Mai04
Amplis et pédales d’effets : oui, mais modélisation ou analogique « à l’ancienne »?
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Doit-on favoriser la modélisation et sa commodité et sa polyvalence ou la chaleur de l’analogique qu’on connaît si bien, qu’on emploie dans le domaine depuis l’émergence de la guitare électrique? Voilà une question importante qu’on se pose lorsque vient le temps d’acheter du matériel de guitare tel qu’un ampli et des pédales d’effets. Nous tenterons ici de mettre en lumière quelques-unes des particularités des deux systèmes de fonctionnement.
À compter de l’apparition du numérique dans le domaine de la guitare, que ce soit pour les amplis ou pour les pédales d’effets, ses deux composants électroniques ont pris leur place : tout d’abord l’analogique – que tout le monde connait (lampes ou transistors) – et plus récemment la modélisation.
Dans l’optique de vous aider à faire votre choix, nous vous présenterons ci-dessous les principaux avantages et inconvénients de chacun; commençons par l’analogique, ensuite nous aborderons les caractéristiques du numérique.
Amplis et effets : les avantages de l’analogique
L’attrait principal de l’analogique est sans aucun doute sa simplicité d’utilisation. Aussi, puisqu’on la fabrique et l’utilise depuis des lustres, on la connaît bien. Les amplis analogiques demeurent très appréciés pour leurs caractères et sonorités propres. En effet, les premiers amplis étaient tous à lampes, puis sont apparus les dispositifs à transistors qui étaient moins onéreux que les tubes. Ce sont des systèmes simples avec des composants familiers pour la plupart, il y a même des pédales à transistors sous forme de prêts-à-monter. Donc, n’importe qui ayant le plan peut les assembler relativement aisément.
Il faut aussi savoir que sur une pédale d’effet classique, par exemple uneoverdrive, la prise en charge des réglages est assez facile, cependant les possibilités de sons demeurent, à l’inverse des pédales à modélisation, assez limitées. Cela vaut aussi pour les différents effets communs en guitare, comme ledelay, le chorus, le wah-wah, etc.
Et avouons-le, sur scène, un pedalboard bien garni et bien coloré avec les différentes pédales qui le constituent, bien ça en jette un max – on adore aussi un bon gros Marshall ou Mesa à lampes; ils sont plus puissants, plus chauds et surtout authentiques : résultats garantis lors d’un concert!
Pour le guitariste, il s’agit de dénicher le matériel adéquat en fonction du style de musique joué et du son désiré.
Amplis et effets : les inconvénients de l’analogique
L’inconvénient principal du matériel analogique est son prix élevé (notamment dû à l’accumulation de plusieurs pédales). On relève également la diversité sonore limitée et un entretien important; par ailleurs, le toutnécessite beaucoup d’espace (pensons à tous ces jacks et supports à pédales dont on doit se munir).
Aussi, les lampes des amplis s’useront au fil des mois; il faudra les remplacer de temps à autre (une fois par 12 à 24 mois, selon l’usage).
Pour les « verts » ou « antiénergivores », sachez que la grande puissance des amplis à lampes et la quantité plus importante de matériel d’effets impliquent une consommation d’énergie plus élevée.
Amplis et effets : les avantages des modalisateurs
Une des raisons pour lesquelles on pourrait arrêter son choix sur un système numérique est sans contredit l’économie d’espace, ou encore la grande diversité sonore qu’il offre. Un ampli à modélisation peut modéliser plus d’une dizaine d’amplis différents, c’est le cas notamment de certains modèles d’amplificateurs pour guitare Line 6, un pionnier dans le domaine.
Mais un simple ampli de 500 euros peut-il réellement imiter plus de 10 000 euros d’amplis? En fait, nous insisterons ici sur le mot « imiter », car rien ne remplacera à la perfection un vrai amplificateur à lampes. Néanmoins, certains préamplis à modélisation haut de gamme arrivent à reproduire raisonnablement, voire de manière convaincante, le son d’un véritable ampli à lampes. Parmi ces modalisateurs haut de gamme, on compte les préamplis et processeurs à effets Fractal, employés par une panoplie de musicien en studio pour sa polyvalence et possiblement par souci d’espace. Toutefois, on a là des amplis que le portefeuille n’aime pas du tout…
Alors, au final, on acquerra un ampli ou une pédale à modélisation pour des raisons économiques, car on obtient la plupart du temps « beaucoup » pour « très peu ».
Pour le transport et les déplacements, on devine rapidement que les modalisateurs présentent un avantage considérable au niveau de l’économie d’espace; ils se trimbalent facilement. La plupart des multieffets à modélisation vont jusqu’à remplacer un gros pedalboard et l’ampli complet.
Amplis et effets : les inconvénients des modalisateurs
Pour le numérique, on remarque que la qualité n’est pas forcément au rendez-vous (évidemment, il faudra toujours tester avant d’acheter) et qu’il reproduit un son plus froid, pas toujours fidèle à celui des amplis analogiques (enfin, la différence entre un produit haut de gamme, comme un Vetta II de Line 6 ou Vox, et du bas de gamme, comme un Spider 30W, est assez marquée).
Pour un musicien inexpérimenté, il est très facile de se perdre dans tous les multieffets proposés sur le marché. Et si, par malheur, votre engin numérique ultra-sophistiqué se mettait à disjoncter, il serait compliqué pour vous de repérer et de remplacer l’élément défectueux. Un dispositif analogique se répare beaucoup plus facilement, étant donné sa simplicité (jetez un œil à la composition de votre vieille radio, puis placez-la ainsi que votre iPhone – constitué de puces électroniques – côte à côte; vous constaterez vite la différence. Lorsqu’on compare l’analogique et le numérique au niveau du matériel de guitare, on peut dire qu’on est dans la même situation… !).
Conclusion
Vous possédez maintenant de bons outils pour faire votre choix; à vous de vous faire votre propre opinion. Puis, n’oubliez pas que votre oreille demeure le meilleur juge et que la qualité d’un son ne viendra pas d’un type de fonctionnement électronique précis, mais plutôt d’un agencement.