibler.
Bien sûr, vos ambitions « guitaristiques » devraient aller en fonction de votre niveau présent. Donc, n’aspirez pas atteindre le niveau de jeu de Steve Vai avant la fin du mois si vous débutez en guitare. Mais en ayant plusieurs objectifs de définis dans le temps, vous vous offrez la latitude d’en satisfaire un de manière périodique, et surtout de justifier toutes ces heures d’entraînements.
Après tout, cette méthodologie vous permettra de mesurer plus facilement votre progression, de rester motivé, voire de laisser certaines « besognes » de côté pour les reprendre plus tard.
2. Définissez vos faiblesses
À cette étape-ci, il s’agit de cibler dans votre jeu vos zones d’inconforts et imperfections techniques.
Pour continuer sa progression en guitare, ou sortir d’une « impasse », prendre le recul nécessaire et s’apprêter à un brin d’humilité est essentiel. Il faut apprendre à s’auto-évaluer. Bien sûr, il n’est pas question ici de « dévalorisation », mais plutôt de prospecter des axes ou parties de votre jeu qui seraient à perfectionner.
Concrètement, vos lacunes peuvent concerner, notamment : la vélocité, la souplesse, la synchronisation entre les mains, le doigté, l’indépendance, la position, la posture, la tenue du médiator, l’enchaînement, etc.
Comme musicien, être au fait de ces faiblesses est crucial, car une seule d’entre-elles peut ralentir considérablement votre progression.
Par conséquent, connaître vos faiblesses vous permettra de vaincre la « stagnation » et d’apporter des solutions réels pour les corriger, comme de simples exercices de routines, par exemple « 7 exercices hyper efficaces pour travailler l’indépendance des doigts ».
Dans le cas d’une grille ou un plan, s’il y a un passage ou une technique qui bloque, il faut donc se concentrer sur celui-ci, le répéter, puis étendre la zone de travail pour revenir un peu plus tard sur le passage ardu en question.
Une manière efficace de cibler les vices dans votre jeu est certainement d’enregistrer et de réécouter vos sessions d’entraînements. Si vous doutez de votre « autocritique », sollicitez l’aide de quelques amis musiciens, ou pour les plus audacieux ; diffusez sur YouTube ou sur les réseaux sociaux quelques minutes de vos prouesses à la guitare, puis n’hésitez pas à demander le point de vue des internautes à propos de votre jeu. Certains commentaires laissés seront sans doute très crus, mais au moins, vous aurez l’heure juste !
3. Établissez un plan de travail adapté
Pour progresser efficacement à la guitare, il faut définir une méthode de travail appropriée et évolutive avec de nouvelles mœurs. Par « plan », je ne fais aucunement référence à un simple tableau avec les couleurs et courbes associées, mais bien d’instaurer une rigueur de travail.
Dans ce sens, selon votre emploi du temps et de la hauteur des anicroches listées à l’étape 2, vous allez déterminer une durée quotidienne (ou hebdomadaire) de répétition de l’exercice ou du plan.
Puis, rappelons-nous que la « régularité » est bien plus salutaire que la « quantité » ! En effet, le cerveau, tout comme les différents muscles, tendons et ligaments vont s’ajuster plus rapidement et efficacement vis-à-vis une « constance » de répétition qui est à la fois rythmée et cadencé, plutôt qu’une seule session intensive par semaine de plusieurs heures.
Donc, pour chaque séance, prévoyez une liste d’éléments à travailler pour perfectionner votre « technique ». Puis, jour après jour, levez d’un cran le niveau de difficulté jusqu’à atteindre (voire dépasser) l’objectif initialement établi.
Puis, toujours agencées dans un programme structuré, prévoyez combiner différents travaux : technique, rythmique, harmonique, théorique, l’oreille, etc.
De la sorte, vous deviendrez un musicien complet et accompli en favorisant l’efficacité de votre entraînement par l’interconnexion de la mémoire, le cerveau, l’oreille, la vue, la sensation rythmique (le toucher) et les doigts.
4. Prenez des pauses
Lorsqu’on pratique son instrument de façon assidue, il n’est pas rare de se buter sur un plan ou un concept plus difficile à assimiler. Face à l’adversité en musique, le cerveau et les mains mettent en place des automatismes, comme l’interconnexion d’un ensemble de neurones formels qui permet de résoudre des problèmes ainsi que le renforcement des différents muscles et tendons qui sont sollicités dans le jeu. Donc, pour favoriser tous ses mécanismes naturels, il peut être bénéfique pour votre progression en guitare de laisser de côté durant quelques jours un morceau ou une grille qui, prime à bord, vous paraît impossible à maîtriser, afin de reprendre ultérieurement là où vous étiez…
Dalleur, régulièrement je vois des musiciens progresser très rapidement après avoir renoué avec leur guitare, qu’ils avaient laissée de côté depuis un bon moment…
Pour constater de véritables progrès en guitare et prendre enfin plaisir à jouer, prendre des pauses est aussi important, sinon plus, qu’un entraînement ponctuel. Alors, inutile de vous acharnez bêtement sur un exercice ou un riff très laborieux…
5. Travaillez toujours avec un métronome
Beaucoup de musiciens préfèrent s’entraîner seuls, sans métronome, jugeant que ce petit appareil est inutile et effarant. Pourtant, le métronome est de loin votre meilleur ami pour travailler simultanément votre technique et votre sens du rythme. Puis, lorsqu’on y pense, un technique irréprochable sans rythme ne vaut rien…
Bien évidemment, ce n’est pas tant le dispositif en soi qui est important, mais plutôt d’avoir comme point de repère un « marqueur » de temps qui peut se présenter sous la forme d’un métronome, boite à rythme, backing track (accords + basse + pattern batterie), voire même (et c’est le mieux) avec un batteur qui joue avec un click (très peu de chance de se décrocher du temps).
Comme je le mentionne souvent à mes élèves, le groove est l’un des trois organes de la musique avec l’harmonie et la mélodie.
Pour développer votre sens du rythme, le métronome n’est pas contraint de souligner uniquement les temps, mais aussi d’autres débits plus ou moins complexes. Donc, n’hésitez pas à expérimenter de nouvelles approches dans l’apprentissage de la guitare et vous percevrez très hâtivement la commodité de cet engin sur votre travail technique et votre sens du rythme.
Dans tous les cas, si vous vous habituez à répéter vos exercices/plans avec un métronome (ou du moins avec quelque-chose qui indique le temps), vous augmentez considérablement l’efficacité et la pertinence de votre apprentissage de l’instrument.
6. Commencez lentement, puis augmentez le tempo
Trop souvent, les guitaristes en herbes ont tendance à travailler un morceau ou un plan dans la vitesse originale. Bien sûr, il s’agit d’une bévue ! Il faut toujours commencer par travailler lentement pour mieux assimiler les mouvements, déceler les embûches ainsi que les irrégularités dans votre jeu. Puis, au fur et à mesure que les maux se dissipent, vous augmentez le tempo, très progressivement…
Encore une fois, si vous bloquez continuellement au même passage, il est préférable de laisser l’exercice ou le plan un peu de côté…
En ce qui concerne le travail rythmique, les tempi lents sont très intéressants, car ils éprouvent notre sensation du rythme. Ils sont à bosser d’emblé avec la respiration.
Rappelez-vous ceci : jouer lentement ne fait pas de vous un moins bon guitariste et jouer très rapidement ne fait pas instantanément de vous un John Petrucci. L’important en guitare, c’est le « feeling » et la « précision », et non de foutre le feu à votre manche!
Pour devenir un bon guitariste, la « vitesse » ne doit jamais être perçue comme un objectif ultime, mais plutôt comme le résultat d’un contrôle éminent de son instrument. De toute façon, jouer à une vitesse hallucinante est une chose, mais parvenir à jouer en étant parfaitement synchro et juste en est une autre…
7. Minimisez vos mouvements
Ce conseil est certainement moins global que les autres, mais mon expérience comme professeur de guitare démontre que les apprentis guitaristes ont souvent la propension à soulever trop les doigts lors d’un enchaînement d’accords ou de notes, notamment pour combler un manque de souplesse. Puis, même chose pour le poignet et le coude.
Pourtant, tous ces mouvements s’avèrent superflus, épuisants à la longue et empêchent de développer efficacement sa vélocité.
Lorsque vous jouez de la guitare, les seuls membres qui ont véritablement besoin d’être sollicités sont les doigts. Sans négliger votre respiration, les autres parties du corps devraient être détendues et suivre uniquement l’élan et le mouvement des doigts et sans plus…
Si un écart vous semble trop substantiel sur une tablature, vous pouvez toujours compenser par l’étirement du poignet ou autre, mais il est nettement préférable de travailler la souplesse (verticale ou horizontale) nécessaire pour appliquer correctement le plan avec les doigts (et éviter un mouvement inutile et chronophage).
Plus vous minimiserez tous ces mouvements en trop, plus vous gagnerez en aisance et en précision.
Pour démontrer la pertinence de ce septième point-clé, je vous conseille de visionner cette vidéo carrément bluffante de Kiko Loureiro :
Vous remarquez que sa main semble se balader sur le manche en toute simplicité et sans effort…
Conclusion
Comme vous pouvez le constater, les pièges à éviter sont très nombreux dans le travail de la guitare. Différents facteurs peuvent amener l’inaptitude, un ralentissement et la frustration qui nous bousculent petit à petit vers l’abandon en se persuadant, qu’après tout, nous n’étions possiblement pas faits pour la guitare ou la musique en général.
Pourtant, avec les bonnes informations, les guitaristes à tendance autodidacte auraient pu continuer de s’améliorer et débloquer leur plein potentiel.
En guitare, il arrive parfois que l’on néglige la méthodologie adaptée ou que certains éléments nous échappent. Et c’est bien là que cet article prend toute son importance.
Dans tous les cas, il ne faut surtout pas oublier la notion de « plaisir », car c’est bien pour ça que nous jouons de la guitare, c’est pour tout le bonheur que ça nous apporte. Tous ces points fondamentaux à votre apprentissage sont destinés à améliorer votre jeu et votre appréhension de l’instrument, cependant le but ultime demeure de maintenir la satisfaction que vous procure sa pratique.
Et vous, quelles sont vos méthodes pour développer votre jeu et s’abstenir de faire du « surplace » ?
Avr05
La recrudescence des guitares vintage de collection
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Cela ne fait aucun doute, l’achat d’une guitare vintage en bonne condition est le plus souvent synonyme d’investissement judicieux. Par exemple, selon le modèle, certaines guitares Les Paul peuvent actuellement se vendre à un prix surpassant les 200 000 euros – tandis que des Telecaster peuvent être vendues jusqu’à80 000 euros dans le marché actuel. En fait, de façon générale, certaines des guitares vintage des années 60 les plus populaires peuvent valoir jusqu’à 20 000 euros présentement… Mais quand on y réfléchit, pour nos parents ou amis faisant partie de la génération des « baby-boomers », un instrument comme la guitare représente cette époque de leur jeunesse où les économies issues de quelques mois de salaire permettaient de se procurer des années de plaisir sous la forme d’une guitare. Et aujourd’hui, des décennies plus tard, des grattes ayant appartenu à des légendes de la chanson et de la guitare, des icônes tels qu’Eric Clapton et George Harrison, peuvent être vendues en enchères à des prix frôlant respectivement le million de dollars US et 600 000 $ US.
Comment une telle recrudescence est-elle possible – et qu’est-ce qui caractérise les guitares vintages dites de collection?
Les guitares vintage au XXIe siècle : instruments adulés, suivis, surveillés
Instruments fétiches, les guitares vintage, des objets de collection – certaines ayant été l’instrument de prédilection de guitaristes légendaires –, ne sont plus, à l’heure actuelle, des items à valeur stable. En effet, ces dernières années, avec le passage au XXIe siècle, leur valeur a en effet entamé une croissance fulgurante. Par exemple, comme l’indiquent les auteurs du « Guitar Price Guide » du « Vintage Guitar Magazine », le prix demandé des 100 guitares vintage les plus recherchées a augmenté de 29 % entre 2007 et 2013.
Bien que les objets de collection avec du « celebrity cachet » aient toujours été des objets recherchés sur le marché aux enchères, la vente de « Blackie » et celle d’une guitare du feu « quiet Beatle » auront amené, depuis 2004, les acteurs du secteur à surveiller davantage la valeur des instruments à frettes dits vintage. C’est que, dans le marché aux enchères, les guitares n’avaient pas retenu énormément l’attention de ceux-ci depuis très longtemps, mais qu’un intérêt accru pour celles-ci a été observé depuis les années 80, selon Kerry K., le directeur de service de Christie’s (une importante maison de ventes aux enchères) de New York. Les spécialistes de l’industrie se sont entendus pour dire que la raison principale pour laquelle les guitares vintage étaient maintenant si recherchées est que l’instrument à cordes a été « mis au point » vers la moitié du XXe siècle; aucune amélioration significative au niveau du son ou du design de la guitare sont à venir.
Selon Kerry, les « belles années » de la fabrication de guitares en Amérique auraient été les années 30 et 40, puis les années 50 et 60 pour la guitare électrique : aucun avancement majeur n’aurait eu lieu dans le domaine de la lutherie depuis, et aucun ne serait à prévoir non plus. Et tout comme les musiciens demandent à cor et à cri les violoncelles italiens issus des XVIIe et XVIIIe siècles, on croit que, dans une centaine d’années, les guitares américaines de la moitié du XXe siècle seront autant recherchées.
Les guitares vintage – l’amour qui dure; la valeur qui croît
Les musiciens sérieux et les amoureux de la guitare, ainsi que ces « boomers » qui tendent à chantonner et jouer de l’« air guitar » quand on ne les observe pas, savent bien que le « charme » d’une guitare ne fait que grandir avec le temps. Et cela se traduit chez les collectionneurs une bonne stratégie d’investissement. En 2005, Stan J., un professionnel de la firme américaine Mandolin Brothers Ltd. affirmait : « Nous n’avons jamais vu les prix croître aussi rapidement que ces trois ou quatre dernières années; chaque mois, nous nous étonnons en apprenant qu’un instrument est mis en vente à un prix dépassant nos prévisions… Par exemple, une Stratocaster Sunburst de 1959 de Fender avec une touche « slab » coûtait à l’origine autour de 190 euros, mais dès 1997, elle avait une valeur entre 6 100 euros et 6 850 euros. Et maintenant, il faudrait débourser près de 12 955 euros pour le même instrument! »
Impressionnant, n’est-ce pas?
Ces dernières années, les collectionneurs de guitares auraient aussi été avantagés par l’imprévisibilité du marché boursier : lorsque la valeur d’un portefeuille demeure stable durant une longue période, tout investissement, conventionnel ou non, peut devenir intéressant, en ce sens qu’il peut fluctuer à la hausse à un moment donné. Ainsi, plusieurs se sont plongés dans l’achat de guitares vintage alors que le marché prenait un dur coup, croyant qu’investir dans un secteur aussi spécialisé les mettrait à l’abri de fluctuations importantes et leur conférerait une stratégie moins risquée. Et selon la plupart, en particulier les collectionneurs au portfolio imposant et varié – au portefeuille équilibré, donc – cette hypothèse a subi le test du temps avec succès.
L’art de l’acquisition vintage
Alors, qu’elle serait la définition de « guitare vintage »? Qu’est-ce qui rend ces guitares si uniques?
Les guitares vintage de collection sont des instruments de plus de 25 ans qui ont une place toute spéciale dans le cœur et la tête des guitarophiles… Quelles soient acoustiques, électriques, à corps vide ou plein, c’est davantage leur popularité auprès des musiciens célèbres du passé et actuels qui dicte leur attrait. En d’autres mots, si Jimmy Page, Eric Clapton ou même Steve Vai jouent d’un type de guitare en particulier, alors les collectionneurs désirent posséder cet instrument aussi… Un autre facteur influençant le statut d’une guitare est sa marque, par exemple Di Giorgio, Gibson, Fender, etc. Certains collectionneurs ne recherchent que des guitares de certaines marques en particulier. En outre, la valeur des instruments vintage augmente selon leur rareté. Le travail au niveau de la fabrication et la qualité du son de la guitare sont d’autres facteurs qui déterminent la valeur des grattes vintage – dont leur valeur « sentimentale » chez le public, et leur valeur réelle. Pour les connaisseurs, la condition ainsi que l’apparence (le design, le fini et la couleur) de plusieurs guitares vintage en font de véritables œuvres d’art à chérir et préserver. Mais sans leur attrait subjectif, sans cet aspect « romantique », ces instruments ne seraient que des vieux instruments ayant peu de valeur dans le marché de revente.
Selon le spécialiste américain Jay S., le terme « vintage » implique qu’un instrument soit « d’une bonne période, issu d’une période durant laquelle des matériaux et des techniques employés pour sa fabrication n’ont plus été utilisés après ce temps, ou une guitare dont la production date d’une période précédant un changement majeur au sein d’un fabricant. » Par exemple, lorsque Leo Fender, l’inventeur de la guitare électrique moderne, a venduFender Musical Instruments à CBS en 1963, son départ de la compagnie aurait, selon certains, sonné le glas de son entreprise. Aujourd’hui, les guitares Telecaster et Stratocaster de Fender fabriquées avant l’acquisition de l’entreprise par Columbia Broadcasting System demeurent grandement recherchées, et le prix demandé pour ces instruments est dans les cinq chiffres… Un changement semblable a eu lieu chez C.F. Martin & Co., une entreprise de Pennsylvanie – et le fabricant de la D-28, probablement la guitare acoustique la plus populaire de tous les temps. Depuis 1969, l’entreprise ne peut utiliser le bois de rose brésilien comme « bois standard » pour la fabrication de ses guitares, et bien que la production de l’entreprise ait augmenté considérablement pendant les années 70, plusieurs collectionneurs de guitares voient les Martin de cette époque de transition comme étant de qualité plus ou moins inférieure.
Il est intéressant de voir que ce sont les guitares électriques qui détiennent la plupart du marché des guitares vintage, mais cela sans toutefois empêcher la guitare acoustique d’occuper une importante part du marché également. La lutte restera à surveiller dans les prochaines années; nous verrons bien quel type de guitare sera en pôle position en termes de « part du marché »…
La « guitare vintage » en bref
Gibson, Fender, Guild, Gretsch et Martin sont connues comme étant les entreprises et marques sortant le plus du lot aux États-Unis, et les collectionneurs s’entendent pour dire que, pour chacune d’entre elles, les guitares produites furent de qualité supérieure à un moment donné dans l’histoire. Mais comme mentionné plus haut, la marque n’est pas le seul facteur servant à déterminer la valeur d’une guitare. Rappelons que les autres sont : la provenance ou la chaîne de propriétaires, la rareté et la condition. À ces facteurs ajoutons la « mode ».
La Gibson Les Paul
Par exemple, les amateurs de guitares électriques verraient une Les Paul Standard de Gibson de la fin des années 50 comme le Saint-Graal. À l’origine, la guitare se vendait environ 200 euros, mais son prix a par la suite grandement varié, allant de 26 650 euros à 45 700 euros, et plus tard 190 400 euros. Sa rareté se traduit en « désirabilité » – seulement 1500 Les Paul Standard ont été fabriquées au cours des années 50 (de 1958 à 1960 plus précisément). Ce modèle comporte également le dernier avancé technologique important : deux rangées de micros « humbucking ». Et, évidemment, il y a le « look » de la guitare venant rajouter à son attrait. Le dessus en érable et le magnifique fini « cherry sunburst » fait de la Les Paul une guitare typiquement « cool ».
Le cas D’Angelico
La rareté est aussi le facteur dictant la demande pour les guitares D’Angelico. John D’Angelico était un luthier d’origine italienne établi dans la « Big Apple ». Celui-ci y a fabriqué 1164 guitares entre 1932 et 1964. Considérées comme le « nec plus ultra » des guitares « archtop », ses guitares peuvent aujourd’hui se vendre, aux enchères, à un prix aussi imposant que 60 000 euros.
Au bric-à-brac, les brico-grattes?
Ce que les collectionneurs évitent, ce sont les guitares aux parties non-originales, même si elles sont vintage. Mais les guitaristes et « rockeurs » ayant l’habitude de modifier leurs instruments afin d’obtenir certains effets sonores, collectionneurs néophytes, prenez donc garde.
« Le plus important, c’est de faire confiance au vendeur », a fait remarquer Vincent J., propriétaire d’un commerce de vente de guitares à Paris. Il est aussi bon de savoir que certains commerces proposent des évaluations rédigées sur place afin de vérifier minutieusement l’intégrité d’un instrument et de soulever toute réparation qui devrait être effectuée; c’est une étape à ne pas négliger dans certains cas.
Dear prudence
Selon le premier dirigeant et président de Gibson, Henry J., les nouveaux collectionneurs devraient être prudents et rechercher les instruments de qualité « high-profile », par exemple les Gibson ES-335 ou une Martin D-28 des années 30, bien connues dans le marché et facilement identifiables. Mais ceux-ci doivent également se méfier des guitares de contrefaçons, car il y en a sur le marché. L’homme s’est expliqué sur le sujet : « Parce que les instruments n’ont pas été traités comme de l’art en tant que tel, il n’y a aucune infrastructure qui maintient et assure l’intégrité d’un instrument dans le secteur. La meilleure façon d’en vérifier l’authenticité, dit-il, c’est de connaitre l’identité des propriétaires ou responsables précédents. »
Les guitares vintage au nom d’or
Bien sûr, à toute règle il y a une exception, par exemple « Blackie », la guitare d’Eric Clapton, que ce dernier a personnalisé sans toutefois influencer la valeur de l’instrument célèbre. C’est ici que le désir « d’imiter » une idole entre en ligne de compte. Bon nombre de collectionneurs ont acheté chacune des guitares composant (ou ayant fait partie de) leur collection parce qu’un artiste qu’ils admirent en ont joué… Il en est de même pour les grands de la guitare : Eric Clapton aurait acheté sa première Les Paul après avoir vu la légende du blues Freddie King interpréter un de ses succès avec une « gold-top »…
Contrairement aux vases de céramique chinoise par exemple, les guitares vintage sont de ces objets de collection avec lesquels ont peut s’amuser sans craindre de les endommager ou d’influencer leur valeur. En fait,les guitares sonnent de mieux en mieux avec le temps, au fur et à mesure que le bois vieillit . Mais il y a un « mais » important – tous les collectionneurs vous le diront : le plus difficile, lorsque l’on investit dans une guitare vintage, c’est de savoir dès le départ que, pour que celle-ci rapporte, il vous faudra un jour laisser partir cet instrument pour lequel on développera un amour profond…
Et revendre une de ses guitares est plus facile à dire qu’à faire. Certains collectionneurs se défont d’objets de plus grande valeur que leurs guitares bien-aimées avant de vendre ces dernières. Après tout, qui peut jouer d’un tableau ou d’une gravure?
Êtes-vous de ces musiciens qui tardent à apprendre le solfège pour guitare ou qui doutent de la nécessité d’apprendre la théorie musicale pour devenir un meilleur guitariste? Peut-être vous demandez-vous en quoi un guitariste débutant ou expérimenté qui ne maitrise pas des notions de théorie de la musique peut se trouver « désavantagé » et « limité » dans plusieurs aspects de son jeu? RockStudio s’est penché sur la question de l’ utilité (de la nécessité…?) d’apprendre le solfège en guitare – en se basant d’ailleurs sur l’expérience d’apprentissage de milliers d’élèves à travers le monde – et vous présente ses conclusions dans le présent article.
Avant de passer au plat principal, voyons 5 grands mythes reliés à l’apprentissage du solfège pour guitare – ces raisons (fausses!) qui vous empêchent peut-être d’apprendre le solfège… :
- Mythe #1. « Le solfège pour guitare, c’est difficile; il faut être très intelligent pour arriver à bien la connaître, on doit l’étudier à l’université ou au conservatoire de musique, etc. »
- Mythe #2. « Si j’apprends le solfège, j’aurai moins de temps pour jouer de la guitare; cela me fera carrément perdre du temps, puisque je suis musicien autodidacte. »
- Mythe #3. « Apprendre le solfège, cela consiste uniquement à mémoriser les notes, les accords, le système tonal, les altérations, les armatures, etc. »
- Mythe #4. « Je n’ai pas besoin de connaitre le solfège en guitare, car si j’en apprends trop, cela m’influencera et nuira à ma créativité comme guitariste. »
- Mythe #5. « Quand on connait le solfège et la théorie musicale, on a tendance à sur-analyser et ne pas laisser libre cours à ses idées; ce n’est pas comme cela que l’on crée de la bonne musique! Je veux me laisser aller, écrire et jouer ce qui me chante à la fin! »
Passons maintenant à la vérité, aux faits!
Alors, à quoi le solfège sert-il en guitare?
Il est vrai que l’on peut bien jouer de la guitare sans connaître une seule règle du solfège… Après tout, plusieurs icônes de la guitare, par exemple Jimi Hendrix et Stevie Ray Vaughan, possédaient très peu, voire aucune connaissance du solfège et de la théorie de la musique; ils sont néanmoins encore vénérés aujourd’hui et considérés comme de véritables « légendes » en musique et en guitare!
Cela dit, les opinions divergent grandement, en ce qui concerne la question de la nécessité d’apprendre le solfège, et ce sera probablement toujours ainsi. Cependant inutile de se le cacher, une compréhension de base du solfège (comme les intervalles ou la construction des triades) permet indiscutablement de faire face plus aisément à certains arrangements et techniques de jeu plus difficiles, notamment les solos, l’improvisation et la composition.
Ainsi, par la maitrise de certaines bases du solfège en guitare, vous ajouteriez quelques flèches à votre carquois – et vous auriez le bagage nécessaire, si vous décidiez de faire carrière en musique ou de composer vos propres chansons par exemple.
Mais, étudier le solfège, c’est d’abord et avant tout apprendre à bien s’exprimer par la musique. Le solfège constitue en fait un ensemble de règles et de directives qui ont pour but d’aider les musiciens à comprendre les différents moyens d’exprimer des émotions par le son.
Par ailleurs, l’apprentissage du solfège est indéniablement une très bonne façon de créer chez vous desautomatismes musicaux, de surmonter les obstacles, des impasses créatives et de progresser nettement à la guitare, et ce, dans les meilleures conditions et en éprouvant le plus de satisfaction et de plaisir possible.
Apprendre le solfège pour guitare n’est pas essentiel pour tous les guitaristes, mais c’est un acquis chez la plupart des plus grands musiciens et « artistes du son ». D’ailleurs vous est-il déjà arrivé de vous dire « Comment pourrais-je arriver à écrire ce genre de musique? », en écoutant une chanson que vous adorez? Eh bien, c’est tout simple, la réponse à la question précédente est : apprenez les bases du solfège!
En quoi étudier le solfège consiste-t-il?
Théoriquement, le solfège est tout simplement un ensemble de règles et d’usages attachés à un type demusique particulier.
Sans doute possédez-vous quelques notions de base de musique sans même le savoir.
Par exemple, si vous savez que la lettre C est utilisée pour désigner l’accord de do, vous connaissez un peu le solfège en guitare; si vous pouvez différencier la grosse corde de la petite corde sur votre guitare, vous connaissez un peu le solfège; si vous vous surprenez à compter les temps d’un morceau à la radio, vous connaissez un peu de théorie musicale…
Par ailleurs, étudier le solfège, cela ne consiste pas seulement à apprendre à construire des accords, se familiariser avec les intervalles, connaitre les différentes armatures, etc. En fait, chacun des concepts reliés à celle-ci est une « idée » ou une « fondation » pouvant servir à exprimer ses pensées à l’aide du son et de la musique.
Certains affirment qu’apprendre la théorie de la musique n’est pas nécessaire en guitare ou s’avère le plus souvent superflu, car lorsque l’on analyse trop ce que l’on crée, on a tendance à omettre de « sentir » la musique (plan émotionnel), ou encore parce que ce ne sont pas « tous » les guitaristes qui doivent l’apprendre pour arriver à créer de la bonne musique ou à bien jouer de la guitare. Pourtant, plus l’on en sait sur la théorie de la musique, plus l’on peut comprendre ce que l’on joue , et par conséquent, parvenir à susciter plus aisément, par sa musique, des idées, des pensées ou des émotions chez l’auditeur.
Vous êtes guitariste; vous êtes « athlète »
Imaginez que vous aviez pour objectif de commencer à vous entrainer pour développer vos muscles et devenir plus fort. Vous ne vous diriez sûrement pas « Je désire à tout prix faire de l’exercice et bientôt avoir de gros muscles, mais pas question que j’en apprenne davantage sur la santé, la nutrition et la façon adéquate de m’entrainer avec les poids pour parvenir à mes fins, car cela va m’empêcher de devenir plus fort! Tout ce que je dois faire, c’est aller au « gym » pour soulever des poids quand j’en ai envie, et c’est certain que j’attendrai mon but… »
Vous voyez que cette façon de penser n’a aucun sens?
Après un certain temps, tous les musiciens vivront un certain « blocage créatif », s’ils manquent d’information pour traduire leurs idées en musique. Mais par l’apprentissage du solfège, vous apprenez à utiliser les sons et les rythmes de manière à générer une émotion chez l’auditeur – le plus important quoi. Maitriser le solfège et les processus et les modèles qui y sont utilisés s’avère également un excellent vaccin contre « la page blanche musicale »…
En outre, bien connaitre la théorie de la musique devrait enrichir vos improvisations à la guitare! Apprendre pourquoi certains accords ou gammes évoquent telles ou telles émotion ou image chez vous vous permettra de prendre des décisions plus rapides à la guitare, peu importe la « situation musicale » dans laquelle vous vous trouvez.
Étude du solfège en guitare – la bonne approche
Parlons maintenant de l’apprentissage du solfège pour la guitare en tant que tel. Beaucoup de gens croient qu’étudier la théorie musicale est très difficile. Mais pensez-y… n’importe quel sujet que l’on aborde pour la toute première fois semble le plus souvent complexe, mais plus on le découvre et s’y exerce, plus le tout devient peu à peu plus facile… Nul besoin d’être un génie pour apprendre le solfège, tout comme l’on n’a pas besoin d’être un Einstein, pour apprendre à conduire, à lire ou à jouer à un jeu, etc.
Votre approche de l’étude de la théorie de la musique dépendra aussi de vos buts. Quels sont vos objectifs en tant que guitariste? Bien jouer des chansons, être un compositeur doué et créatif, jouer des chansons seulement pour vous amuser, maitriser certaines techniques avancées en guitare, faire partie d’un groupe, enseigner la guitare, être capable d’improviser comme un dieu de la guitare, la musique, etc.? Eh bien, apprendre le solfège vous sera utile dans chacun de ces scénarios… D’ailleurs, si vous avez pour but de devenir un maître de la musique ou un guitariste professionnel, alors maitriser le solfège vous sera nécessaire; elle devrait être une priorité pour vous!
Mettre sur papier vos buts en musique serait un bon départ. Déterminez aussi les raisons pour lesquelles vous voulez atteindre ces buts. Que voulez-vous accomplir grâce à la musique? Comment vous sentirez-vous quand vos atteindrez ces objectifs? De quelle manière vous sentiriez-vous, si jamais vous n’arriviez pas à les atteindre? Répondre à ces questions devrait vous donner de la motivation et vous inciter à faire en sorte de faire le nécessaire pour parvenir à réaliser vos objectifs. Vous devriez relire ces phrases de temps à autre, pour ne jamais perdre de vue vos buts et préserver votre détermination. Vos objectifs guitaristiques changeront peut-être avec le temps – cela ne serait pas surprenant –, donc n’omettez pas de modifier votre feuille de route en conséquence.
Apprendre et évoluer en guitare, c’est plaisant!
Pour terminer, les musiciens qui se demandent toujours si oui ils ou elles devraient apprendre le solfège pour guitare ne réalisent pas ceci : étudier le solfège est loin d’être compliqué; en fait, celui-ci est relativement facile d’approche quand on s’y prend correctement. Bien connaître le solfège n’est qu’une question de temps et de dévotion. C’est comme apprendre une nouvelle langue!
Aussi rappelez-vous que, au départ, la musique vous passionne… Ainsi, comme guitariste, il est tout à fait excitant et stimulant pour vous d’apprendre de nouvelles choses! Et n’oubliez pas qu’apprendre la musique impliquera toujours de travailler d’une certaine manière. Par ailleurs, il faut travailler dur et beaucoup pour exceller dans un domaine, et c’est bien souvent le fait que vous aimiez ou n’aimiez un type de « travail » qui déterminera votre niveau de réussite dans celui-ci… Prenez goût à apprendre le solfège, faites chacun des exercices que l’on vous demande de faire, et gardez en tête le but que vous désirez atteindre afin d’éviter de perdre votre motivation. Aussi, il ne faut pas vous en tenir à faire les exercices que l’on vous demande de faire; faites-en plus! Vous devriez vous exercer jusqu’à ce que vous connaissiez la base du solfège sur le bout des doigts!
Voici tout ce que vous pourrez faire après avoir appris les bases du solfège :
- Comprendre pourquoi votre guitariste favori a utilisé tel ou tel accord, ou encore telle gamme en particulier dans l’une de ses chansons;
- Écrire vos propres chansons;
- Devenir un guitariste talentueux;
- Comprendre quelles notes il vous faut employer lorsque vous jouez une mélodie pour accompagner une progression d’accords;
- Créer de belles progressions d’accords;
- Comprendre pourquoi la musique peut vous faire ressentir certaines émotions;
- Écrire des chansons très accrocheuses, belles, joyeuses ou tristes, etc.;
- Vous aider à éliminer ou surmonter le syndrome de la page blanche musicale;
- et beaucoup plus encore…
Et vous, qu’elle est votre opinion sur la nécessité d’apprendre le solfège pour s’améliorer en guitare? Partagez avec nous votre expérience personnelle en ce qui concerne la connaissance de la théorie musicale en guitare!
Le guitariste flamenco “El Peret” (©Corbis).
Les origines du flamenco
Le flamenco est la musique du sud de l’Espagne, L’Andalousie, une terre qui à été maintes fois conquise et occupée par de nombreux peuples jusqu’à la reconquista au XVe siècle après sept siècles d’occupation maure.
Au cœur de l’Andalousie, entre l’apparat de Séville, la capitale toute puissante, et les docks lugubres de Cadiz est né le flamenco, alliage de folklore espagnol, de musique orientale et perse, de rythme d’Inde et d’Afrique. Forgé par les gitans andalous vers la fin du XIXe siècle, le Flamenco est d’abord un chant de travail (comme le blues) avant de devenir un art complet grâce à la guitare et à la danse. Aujourd’hui, la tradition se perpétue, continue d’évoluer et se transmet au niveau mondial.
La guitare flamenca
Que serait le flamenco sans la guitare ? Un jeu unique en son genre, flamboyant, hautement virtuose et pourtant si simple musicalement. Qu’on ne s’y méprenne pas cependant, la guitare flamenca est exigeante et requiert le plus grand sérieux. L’instrument ressemble de loin à n’importe quelle guitare classique à corde nylon, en s’approchant, on y voit quelques nuances ; l’action des cordes y est plus basse que sur une guitare classique et la table d’harmonie est protégée par une couche de plastique appelé Golpeador qui protège le bois de la percussion systématique.
On pourra néanmoins démarrer l’apprentissage du flamenco avec une guitare classique standard. Les bois de prédilection sont le cyprès ou le palissandre, chacune de ces essences ayant des caractéristiques de sons bien différentes.
Les plus grands guitaristes de flamenco
En guitare flamenco, on peut distinguer trois grands courants. L’école classique avec comme chef de fileRamon Montoya, le père fondateur de la guitare flamenca soliste.
Montoya incorpore plusieurs techniques de guitare classique : les arpèges et le trémolo (qui prendra une nuance unique dans le répertoire flamenco). Il inspirera tous les guitaristes à sa suite, à commencer par Sabicas, grand guitariste qui vécut une bonne partie de sa vie à New York et qui repoussera les limites de l’instrument et du répertoire traditionnel. Autre grand représentant de l’époque classique : Niño Ricardo qui sera la référence de l’encore jeune Paco de Lucia.
Paco de Lucia est de loin le maitre incontesté, maillon crucial qui fera la passerelle entre période classique et moderne.
À lui seul, il synthétisera toute la tradition et à partir des années 80, révolutionnera la guitare flamenca en lui donnant ses lettres de noblesse au niveau planétaire. Immense virtuose, il trouve sa place au panthéon des légendes de l’instrument parmi John Mc Laughlin, Al di Méola et même Carlos Santana.
Paco de Lucia a créé de nouvelles normes pour la guitare flamenca. De son parcours exemplaire est née une nouvelle époque. Parmi les représentants de cette école, on trouve Tomatito, Gerardo Nunez, Diego de Morao, Juan Carlos Romero, Vicente Amigo et beaucoup d’autres notables guitaristes qui ont tous apporté de nouvelles directions.
À noter, les Gipsi Kings et Rodrigo & Gabriela ne font pas partie du flamenco traditionnel, ils en sont de lointains cousins, porteur du style de la rumba camarguaise, style propres aux gitans du sud de la France. Les techniques de guitare utilisées sont sensiblement les mêmes.
Les différents styles du flamenco
Le flamenco traditionnel se décline en de nombreux styles comme définis ci-dessous.
© www.flamencopolis.com
Néanmoins, il y a peu de différence pour les guitaristes, car les styles trouvent leur identité dans le chant essentiellement et même si chacun de ses styles a ses propres clichés et ses propres rythmes, ils sont en majorité basée sur la cadence andalouse (Am/G/F/E ou Dm/C/Bb/A).
Les techniques de jeu
On trouve dans la guitare flamenca de nombreuses techniques de main droite issue de la guitare classique ; arpèges, trémolo, jeu en butée, etc. Il n’est pas indispensable de connaître ces techniques élémentaires avant d’attaquer le flamenco. Nous verrons tous ces points en détail lors de prochains cours.
La grande spécificité du flamenco se trouve dans les « rasgeos » une technique de main droite élaborée qui permet par un mouvement séquencé de certains doigts de donner beaucoup de volume et de puissance. Il en existe de nombreuses variétés et il serait fastidieux de toutes les apprendre. Nous aborderons dans les cours quelques-uns des plus importants et pratiques.
Une autre spécificité est le jeu au pouce. Dans le flamenco, le pouce se joue toujours en butée (c’est-à-dire en allant buter sur la corde en dessous de la corde jouée). À noter également la technique de « l’Alzapua », un aller-retour du pouce très puissant que nous aborderons également.
Les rythmes de base en flamenco
Dans le jargon flamenco, on appelle la mesure compas. Il existe quatre grands rythmes qui se déclinent en vitesse.
La soleá : qui donnera le compas de Soléa por bulérias, la buléria et l’alegria .
C’est un 12 temps avec des accents sur le 3e, 6e, 8e, 10e et 12e temps, comme il suit :
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Vous constaterez que le 1 n’est pas un accent, ce qui peut être déroutant quand on n’a pas l’habitude. Pour remédier à cela, il faut démarrer par le 12, comme il suit :
12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Cette façon de faire vous permettra de mémoriser plus facilement la « musique » de cette clé rythmique.
La séguyria : un rythme en miroir de la soleá. On pourrait le prendre en démarrant le compas de soleá par le 8, comme il suit :
8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7
La manière traditionnelle de comptage est à la fois plus simple et plus complexe :
1 et 2 et 3 et et 4 et et 5 et
(Chaque « et » correspond à un temps faible.)
Le tango : est utilisé pour la rumba également est un rythme en quatre temps avec accent sur un et trois ou deux et quatre, selon le type de groove que l’on souhaite.
Le fandango de Huelva : et autre fandango abandolados est un 2×3 temps accentué, comme il suit :
1 2 3 1 2 3
Nous aborderons chacun de ces rythmes au fil des cours sur la guitare flamenco.
Ces rythmes sont aussi ceux des palmas (claquement de mains) qui accompagnent traditionnellement le répertoire flamenco. Une bonne occasion de les enseigner à votre copine (ou copain) pour se préparer à de bonnes fiestas flamencas. Il est important pour tous les guitaristes désireux de se plonger dans l’univers flamenco de pratiquer aussi les palmas pour renforcer le sens du rythme et assimiler cette clé rythmique.
Les ongles
Nécessité absolue pour aborder cette musique, il ne faut cependant pas les avoir trop longs. En effet, quelques millimètres suffisent à la main droite pour être utilisable. Prévoir un peu plus pour le pouce est l’idéal. Pour ceux qui ont la mauvaise habitude de les ronger, rongez donc la main gauche, les ongles doivent être courts à cette main-là…
Si vous avez les ongles naturellement cassants, il existe de nombreux soins à base de vitamine D qui vous aideront à les fortifier et qui en plus vous donneront de beaux cheveux !
Dans le pire des cas, il existe des kits de réparation chez Savarez qui comprend des bandes de soie et de la super glue. Nombre de guitaristes de flamenco utilisent ce type de matériaux, car on casse souvent ses ongles quand on joue beaucoup. Pour les moins fortunés, on peut remplacer la soie par de la balle de ping-pong ou du papier de soie. Prévoyez des bonnes limes à ongles, à grain fin !
Petit lexique du flamenco
Compas : Mesure, battement du temps.
Golpe : Percussion sur la table d’harmonie.
Rasgeo ou Rasgeado : Mouvement rythmique de la main droite.
Falsetta : Phase de solo de guitare.
Palo : Style ou famille de sous style du Flamenco.
Palo Seco : jouer de la guitare en étouffant les cordes à la main gauche.
Alzapua : Technique d’aller-retour au pouce.
Picado : Alternance index majeur en buté (technique de main droite).
Remate : Fermeture traditionnelle musicale.
Soniquete : « groove ».
Duende : « Feeling ».
Cante : Chant.
Palmas : Claquement de mains qui font la base rythmique du flamenco.
Quelques conseils pour bien débuter à la guitare flamenco
- Écouter les grands guitaristes, s’immerger dans le flamenco. Savoir prendre le temps d’écouter les vieux enregistrements est essentiel, le flamenco est une musique traditionnelle, son secret est au cœur de son passé.
- Soyez patient et déterminé, rien n’est impossible à celui qui veut quelque chose très fort.
- Prenez vos vacances en Andalousie : c’est joli, la vie y est agréable et vous en apprendrez autant sur le flamenco en buvant des bières fraiches et en dégustant des tapas sur une terrasse sévillane qu’en deux ans de guitare flamenca ! (Faites quand même les deux ans de guitare, on ne sait jamais :))
- Quoi que vous puissiez en penser, la technique instrumentale ne requiert aucun don, juste du temps, de larégularité et du travail.
- Essayez de jouer les pièces des guitaristes que vous préférez, on trouve de très bons relevés d’une multitude de pièces flamenco, n’hésitez pas à jeter un œil dessus ne serais-ce que pour démystifier la difficulté.
- Apprenez l’Espagnol.
- Observez bien les grands guitaristes, on en apprend énormément sur la guitare juste en observant attentivement.
- Si vous n’y arrivez pas tout de suite, c’est qu’un plaisir intense vous attend si vous vous accrochez.
- Si vous y arrivez tout de suite, vous faites peut-être quelque chose de travers.
- Apprenez comme si vous découvriez la guitare pour la première fois, on ne remplit pas une coupe pleine…
- Ne vous coupez pas du monde, jouez pour les autres…
À bientôt sur le blog RS pour des cours en vidéo dédiés à la guitare flamenco !